Le commissaire Bellamy est en vacances à Nîmes lorsque deux évènements viennent troubler sa quiétude (à laquelle il ne semble, par ailleurs, pas réellement attaché) : l’arrivée de son frère et l’apparition d’un étrange personnage venant réclamer sa protection. Il se retrouve alors à mener une enquête ayant pour fond celui d’un fait divers bien réel : une arnaque à l’assurance.
Bellamy est plaisant sans parvenir à être haletant. Il est agréable de voir Gérard Depardieu tout en finesse et simplicité ; de la même façon, ce sont tous les comédiens qui sont entrainants, intéressants à regarder évoluer. A ce propos, le couple formé par Gérard Depardieu et Marie Brunel se regarde avec délice. A noter également Jacques Gamblin, plutôt pas mal en paumé farfelu.
Cependant, l’intrigue n’en est pas réellement une, et ne parvient pas à totalement capter l’intérêt du spectateur. Ce dernier ne se trouve pas en situation d’attente de la suite des évènements.
L’arrière plan familial (avec l’arrivée de Clovis Cornillac), s’il peut paraître intéressant sous certains aspects, en permettant au film de ne pas reposer entièrement sur « l’affaire », vient un peu comme « un cheveu sur la soupe » : ses tenants et aboutissants dans le film ne sont pas vraiment clairs. Ainsi, l’impression est celle de l’apport d’une histoire parallèle, collée à l’intrigue principale pour densifier le film. Clovis Cornillac, frère alcoolique de notre inspecteur, est toujours très convaincant dans ses rôles de « bad boy », là n’est pas le problème, c’est l’intérêt de sa présence même qui suscite le scepticisme. En effet, on voit clairement que la relation entre les deux frères est profonde tout en étant confuse, qu’il y a « de quoi creuser » mais ce n’est justement pas fait. Si Chabrol joue sur les ambigüités, les non-dits ; s’il laisse au spectateur le soin de faire jouer son imagination, cette histoire semble pourtant être soit en trop, soit, au contraire, pas assez poussée.
Quelques petites scènes viennent donner un peu de relief au déroulé des évènements. C’est le cas notamment de l’épisode, notable, de la plaidoirie finale. Inattendue, cette scène où l’avocat, pour défendre son client, se retrouve à chanter du Brassens, est aussi absurde que délicieuse.
Au final un film bien dirigé, avec de (très) bons acteurs mais certaines longueurs et une fin… qui laisse un peu sur sa faim. L’histoire en elle-même, si elle est bien ficelée, n’est pas des plus passionnantes et ainsi, de Bellamy ne se dégage pas cette force, cette personnalité pourtant propres aux films de Chabrol.