Festival de Cannes 2013 : tout ce qu’il faut savoir

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Ca commence aujourd’hui! La rédaction d´Il était une fois le cinéma vient d’arriver et vous présente ce qu´il ne faut pas manquer de cette 66e édition.

Du 15 au 26 mai 2013, Cannes accueille comme chaque année des films internationaux présentés en Compétition, Hors Compétition, dans la catégorie Un Certain Regard, à la Semaine de la Critique et pour finir, à la Quinzaine des Réalisateurs. Mais à côté de ces sélections, d’autres films sont à découvrir à l’ACID – le cinéma indépendant, des courts métrages, Cannes Classics et la sélection de la Cinéfondation -, soutien à la création cinématographique. Attentes et débriefings des films par catégorie.


Films en Compétition : de nombreux Français cette année, un dernier film annoncé par Steven Soderbergh, les habitués de Cannes, une seule réalisatrice.

2013, le Festival de Cannes sort la carte des très attendus films en Compétition. Steven Soderbergh, pour son dernier film annoncé, présente Behind the Candelabra (Ma vie avec Liberace). Le réalisateur de Ocean’s Eleven (2001), Ocean’s Twelve (2004) et Ocean’s Thirteen (2007), de Traffic (2000), de Erin Brockovich (2000) ou plus récemment de Magic Mike (2012) et de Effets Secondaires (2013), frappe cette fois-ci fort avec l’histoire d’une relation torride entre deux hommes, le jeune et beau Scott Thorson et l’exubérant artiste Liberace. Au casting, Michael Douglas et Matt Damon. Toujours en Compétition, les Frères Coen, habitués de la Croisette avec Inside Llewyn Davis. On joue comme Soderbergh la carte du biopic avec pour ce film le parcours du musicien folk Dave von Ronk. Surprise au casting, la très en vogue Carey Mulligan et le chanteur Justin Timberlake. Très attendu, Jeune et jolie de François Ozon sublime une jeune fille de 17 ans en quatre saisons, quatre chansons. Quand la prostitution est racontée par une très belle fille, l’actrice et mannequin Marine Vacth. La bande annonce du film rappelle la sensualité de Swimming Pool (2003) ou encore 5×2 (2004).
 
 

Jeune et jolie, François Ozon © Mars Distribution
 
 
Valeria Bruni-Tedeschi, d’ailleurs actrice dans ce dernier film, est la seule femme réalisatrice en Compétition. Elle présente Un château en Italie sur la famille, l’amour, le destin. Au casting, Louis Garrel et la réalisatrice elle-même, pour un film que l’on annonce comme intime, inspiré de sa propre histoire personnelle. Un autre réalisateur que l’histoire personnelle ne laisse pas indifférent, Roman Polanski, vient présenter La Vénus à la fourrure, mettant en scène sa femme, Emmanuelle Seigner, et l’excellent Mathieu Amalric : plongée sensuelle et sexuelle dans un théâtre où Vanda séduit Thomas, malgré tout ce qui peut les opposer. Mathieu Amalric que l’on retrouve dans un autre film en Compétition, Jimmy P. d’Arnaud Desplechin, une histoire d’amitié au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le Français partage l’affiche avec l’excellent Benicio del Toro. Desplechin (La Sentinelle, 1992 ;  Esther Kahn, 2000 ; Un conte de Noël, 2008) n’a jamais remporté la Palme d’Or.

L’amour, au centre d’un autre film en Compétition : Le Passé d’Asghar Farhadi. Le réalisateur iranien, après le succès de son film Une séparation (2011), arrive sur la Croisette avec un film tourné en français, avec dans le rôle-titre Bérénice Bejo et à ses côtés, le très talentueux Tahar Rahim. Deux couples, une adolescente entre les deux, un drame. Tout aussi dramatique mais déluré, Jim Jarmusch présente Only Lovers Left Alive, avec Tilda Swinton. Huit ans après Broken Flowers, Jim Jarmusch risque de secouer les festivaliers avec cette histoire revisitée d’Adam et Ève, à deux doigts de mordre le serpent. Autre future surprise cannoise, Grigris, parmi les favoris pour la Palme d’Or, du réalisateur tchadien Mahamat Saleh Haroun. C’est le seul représentant africain de la Compétition. Il raconte l’histoire d’un jeune danseur impliqué et perdu dans un trafic d’essence.
 
 


