À la fin du mois d’octobre, cela fera exactement vingt ans que Federico Fellini nous a quittés. Il y aura des hommages en nombre, des documentaires, des expositions (après celle du Jeu de Paume en 2009). Cinecittà, qui était sa deuxième patrie, lui rendra hommage ; son ancien assistant Gérald Morin lui consacre deux films qui seront projetés lors du congrès Fellini à l’Université de Bari en mars. Le réalisateur italien habite la maison cinéma dans toute sa poésie et sa singularité et, comme les génies, il ne mourra jamais. Il avait écrit ces mots bouleversants, les mots d’un cinéaste parfait et prémonitoire : « Il m’arrive souvent d’être foudroyé par certaines images qui jaillissent dans un silence absolu devant mon visage. Sur le moment, on ne s’en rend pas compte, on a l’impression de n’avoir rien vu, mais après quelque temps on garde comme le souvenir qu’il s’est passé quelque chose, qu’on a vu quelque chose, et on reste désorienté et perplexe en train de chercher. Qu’est-ce que c’était ? D’où ça venait ? » (1)

À le lire ici, on revoit ses personnages, ses décors, ses phrases, son imaginaire tellurique. Et on revoit aussi la lagune gelée à la fin de son Casanova (1976). Sur cette lagune, Casanova dansait avec la seule femme qu’il semblait avoir aimée, une poupée dansante et muette. Bien sûr, Fellini se moquait de son modèle, tout comme il le force dans une séquence à porter sa mère sur son dos. Cette poupée magique nous rend visite à Paris le vendredi 22 février invitée par le lycée Georges Brassens (Paris 19e). Son travail avec les élèves est intégré au projet Comenius initié en septembre 2011. En effet, c’est Leda Lojodice qui, sous le masque, dansait pour Fellini le rôle de la poupée. Et grâce à une master class, comme dans un film de Dominique Delouche (qui fut aussi l’assistant de Federico Fellini, notamment pour La Dolce vita, 1959), elle transmettra son secret chorégraphique que les élèves interpréteront à leur tour le lendemain au cours d’un spectacle. Leda Lojodice est danseuse étoile de l’Opéra de Rome, également interprète dans Roméo et Juliette (1968) de Zeffirelli et chorégraphe de La Vie est belle (1997) de Roberto Benigni. Sa conférence à l’Université de Bari a été publiée dans la revue Positif (n°619) de septembre 2012.

Master class ouverte au public sur réservation, le vendredi 22 février de 13h15 à 15h.
Lycée Georges-Brassens,  40 rue Manin, 75019 Paris.
Pour plus d’informations, contacter Jean-Max Méjean au 06 10 20 60 54 ou par mail à jmmejean@gmail.com.
 

(1) Federico Fellini, Faire un film, coll. Points Virgule, Seuil, 1996, p. 38.