Voir Daniel Prevost, suite à la mort de son meilleur ami, se lancer dans une quête de nouveaux objets de désir est ainsi la grande idée des Petits ruisseaux. L’acteur, pince-sans rire, incarne son personnage non sans une certaine noblesse, lui conférant une vitalité faisant particulièrement mouche lors de scènes de séduction plus ou moins subtiles (de la copine de son défunt pote à la possible compagne de ses vieux jours, incarnées respectivement par Bulle Ogier et Hélène Vincent, en passant par une jeunette rencontrée le temps d’une courte escapade – jouée par Julie-Marie Parmentier).
Faible au niveau de la pure mise en scène, Les Petits ruisseaux est avant tout le fruit d’une manifeste aspiration du dessinateur à confronter l’encre à la chair, la vignette au plan, peut-être à dessein de s’assurer d’une commune pertinence des images… ou du contraire. Le film apparaît très vite comme assujetti à son support d’origine, dans l’immobilité du cadre, le caractère très « ligne claire » de chaque composante du plan. En même temps que la mise en valeur du jeu de Prevost invite à quelques endroits à davantage de confiance en l’écoulement de la scène, une attention aux silences détonnant forcément de la dramaturgie d’une planche de BD.
Si le film doit alors être (re)vu, c’est surtout en regard de cet avènement du cinéma trop souvent déçu (peu de rythme, trop d’indices tragi-comiques disséminés) mais quelquefois joliment frôlé (le revirement sentimental final, les trajets minimalistes dans la petite auto orange).
Bonus
Un making of du tournage, attestant d’une exigence de cinéaste ne faisant aucun doute et la Bande-annonce du film.