The Master (Tsui Hark, 1992).

Début des années quatre-vingt-dix, pour tenter d’imposer Jet Li sur le continent américain, Tsui Hark semble le plus approprié de par son expérience sur ce marché. The Master est leur première collaboration. Le plus basique des scénarios est ainsi tricoté : en arrivant à New-York, Jet (Jet Li) constate la disparition de son maitre de kung-fu, Tak. Ce dernier se cache suite à la destruction de son officine par Johnny, un champion d’arts martiaux qui projette d’imposer sa loi sur le territoire.
Deux dimensions apparemment antinomiques cohabitent dans ce spectacle permanent. L’humour enfantin : le trio de latinos, la naïveté surjouée de Jet Li, les running gags dont celui sur l’appellation de maitre, les poursuites en mode slapstick. De l’autre, une violence déclenchée et incarnée par la brute Johnny, qui se teinte de rouge dans les combats sans merci. La greffe prendra plus au moins de temps à prendre (ou pas) pour chacun d’entre nous, mais difficile de résister à la série d’envolées acrobatiques toutes aussi spectaculaires et riches d’imaginations. Le combat entre Johnny et Tak, plein de bruit et d’éclats de verre, la poursuite finale entre Johnny et Jet sont deux ballets à couper le souffle. Deux philosophies des arts martiaux s’opposent, celle offensive et destructrice (du Kickboxing) et celle élégante qui prend les atours d’une gymnastique défensive, incarnée par Jet Li. The master ne se prend pas au sérieux et offre un divertissement pour toute la famille, revigorant et entrainant.
Black Mask ( Daniel Lee, 1996)

Donné pour mort, Tsui, ancien membre de l’escadron 701 dans lequel les soldats sont insensibles à la douleur, est devenu un simple employé de bibliothèque. Mais le calme ne dure qu’un temps, il va se muer en justicier masqué pour venir au secours de son ami, l’inspecteur Shek dans sa croisade anti-triades. Registre de jeu toujours minimaliste pour un Jet Li qui a d’autres arguments à faire valoir : maître des airs, du sol et du sous-sol aussi dans un épique combat final. Une aventure dans la pure tradition des comics s’accompagne d’un nécessaire resserrement du cadre, d’un montage plus saccadé, et surtout d’une photographie qui sait se faire plus sombre dans les nombreuses plongées dans l’enfer du crime. On appréciera également la violence graphique et les « bons » Bad Guys de cet actionner de bonne facture.
The Master/ Black Mask : Blu Ray Versions restaurées 2K chez Metroplitan Film Export.