Grigris, Mahamat Saleh Haroun © Pili films
 
 
On continue la sélection en Compétition avec Abdellatif Kechiche et La Vie d’Adèle, interprétée par Léa Seydoux. Le film est une adaptation de la BD  Le Bleu est une couleur chaude (Julie Maroh, 2010), et pour s’inscrire dans la veine de Cannes 2013, le film parle d’amour et d’homosexualité… en 3h07 ! Deux habitués de la Croisette : pour le Japon Like Father, Like Son du très doué Hirokazu Kore-eda, histoire d’une famille où le père découvre que son fils n’est pas le sien ; pour l’Italie, Paolo Sorrentino, avec La Grande bellezza, où son acteur fétiche Toni Servillo joue un sexagénaire un peu blasé. Une surprise côté français avec Arnaud des Pallières et son film Michael Kohlhaas, où l’on retrouve Mads Mikkelsen, prix d’interprétation l’année dernière, dans la peau d’un roi. Autre favori pour la Palme d’Or, Nicolas Winding Refn, avec le très séduisant Ryan Gosling, vient présenter Only God Forgives après le succès de Drive en 2011. Un thriller dramatique en Thaïlande où le beau gosse risque de se prendre des coups… Autre favori pour la Palme d’Or, The Immigrant de James Gray avec Joaquin Phoenix, Marion Cotillard et Jeremy Renner. L’histoire, se déroulant dans les années 1920, présente une jeune immigrée se prostituant dès son arrivée aux États-Unis. Reste en Compétition quatre films, Wara No Tate du réalisateur japonais Takashi Miike sur un politique au cœur d’une vengeance sanglante. Heli du réalisateur mexicain Amat Escalante, qui avait réalisé en 2009 Los Bastardos et Sangre quatre ans plus tôt. Avec Heli, il raconte l’aventure amoureuse d’une jeune fille de douze ans malgré une sombre histoire de drogue. Borgman du néerlandais Alex van Warmerdam (Les Habitants, 1992), pour la première fois sélectionné en compétition officielle. L’histoire troublante d’un personnage venu perturber la vie d’une famille bourgeoise. Et pour finir cette liste des films en Compétition, Nebraska d’Alexander Payne, un film sélectionné à la dernière minute. Le réalisateur de The Descendants (2012), jury à Cannes l’année dernière, se lance cette fois-ci dans l’histoire d’un père alcoolique qui remporte un loto.

En parlant d’Alexander Payne, ancien membre du jury, de qui est composé le jury de la Compétition cette année ?

Steven Spielberg sera cette année le 66e président du jury à Cannes. Le réalisateur américain de 66 ans – n’y voyez aucun signe ! – a fait la joie de Thierry Frémaux et Gilles Jacob qui lui couraient après depuis des années. Réalisateur aux mille casquettes, et surtout du premier blockbuster de l’histoire du cinéma, Les Dents de la mer en 1975, Steven Spielberg sera accompagné au banc des jurys par l’actrice australienne Nicolas Kidman (Eyes Wide Shut, Stanley Kubrick, 1999 ; Moulin Rouge – Baz Luhrmann, 2001 ; Dogville – Lars von Trier, 2003 ; et actuellement Stoker de Park Chan-wook), par le réalisateur taïwanais Ang Lee (Raison et sentiments, 1995 ; Tigre et dragon, 2000 ; Le Secret de Brokeback Moutain, 2006 ; L’Odyssée de Pi, 2012), par l’acteur autrichien Christoph Waltz (Inglorious Basterds – Quentin Tarantino, 2009 ; The Green Hornet – Michel Gondry, 2010 ; Carnage – Roman Polanski, 2011 ; Django Unchained – Quentin Tarantino, 2013), par la réalisatrice japonaise Naomi Kawase (Shara, 2003 La Forêt de Mogari, 2007 ; Genpin, 2012), par l’acteur et réalisateur français Daniel Auteuil (Jean de Florette – Claude Berri, 1985 ; La Fille du puisatier, 2011 ; Jappeloup – Christian Duguay, 2013), par l’actrice indienne Vidya Balan (Parineeta – Pradeep Sarkarn, 2005 ; Bhool Bhulaiyaa, Priyadarshan, 2007 ; Ishqiya – Abhishek Chaubey, 2010 ; The Dirty Picture – Milan Luthria, 2011), par le réalisateur roumain Cristian Mungiu (4 mois, 3 semaines, 2 jours, 2007 ; Contes de l’âge d’or, 2009 ;  Au-delà des collines, 2012) et pour finir, par la réalisatrice anglaise Lynne Ramsay (Ratcatcher, 1999 ; Morvem Callar, 2002 ; We Need to Talk About Kevin, 2011). 

Les films Hors Compétition

Deux films se démarquent des sept films Hors Compétition à Cannes. Le film projeté juste après la cérémonie d’ouverture du festival : Gatsby le magnifique. Réalisé par Baz Luhrmann, adapté du roman de l’écrivain américain Francis Scott Fitzgerald, Gatsby modernise une première adaptation du livre, réalisée en 1974 par Jack Clayton avec Robert Redford dans le rôle-titre. Cette fois-ci, Leonardo DiCaprio joue Gatsby, avec à ses côtés la délicieuse Carey Mulligan, Tobey Maguire et Isla Fisher. C’est un film évènement que le public cannois ne sera pas le seul à découvrir, Gatsby sortant en salles le 15 mai partout en France.
 
 


Gatsby le Magnifique, Baz Luhrmann © Warner Bros. France
 
Il y aura également Blood Ties, réalisé par Guillaume Canet et aidé par le réalisateur en Compétition James Gray – qui fait d’ailleurs tourner dans son film la femme de Guillaume Canet, Marion Cotillard. Tout roule pour le réalisateur de Ne le dis à personne (2006) et des Petits mouchoirs (2010). Il signe cette fois-ci un film au casting de rêve (Clive Owen, Marion Cotillard, Matthias Schoenaerts, Mila Kunis et Billy Crudup) et raconte l’histoire d’une rivalité entre frères, l’un en prison, l’autre flic.

