Pourtant, les choses changent sous l’impulsion d’initiatives interculturelles saluées par un nombre croissant de spectateurs. Effet de mode ou réel intérêt, seul l’avenir nous l’apprendra. Toujours est-il que notre regard semble aujourd’hui s’orienter vers la filmographie des Suds : l’on pense, bien sûr, à la Palme d’or du Festival de Cannes 2010, Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures (Apichatpong Weerasethakul), mais également à l’expatriation en terres méridionales de nombreux festivals, de la nouvelle génération du cinéma indien (La Rochelle), au travelling consacré à Istanbul (Rennes), parmi bien d’autres. Indéniable précurseur en ce domaine que le Festival des 3 continents de Nantes, dont les motivations se résument en ceci : « la passion et la curiosité, le goût de la découverte et des rencontres, l’amour des films du Sud et la volonté de les servir ».

Pour sa 32e édition, le Festival des 3 continents fait le pari d’éclairer la Chine sous un angle différent : à l’heure où le prix Nobel de la paix croupit toujours dans les jaules de son pays, la parole est donnée aux cinéastes de la sixième génération, témoins des transformations de la société et du cinéma qui s’y fait. Fil rouge de l’édition 2010 : les liens qu’entretiennent politique et cinéma, enjeu de taille qui nous permettra, entre autres, de redécouvrir les filmographies de Djibril Diop-Mambéty (Sénégal) et d’Ali Khamraev (Ouzbékistan).

Dernière escale, dont on salue l’initiative : Sdérot, petite ville israélienne à la frontière de Gaza, connue pour abriter l’une des écoles de cinéma les plus politisées de la région. Une dizaine de films de fin d’études nous serons ainsi dévoilés tout au long du festival.

Festival des 3 continents, du 23 au 30 novembre 2010 à Nantes
Plus d’informations : http://www.3continents.com/le_festival/accueil.html