Tout est un peu trop à sa place dans Summer, dont la belle photo, aérienne, cache un peu les faiblesses de scénario. Bande originale signée Jean-Benoît Dunckel (moitié du groupe Air à qui l’on devait la musique de Virgin Suicides (Sofia Coppola, 1999), autre film évanescent) ; couleurs pastel des longues soirées d’été ; la jeunesse comme cocon et comme champ des possibles – tout est là, dans un film de coming of age aussi charmant que sans surprise. On sait gré à Alanté Kavaïté, ici de retour dans sa Lituanie natale après des années d’expatriation en France, de ne jamais forcer le trait sur la caractérisation de ses personnages, qu’elle arrive à faire exister pleinement (même les plus secondaires) sans aucune note d’intention. C’est moins le cas de son intrigue, qu’elle plombe par des allégories un rien forcées, à l’image du vertige latent de Sangaïlé, qui rêve pourtant d’être pilote de haute voltige : pour être à sa place, elle devra littéralement dompter sa peur pour pouvoir enfin décoller. Summer a malgré tout le charme suranné des romances estivales, de ces moments où la gravité des sentiments n’obstrue jamais la légèreté, et s’impose comme le premier film lituanien à thématique LGBT, dans un pays où certaines mentalités restent encore farouchement rétrogades.
Summer
Article écrit par Jean-Baptiste Viaud

Eveil amoureux de deux jeunes femmes durant un été morne et doux en Lituanie.