The Descent : Part 2 (The De2cent)

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Un film puissant. Déconseillé aux claustrophobes.

C’est avec curiosité et un peu de réticence que nous pouvions envisager la suite du réjouissant The descent, réalisé alors par Neil Marshall. Et c’est à un tour de force que l’on assiste. Cette suite logique (on retrouve Sarah, seule survivante de l’expédition, traumatisée par les évènements, dans son lit d’hôpital d’où le sheriff local l’oblige à sortir quelques heures plus tard pour redescendre dans la grotte afin de guider l’équipe de secours qui cherche désespérément ses cinq amies disparues) est trépidante, bien que privilégiant la forme au fond.

En effet, d’un point de vue narratif, pas de réelles trouvailles : la grotte n’a plus de mystère pour nous, si ce n’est l’origine des crawlers, et le traitement de la peur s’établit sur deux niveaux, tout comme dans le premier volet. Car le danger est double : danger naturel lié à la formation de la grotte (roches friables, éboulis, passages étroits et risqués, pont mouvant) ; et danger surnaturel concernant la présence de ces monstres humains qui habitent les lieux. Tous ces obstacles aidant, la relation à l’autre, collègue, ami ou inconnu, se complique. Comment garder son sang-froid, comment justifier le fait de donner la mort à quelqu’un, comment l’être humain peut-il revenir à un état primitif lorsqu’il est placé en situation de survie et de peur ? Les auteurs nous manipulent avec plaisir et sans pitié, jusqu’à la dernière séquence.

Les personnages, mixtes cette fois-ci, et pas tous téméraires par nature, permettent une appropriation différente de l’histoire, certes plus banale que l’équipée féminine du premier mais efficace. Quant au postulat de départ, renvoyer Sarah, encore sous le choc, dans la grotte, il peut paraître un tantinet exagéré, mais c’est avec plaisir et naïveté qu’il convient de rentrer dans le film, quitte à rester sur sa « fin » concernant l’origine des crawlers.


 

Aussi, on note avec plaisir que tous les subterfuges attachés aux films de ce genre sont exploités : emploi du son pour nous faire tressaillir, du hors-champ et de toute l’artillerie habituelle. Une bonne dose d’hémoglobine, des cadavres qui tombent les uns après les autres… C’est une artillerie lourde, pesante, épouvantable qui sert le film. La réalisation, aux mains cette fois-ci du monteur du premier volet, John Harris, dont c’est le premier film, ne s’essouffle jamais et suit la lignée de Neil Marshall. Sans oublier les deux éléments techniques indispensables à la marche de ce film que sont la lumière et les décors. La lumière, réaliste, s’enrichit de nouvelles sources d’éclairage provenant de l’équipement des sauveteurs et les décors paraissent plus vrais que nature. Un régal visuel.

Enfin, comme tout n’est pas encore dit, nous attendons impatiemment le troisième volet, avec réserve tout de même, les suites ayant souvent tendance à s ‘éparpiller et à perdre en créativité. En attendant, The descent 2 est une bonne invitation à prendre ses jambes à son cou pour se réfugier… dans les salles obscures.

Titre original : The De2cent

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Durée : 103 mn


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