The Rider

Article écrit par

Le nouveau film de Chloé Zhao est d´une beauté renversante.

Art Cinema Award

Réalisatrice et productrice chinoise, Chloé Zhao nous avait déjà émerveillés en 2015 avec son premier long métrage, Les chansons que mes frères m’ont apprises, présenté en compétition au festival de Sundance et à Cannes dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs. La voici de nouveau en compétition pour la Quinzaine des Réalisateurs 2017, repartant avec l’Art Cinema Award remis par la Confédération internationale des cinémas d’art et essai (CICAE) et largement mérité.

Un western mélancolique

Avec ce western dans la plus belle tradition, son art met en lumière à la fois les acteurs non professionnels et les paysages du Middle Ouest américain, évoquant l’univers de Clint Eastwood. Comme tous les beaux films qui savent, en outre, s’en tenir à une durée convenable dépassant à peine une heure trente, The Rider raconte une histoire simple qui, peu à peu, remet en cause à la fois nos préjugés et transforme les personnages du film, avec, bien évidemment, une bonne dose de mélancolie et de drame qui les rend inoubliables.
 


Un vrai drame

C’est le cas de son deuxième long métrage qui, comme le précédent, s’est imbibé d’une réalité profonde du monde invisible américain, ici celui du rodéo et des cow-boys, ces oubliés du cinéma. Elle nous livre un vrai drame, celui d’un jeune homme magnifique qui, par amour pour les siens, va finir par renoncer à sa passion destructrice. Le film repose en effet sur l’histoire de Brady, jeune cow-boy, entraîneur de chevaux et étoile montante du rodéo, qui voit sa vie basculer après qu’un cheval lui eut fendu le crâne au cours d’un rodéo. On lui annonce alors qu’il ne pourra plus faire d’équitation. De retour chez lui, dans la réserve de Pine Ridge, sans goût pour une vie différente, il est confronté à la vacuité de sa vie. Que peut devenir un cow-boy qui ne peut ni faire de rodéo ni monter à cheval ? Pour redonner un sens à sa vie, Brady cherche à comprendre ce que c’est qu’être un homme au cœur de l’Amérique contemporaine même si la solution ne dépend pas que de lui. Un film d’une beauté renversante.

Titre original : The Rider

Réalisateur :

Acteurs : ,

Année :

Genre :

Durée : 105 mn


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi

L’Aventure de Madame Muir

L’Aventure de Madame Muir

Merveilleusement servi par des interprètes de premier plan (Gene Tierney, Rex Harrison, George Sanders) sur une musique inoubliable de Bernard Herrmann, L’Aventure de Madame Muir reste un chef d’œuvre inégalé du Septième art, un film d’une intrigante beauté, et une méditation profondément poétique sur le rêve et la réalité, et sur l’inexorable passage du temps.

Darling Chérie de John Schlesinger : le Londres branché des années 60

Darling Chérie de John Schlesinger : le Londres branché des années 60

Autopsie grinçante de la « dolce vita » d’une top-modèle asséchée par ses relations avec des hommes influents, Darling chérie est une oeuvre générationnelle qui interroge sur les choix d’émancipation laissés à une gente féminine dans la dépendance d’une société sexiste. Au coeur du Londres branché des années 60, son ascension fulgurante, facilitée par un carriérisme décomplexé, va précipiter sa désespérance morale. Par la stylisation d’un microcosme superficiel, John Schlesinger brosse la satire sociale d’une époque effervescente en prélude au Blow-up d’Antonioni qui sortira l’année suivante en 1966.

La soif du mal : reconstruction d’un « pulp thriller » à la noirceur terminale

La soif du mal : reconstruction d’un « pulp thriller » à la noirceur terminale

En 1958, alors dans la phase de postproduction de son film et sous la pression des studios Universal qualifiant l’oeuvre de « provocatrice », Orson Welles, assiste, impuissant, à la refonte de sa mise en scène de La soif du mal. La puissance suggestive de ce qui constituera son « chant du cygne hollywoodien » a scellé définitivement son sort dans un bannissement virtuel. A sa sortie, les critiques n’ont pas su voir à quel point le cinéaste était visionnaire et en avance sur son temps. Ils jugent la mise en scène inaboutie et peu substantielle. En 1998, soit 40 ans plus tard et 13 ans après la disparition de son metteur en scène mythique, sur ses directives, une version longue sort qui restitue à la noirceur terminale de ce « pulp thriller » toute la démesure shakespearienne voulue par l’auteur. Réévaluation…