Qurban (Anar Abbasov, 2011), d’une bigoterie d’apparence bien fade, construit tout du long une dialectique de l’homme vers un supposé Dieu. Même athée, même loin, physiquement et mentalement, de cette ruralité extrême, il est possible d’être atteint par ce conte spirituel. L’œil de la caméra ne prétend pas représenter Dieu et ne se moque jamais de son sujet principal, qu’il suit sans occulter ce paysage infini. Quand ce regard part de l’homme, priant, pour lentement tracer un cercle solennel, balayant une vallée en contrebas, pour échouer sur le musulman, on pense voir l’œuvre d’un cinéaste arrogant. Pourtant, les deux twists finaux, doublon efficace, chassent tout mauvais procès.
Qurban est une œuvre d’une belle sobriété, sans artifice, sans religiosité poussive. Cet aller-retour chemine vers autre chose que Dieu, il traite avant tout de l’homme, humble, un peu naïf peut-être. Qurban ne tire jamais sur la corde sensible ; en optant pour une visée cérébrale, le film prend des risques sans jamais se casser la figure.