Le résultat ? Pas très convaincant. Si certains défauts du Prénom étaient dus à son adaptation trop théâtrale, ceux que comportent Arrête de pleurer Pénélope sont tout autres, dont justement celui de vouloir absolument faire du cinéma en évitant à tout prix l’écueil du huis clos théâtral. Est-ce un mal pour un bien ? La réponse est non. D’abord parce que les trois personnages féminins principaux, complètement névrosés et emplis de clichés fonctionnent mieux dans la pièce que sur grand écran. En effet, la bombasse vénale, la rêveuse limite attardée, l’hyperactive parlant comme un camionneur sont des caractères trop caricaturaux pour pouvoir fonctionner correctement au cinéma et on tombe très rapidement dans le vaudeville bas de gamme.
Ensuite, à cause d’un scénario qui manque de rebondissements intéressants, de répliques qui sonnent fausses, de gags qui tombent à plat et d’un manque de rythme présent dès les premières minutes du film… On sent d’un bout à l’autre l’inexpérience au cinéma des deux réalisatrices-scénaristes-interprètes de ce film. Certes, certaines blagues dessineront un sourire sur les lèvres de quelques spectateurs, d’autant plus que le second rôle interprété par Jacques Weber donne un peu de relief à ce film. Mais, à force de vouloir rire avec tout, de mixer toutes sortes d’humour et de mélanger les genres (comédie, drame et même fantastique… trop pour une seule œuvre) afin de plaire au plus grand nombre… on s’y perd. Le tout dégage un film assez attachant, grâce justement à l’énergie et à l’inexpérience des deux réalisatrices, mais sa valeur cinématographique reste proche de zéro.