10.000 B.C., la première légende, le premier héro

Article écrit par

Emmerich est un sacré patriote. L’Amérique le remercie chaque jour que Dieu fait pour avoir participer avec brio aux efforts de guerre. De productions en réalisations, toutes ses créations sont filmées au niveau du drapeau US, c’est-à-dire en hauteur. Pas d’égalité, ni de réflexion, et surtout pas d’humilité, seulement des tonnes de métrages bourrus, insensibles et […]

Emmerich est un sacré patriote. L’Amérique le remercie chaque jour que Dieu fait pour avoir participer avec brio aux efforts de guerre. De productions en réalisations, toutes ses créations sont filmées au niveau du drapeau US, c’est-à-dire en hauteur. Pas d’égalité, ni de réflexion, et surtout pas d’humilité, seulement des tonnes de métrages bourrus, insensibles et visant à canarder l’ennemi sous toutes ces formes. Du cinéma de bourrin !

Avec 10 000, c’est au tour de nos premiers ancêtres de se faire prendre en photo, histoire de rajouter à la collection personnelle du cinéaste de figurines GI & Joe, des héros velus, poilus et tous nus. Pas mal de hic dans cette affaire personnelle ; des joues rasées au millimètre, des coupes et des brushings à tire-larigot et surtout un gaillard qui se prend tout simplement pour Gene Kelly et Fred Astaire réunis. Le voir esquiver des mammouths est tout simplement hilarant à en juger la dynamique et le surtout le sens du montage.

Emmerich voulait réaliser un musical au temps des hommes préhistoriques. Emmerich se trompe de genre et prête avec beaucoup d’insolence sa patte républicaine à une production pour ados fans d’heroic fantasy. Ennuyeux est le résultat, malsaine est la conclusion. Notre premier héros (tant décrié dans la BO) mettra un terme à cette invasion de sauvageons (dont la peau mate et les quelques comportement typiquement orientaux ne seraient que fortuits) et épousera sa bien-aimée après avoir au passage copié sur le scénario d’Apocalypto de Mel Gibson. Ah, la camaraderie chez les patriotes !


Warning: Invalid argument supplied for foreach() in /home/clients/8d2910ac8ccd8e6491ad25bb01acf6d0/web/wp-content/themes/Extra-child/single-post.php on line 73

Lire aussi

L’Aventure de Madame Muir

L’Aventure de Madame Muir

Merveilleusement servi par des interprètes de premier plan (Gene Tierney, Rex Harrison, George Sanders) sur une musique inoubliable de Bernard Herrmann, L’Aventure de Madame Muir reste un chef d’œuvre inégalé du Septième art, un film d’une intrigante beauté, et une méditation profondément poétique sur le rêve et la réalité, et sur l’inexorable passage du temps.

Darling Chérie de John Schlesinger : le Londres branché des années 60

Darling Chérie de John Schlesinger : le Londres branché des années 60

Autopsie grinçante de la « dolce vita » d’une top-modèle asséchée par ses relations avec des hommes influents, Darling chérie est une oeuvre générationnelle qui interroge sur les choix d’émancipation laissés à une gente féminine dans la dépendance d’une société sexiste. Au coeur du Londres branché des années 60, son ascension fulgurante, facilitée par un carriérisme décomplexé, va précipiter sa désespérance morale. Par la stylisation d’un microcosme superficiel, John Schlesinger brosse la satire sociale d’une époque effervescente en prélude au Blow-up d’Antonioni qui sortira l’année suivante en 1966.

La soif du mal : reconstruction d’un « pulp thriller » à la noirceur terminale

La soif du mal : reconstruction d’un « pulp thriller » à la noirceur terminale

En 1958, alors dans la phase de postproduction de son film et sous la pression des studios Universal qualifiant l’oeuvre de « provocatrice », Orson Welles, assiste, impuissant, à la refonte de sa mise en scène de La soif du mal. La puissance suggestive de ce qui constituera son « chant du cygne hollywoodien » a scellé définitivement son sort dans un bannissement virtuel. A sa sortie, les critiques n’ont pas su voir à quel point le cinéaste était visionnaire et en avance sur son temps. Ils jugent la mise en scène inaboutie et peu substantielle. En 1998, soit 40 ans plus tard et 13 ans après la disparition de son metteur en scène mythique, sur ses directives, une version longue sort qui restitue à la noirceur terminale de ce « pulp thriller » toute la démesure shakespearienne voulue par l’auteur. Réévaluation…