Mais il n’y a pas que les films en Compétition ou Hors Compétition à Cannes… Un Certain Regard sur :

Si les femmes ne sont pas très présentes en Compétition, elles sont nombreuses dans la catégorie Un Certain Regard, qui valorise un cinéma « atypique » et récompense le film vainqueur par une aide à la distribution en France. Le plus attendu des films présentés est The Bling Ring de Sofia Coppola, déjà habituée de la Croisette avec Virgin Suicides (1999) et Marie-Antoinette (2007). La réalisatrice américaine joue la carte succès avec un gang d’adolescentes braqueuses de maisons à Los Angeles, ayant à leur tête l’actrice Emma Watson (Le Monde de Charlie – Stephen Chbosky, 2013). Autre grande attente de cette sélection, As I Lay Dying de James Franco, une aventure dramatique à travers le Mississippi où les histoires de famille se mélangent aux problèmes de chacun.

Côté français, c’est Claire Denis et son film Les Salauds avec Chiara Mastroianni, Vincent Lindon, Lola Creton et le chanteur Miossec que l’on trépigne d’impatience de voir. Celle que l’on admire pour Chocolat (1988), Beau travail (1999) ou encore White Material (2010) revient cette fois-ci dans la sélection Un Certain Regard. À noter dans cette catégorie plusieurs films, Grand Central de Rebecca Zlotowski (Belle épine, 2010) avec Tahar Rahim, Léa Seydoux, Olivier Gourmet, Denis Menochet autour d’un scénario original sur une histoire d’amour dans une centrale nucléaire ; My Sweet Pepperland avec l’actrice iranienne Golshifteh Farahani, encore une histoire d’amour entre un policier et une institutrice ; L’Image manquante du réalisateur cambodgien Rithy Pan (S21, la machine de mort Khmère rouge, 2002 ; Duch, le maître des forges de l’enfer, 2012), déjà habitué aux documentaires et qui revient sur son enfance et sa famille ; Anonymous du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof, rappelons-le au cœur d’attaques orchestrées par les autorités de son pays et qui a tourné ce long métrage dans le secret ; Miele de l’actrice italienne pour la première fois réalisatrice Valeria Golino, où une jeune femme, interprétée par Jasmine Trinca (L’Apollonide – Bertrand Bonello, 2011), aide des personnes malades à abréger leurs souffrances.

Le programme complet de la sélection Un Certain Regard

La Semaine de la Critique : une belle diversité de films, de belles surprises

Section parallèle du Festival de Cannes, la Semaine de la Critique met en lumière les jeunes talents. Et cette année, les promesses de découvrir de jeunes réalisateurs et réalisatrices de demain sont nombreuses. Les Rencontres d’après minuit de Yann Gonzalez a de quoi plaire, avec un casting intéressant : Niels Schneider, Nicolas Maury, Éric Cantona ou encore Béatrice Dalle. On attend de voir aussi Nos Héros sont morts ce soir de David Perrault, avec Denis Menochet, un film en noir et blanc sur le catch au début des années 1960. Le premier film de Paul Wright, For Those in Peril, risque cette année de bousculer cette catégorie avec un long métrage tourné en Écosse avec un rescapé tout juste de retour après un naufrage. L’Inde, à qui le Festival de Cannes rend hommage cette année, présente à la Semaine de la Critique un film, The Lunchbox, de Ritesh Batra. En plein Mumbai, deux amoureux se rencontrent malgré leur différence d’âge et échangent des mots doux par le biais de coffrets repas. En première mondiale, Le Démantèlement de Sébastien Pilote joue la carte de l’émotion en racontant l’histoire d’un père prêt à tout – même à démanteler sa ferme – pour aider sa fille aînée. Enfin, pour ne présenter que ces films, on termine cet aperçu de la Semaine de la Critique avec Los Duenos d’Agustin Toscano et Ezequiel Radusky. En Argentine, quand le chat n’est pas là, les souris dansent : les employés d’un domaine s’amusent à imiter les propriétaires partis, ce jusqu’à ce que la fille aînée du patron débarque dans sa maison.

Le programme complet de la Semaine de la Critique

La Quinzaine des réalisateurs : un film de Yolande Moreau, Ari Folman en ouverture, Guillaume Gallienne.

L’actrice belge Yolande Moreau présente cette année un film à la Quinzaine, Henri. C’est l’histoire touchante d’un homme alcoolique qui rencontre une femme déficiente mentale. En parallèle, le nouveau film d’Ari Folman (après Valse avec Bachir en Compétition à Cannes en 2008), Le Congrès, film d’animation et de science-fiction avec Harvey Keitel, Jon Hamm et Robin Wright. Autre attente de cette section, Les Garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne, habitué du festival comme acteur et présent pour la première fois cette année comme réalisateur. Humour, dérision, ça promet…

Le programme de la Quinzaine des Réalisateurs

Que Cannes commence !


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