Première fiction produite au Nicaragua depuis vingt ans, « La Yuma » est une bonne nouvelle portée par un film qui manque de personnalité sur l´échappée d´une jeune femme par la boxe.
Certains films traînent avec eux cette impression de déjà-vu. Pas qu’ils soient nécessairement mauvais, mais disons qu’ils valent parfois bien plus pour les circonstances qui entourent leur création que pour leurs qualités intrinsèques. Lâchons-le tout de suite puisque c’est bien de cela qu’il s’agit et que c’est l’argument majeur du film : La Yuma est le premier film de fiction produit au Nicaragua depuis vingt ans. Chose dont on ne peut que se réjouir. On aurait simplement préféré que sa réalisatrice, la française Florence Jaugey qui vit au Nicaragua depuis longtemps et auteur de nombreux documentaires, dépasse le simple contentement, le seul exploit de la mise en place du projet, pour offrir quelque chose d’un peu plus personnel que cette chronique sociale stéréotypée. La Yuma, c’est l’histoire des quartiers pauvres de Managua, la capitale du Nicaragua, sclérosée par la pauvreté, le traffic, les gangs et des barrières sociales infranchissables. Plongée dans cet univers, une jeune femme du nom de Yuma tente de s’affranchir de son milieu par la boxe et un petit ami d’une autre classe sociale.
Florence Jaugey a de l’ambition. Au-delà du seul parcours personnel, elle tente d’offrir un état des faits complexes de la situation du Nicaragua. Yuma est donc ce carrefour où se croisent et se cristallisent les différents soucis et aspirations d’une population, le point de mire des différentes lignes narratives du film : les problèmes familiaux, la lutte des gangs, l’échappée par le sport, la nécessité du travail… Si on ne peut contester la réalité sociale de tous ces éléments, la réalisatrice peine parfois à les intégrer dans la structure globale du film. La séquence de poursuite du gang par la police, aussi plaisante soit-elle, est un décrochement total et mal maîtrisé au sein de La Yuma. Hors du prisme qu’est Yuma, le film se délite. Florence Jaugey pêche parfois par une volonté de tout dire, tout montrer alors qu’il semble évident qu’on ne peut faire entrer toute une réalité en un film.
Lorsqu’elle s’en tient auseul destin de Yuma la réalisatrice signe des séquences honorables avec quelques personnages hauts en couleur (la patronne de Yuma, son amie transsexuelle, un prof de boxe strip-teaser) qui apportent une touche comique salutaire. Dans l’ensemble, La Yuma se contente du cahier des charges du film sur le sport : une mise en perspective de la vie personnelle par la pratique sportive, la recherche du dépassement de soi et de la sortie du ghetto, la montée en puissance jusqu’au grand final. Tout cela se suit sans déplaisir, mais manque singulièrement de personnalité. Quelques scènes pourtant retiennent l’attention. Deux jolis surgissement d’une construction plus étudiée, deux moments qui justement s’extraient de la nécessité sociale de la ligne narrative : un voyage vers la mer et la découverte d’un cirque. Ces deux séquences sont traversées par une douceur qui contraste volontairement avec l’ambiance générale : le temps semble s’arrêter quelques instants au profit (enfin !) d’un vrai regard, d’une réelle observation du monde. Autant les séquences dans lesquelles Florence Jaugey cherche le plus à coller à une réalité sociale semblent interchangeables, paraissent pouvoir s’intégrer à n’importe quelle chronique, autant ces deux séquences, un peu orphelines du film, lui donnent un peu de saveur.
Au final, La Yuma offre autant de raisons de se réjouir que de s’inquiéter. En dépit des réelles difficultés d’émergence du film (dont le montage financier a pris dix ans), il est le premier signe d’un peut-être futur éveil d’une cinématographie. Malheureusement, ce premier signe se fait sous les auspices d’un alignement sur la production indépendante internationale dont on ne peut que s’inquiéter et fait état d’un film interchangeable. Dernière question : la réalisatrice vante son film comme un objet d’espérance pour les Nicaraguayens de par son existence et par la tonalité d’espérance qu’elle-même a souhaité y donner. On peut réellement s’interroger sur cette espérance tant la dernière séquence du film (que nous ne dévoilerons pas) peut sembler marquer, certes une échappée, mais aussi un échec et une instrumentalisation des talents de Yuma.
C’est toute une mémoire collective du peuple algérien que retrace l’odyssée mouvementée du paysan Ahmed, héros mythique d’une épopée visionnaire. Evoquées dans un scope 70 mm en Panavision éblouissant de lumière crue, ces années de braise sont le ferment d’une révolution qui embrase sourdement une population sacrifiée par la colonisation française. La fresque homérique oscille entre une conscience nationaliste aigüe et un lyrisme de tragédie grecque où le réalisateur Mohammed Lahkdar-Hamina se mue en oracle histrionique, voix prophétique et guide spirituel d’un peuple en quête d’émancipation. Analyse…
Au milieu de nulle part, des « braves gens » sous la menace d’un duo de braqueurs sans vergogne. Même si les ingrédients dégagent un parfum de déjà vu, la recette de ce film noir et amère ne manque pas d’épices.
Violence, corruption, trahison, les règles du milieu volent en éclat. La quintessence du Poliziottesco signée par son artificier en chef : Fernando Di Leo.