Choke

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Un metteur en scène de théâtre fait de son premier film le simple enregistrement d´un scénario.

Domestique irlandais du XVIIIe siècle dans un parc historique et sex-addict de son état, Victor Mancini cherche le sens de sa vie en compagnie de son collègue et meilleur ami Danny. Sur le chemin, il croise la jolie infirmière Paige, qui soigne sa mère, dont l’état de santé physique et mentale se détériore sérieusement. Bien qu’elle ne reconnaisse jamais son fils lorsqu’il vient lui rendre visite, voilà pourtant Mme Mancini soudain soudain à lui révéler qui est son père : LA pièce manquante au puzzle de l’identité de Victor, et accessoirement, de sa stabilité. Malheureusement, nous sommes dans un roman de Chuck Palahniuk, et les choses sont bien plus folles et compliquées que prévu.

Rappelez-vous, Palahniuk, c’est cet écrivain américain un peu fou à qui l’on devait, dans les années 90, Fight Club, ce pamphlet anarchiste dont l’adaptation cinématographique, sorte de chef-d’oeuvre grunge et nihiliste sorti en 1999, était signée David Fincher.
Or, alors que le prochain film de Fincher est sur le point de sortir, et à en juger par les premières images entraperçues, ainsi que par la carrière du réalisateur de Seven et Zodiac, il est aisé de mesurer la distance, que dis-je l’abîme (cela se compte en années-lumières), qu’on peut trouver entre un réalisateur talentueux et quelqu’un qui, juste, s’essaie au cinéma. Vous l’aurez compris, Choke n’est pas Fight Club. Il lui manque la vision, le point de vue, les choix formels qu’un réalisateur devrait toujours faire, ainsi qu’un sens du récit un tout petit peu moins formaté.
Cela pourrait sans doute s’expliquer – entre autres – par le fait que Clark Gregg nous vient du théâtre, où il a plutôt bien réussi, qu’il est lui même acteur (de théâtre et de cinéma, ce qui lui a sans doute donné l’envie et les clés pour faire ce film), et membre fondateur de l’Atlantic Theater Company de New York, dont il fut pendant un temps le directeur artistique : le cinéma n’est pas le théâtre, pas plus que le théâtre n’est le cinéma. Attention, cela ne veut pas dire que la frontière entre les deux est infranchissable, absolument pas (regardez Patrice Chéreau !) ; il s’agit simplement de bien se rendre compte, une bonne fois pour toutes, qu’un film ne peut pas se réduire à la simple captation d’une histoire, d’un jeu d’acteurs (aussi bons soient-ils, et ils le sont, ils n’arrêtent pas de le prouver dans d’autres films – Sam Rockwell, Angelica Huston, Kelly Macdonald…), parce que le cinéma possède un potentiel incroyablement puissant en terme de retranscription d’émotions, de sensations, d’idées… Un peu d’audace, que diable ! Voilà ce dont manquent beaucoup de gens dans ce milieu, à commencer par les financiers au pouvoir à Hollywood depuis quelques dizaines d’années maintenant.

En attendant, Choke est un film bien ennuyeux et très peu surprenant, quoique légèrement divertissant.

Titre original : Choke

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Durée : 92 mn


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