Le jour où j’ai rencontré ma mère

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Un road-movie sur une mère et sa fille. Insolite et dynamique.

Finesse et invraisemblance

Film sensible et poétique, même s’il n’est pas particulièrement original, Le jour où j’ai rencontré ma mère a été présenté à la Berlinale en février 2023, puis sélectionné en France dans de nombreux festivals tout public et jeune public comme Cannes Écrans Juniors, Arras Film Festival, Les Arcs Film Festival, Festival International du Film de La Roche sur Yon, Mon premier Festival (Paris), Voir Ensemble (Grenoble), Prix du jury jeune, Les Toiles Filantes (Pessac). L’intrigue est simple en soi, mais Zara Dwinger, dont c’est le deuxième long-métrage après quatre courts et un moyen-métrage, fait merveille d’invention et de finesse. Lu, onze ans, rêve de sa mère dans le lit de son foyer d’accueil. Celle-ci, dit-elle, est une célèbre cascadeuse hollywoodienne. Lorsqu’elle vient enfin lui rendre visite, Lu se retrouve malgré elle embarquée dans un road trip endiablé direction la Pologne. Elle se rend vite compte qu’avec Karina sa mère, c’est tout ou rien. La réalité va rapidement les rattraper et les obliger à décider de ce qu’elles sont prêtes à faire pour rester ensemble… 

Irréalisme et poésie

« Nous avons écrit cette histoire du point de vue de Lu, l’enfant mais nous aurions aussi bien pu choisir celui de la mère, écrit la réalisatrice du film dans sa note d’intention. Les femmes qui sortent de la normalité me fascinent, c’est un type de personnage récurrent dans mon cinéma. Les deux personnages sont, chacune à leur façon, des outsiders. Lu vit dans un foyer d’accueil, c’est une enfant rêveuse et pleine d’imagination qui possède un serpent en guise d’animal de compagnie. Karina est une marginale à bien des égards : elle n’élève pas sa fille, fuit ses obligations et préfère vivre une vie pleine de fantaisie. » Si on pouvait comparer ce film avec un autre d’une autre réalisatrice dont c’est le premier long-métrage, on pourrait se référer à Scrapper de Charlotte Regan qui, elle, a choisi une certaine forme de réalisme pour montrer les relations entre une petite fille et son père absent qui débarque un jour, alors que Zara Dwinger, de son côté, a opté ici pour la pure fantaisie en faisant fi et du réalisme et de la crédibilité, en basant complètement son histoire sur la fantaisie et le délire. C’est ce choix qui contribue à la fois à sa force mais aussi à sa faiblesse car certains passages nécessitent une adéquation du public avec l’œuvre projetée, notamment vers la fin que nous ne dévoilerons pas évidemment. 

Sans oublier Henk

Cependant, c’est un film dont la réalisation est particulièrement soignée et inventive, avec la magnifique photo de Douwe Hennink, des inventions, et des effets spéciaux de Luuk Meijer, ainsi que des décors, des costumes et des voitures inventifs, tout est particulièrement réussi. Le scénario est co-écrit avec Nena van Driel et le road movie mère/fille est rondement menée par deux actrices surprenantes : Rosa Van Der Leeuwen, géniale dans le rôle de la petite fille et Frieda Barnhard dans celui de la mère. Toutes deux font passer le côté souvent un peu too much des situations à la fois cocasses et irréalistes. Sans oublier Henk, le serpent de Lu pour lequel la réalisatrice déclare : « Il était très détendu. Rosa (Lu) s’occupait de l’animal depuis quelques semaines et ils s’entendaient vraiment bien. Avant même de le rencontrer, elle avait déjà pensé à un nom : « Il devrait s’appeler Henk ». »

Titre original : Kiddo

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Durée : 91 mn


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