EntreVues – Belfort, Festival du film

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Ce samedi débutait la 27e édition du festival EntreVues de Belfort. Cette année partenaire, Ilétaitunefoislecinéma soutient le Prix d’Interprétation Janine Bazin. Avant d’interviewer le gagnant, passage en revue des temps forts du programme.

Le festival EntreVues, qui se tient à Belfort dans l’Est de la France, est un rassemblement précieux. Mais pour peu qu’on soit distrait, il est facile de passer à côté du fragile sillon que creuse depuis plus de 20 ans ce festival, dédié aux découvertes de cinéastes, français comme internationaux.

Créé en 1969, la productrice Janine Bazin, épouse d’André, le rebaptise Festival EntreVues en 1986. Entrevoir donc, de nouveaux auteurs et un « cinéma de recherche », comme le précise la déléguée générale et directrice artistique Catherine Bizern. Spécifique dans l’attention portée aux liens entre création et cinéphilie, EntreVues croise chaque année découvertes avec une programmation de mémoire, autour de rétrospectives et d’hommages aux artistes inspirants.

Pour cette édition 2012, le grand écart entre le trublion Jean-Pierre Mocky et l’Américain Rob Zombie (lui non plus pas en reste d’irrévérence), les deux cinéastes choisis pour un retour sur carrière, témoigne bien d’une volonté d’embrasser la large palette du cinéma contemporain. Mocky, dont on pourra visiter une quinzaine de films dont quatre de Myster Mocky Présente, série réalisée en hommage à Hitchcock, sera présent durant la semaine du festival, accompagné de quelques-uns de ses acteurs : Bruno Putzulu, Richard Bohringer, Michael Lonsdale, Sabine Azéma et Dominique Lavanant.

 

 L’Albatros (1971) de Jean-Pierre Mocky / The Devil’s Rejects (2005) de Rob Zombie
 
Quant à Rob Zombie et son grand cirque d’horreur, il compte depuis une dizaine d’années un nombre de fans français assez conséquent, en témoigne le succès de la soirée Panic Cinéma au Nouveau Latina (Paris) l’an passé. Ayant pour l’instant une carrière encore courte, l’ex-musicien a droit à une rétrospective intégrale ! Il y aura donc la possibilité de faire ses premiers pas dans le cinéma très carnassier de Robert Cummings en venant voir son premier film La Maison des mille morts (2003), ses deux remakes de Halloween (1978), et pour les puristes, il rendra ses hommages à l’original de John Carpenter lors d’une séance. Au cycle, intitulé La mise en scène du désordre, s’ajoutera en avant-première française son nouveau film The Lords of Salem, où il sera question de réveiller des sorcières mortes depuis trois siècles.

La partie compétition, divisée simplement en longs et courts métrages, tous genres confondus, n’hésite pas à faire s’affronter un documentaire chinois dont on dit déjà beaucoup de bien, Memories Look At Me, Fang Song et Ape, comédie très grinçante voire cauchemardesque de l’américain Joel Potrykus présenté l’été dernier à Locarno et lauréat du Prix du meilleur cinéaste émergent. Catégories courts, on place en haut de la liste les deux fictions portugaises, O Dom das lagrimas de João Nicolau et As Ondas de Miguel Fonseca, de même qu’on va essayer de revoir Vilaine fille mauvais garçon de Justine Triet, beau film d’errance et de chocs.
 

 

Ape de Joel Potrykus © Festival del film Locarno

Autre évènement qu’on ne manquera pas, l’association du festival avec la revue spécialisée ArtPress, qui fête cette année ses 40 ans d’existence. Sa fondatrice Catherine Millet animera une table ronde sur le regard que porte une revue d’art sur les images animées. Les échanges interdisciplinaires entre arts dits plastiques et cinéma, rencontres d’évidence entre le travail de plasticiens, performers ou vidéastes, et le cinéma expérimental seront au centre des débats. En parallèle et en complément, 14 films choisis par l’équipe d’ArtPress seront projetés : Une vraie jeune fille de Catherine Breillat (1975) à Quelque chose d’organique de Bertrand Bonello (1998) jusqu’à La Chatte à deux têtes de Jacques Nolot, 2002 ou encore le film d’Eugène Green, Le Pont des arts (2004).

En séances spéciales, il y aura notamment la projection du nouveau film de Sophie Letourneur, Les Coquillettes (récit par trois copines d’une semaine de festival de cinéma… à Locarno), présente l’an dernier à Belfort avec Le Marin masqué.

 

Les Coquillettes de Sophie Letourneur

Il était une fois le cinéma est cette année partenaire du festival, plus particulièrement du Prix d’interprétation Janine Bazin, récompensant un(e) comédien(ne) des films de la compétition internationale. L’an passé, le prix a été co-décerné à l’extraordinaire Laura Calamy pour Un monde sans femmes (Guillaume Brac) et à Daniel Azrouni dans Ok Enough, Goodbye (Rania Attieh, Daniel Garcia). Nous aurons le plaisir d’interviewer le(a) gagnant(e) de l’édition 2012.
 

La bucolique bande annonce est réalisée par un cinéaste expérimental habitué du festival, Clément Cogitore (Un archipel, Bielutine, Parmi nous).
 
 

 
 
Quant à l’affiche, elle est cette année, comble du chic, dessinée par l’illustratrice Nina Antico (et auteur des bandes-dessinées Girls Don’t Cry et Coney Island Baby).  

       

 
La programmation complète est disponible ici : Festival EntreVues de Belfort (24 Novembre au 02 décembre 2012).
À suivre également, un jour par jour plutôt clair pour les séances: Blog EntreVues.


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