Clermont-Ferrand : Jour 1

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Par cette chronique débute notre couverture de la 34e édition du Festival du Court-métrage de Clermont-Ferrand (27 janvier-4 février). Quelques mots sur ce premier jour.

Un homme âgé, Nol King Ruter, danse étrangement sur une voiture, un T-shirt d’enfant collé sur le torse. Il apprend à sa fille à danser, via Skype. Elle se rend chez lui, c’est son anniversaire. Le reste des convives occupe peu à peu un espace de danse conçu par Ruter, dans son jardin. La fête commence, un groupe de musique joue, les personnages dansent, en duo, trio, Ruter les invite, un à un, hommes, femmes, fille, amant resurgissant du passé.

Nol King Ruter (2012) de Noud Heerkens est un objet étrange. Sans mots, dégageant des bouches quelques onomatopées, parfois, un groupe de musique accompagne les pas des danseurs. Nol King Ruter pose la question de l’interprétation des gestes, de notre incapacité à toujours se justifier par les mots. Les sous-intrigues conservent leur mystère : qui sont ces hommes, ces femmes ? Qui est cet ancien amant, que Ruter semble aimer et haïr ? Pas de réponses, ce sont des danseurs, le reste appartient à la vacuité d’un monde inutilement complexifié.

Nol King Ruter se fiche des mots, le film danse, travaille une conception haptique du cinéma. Par les corps en mouvement, la narration avance, pleine de secrets qui refusent d’être résolus. Le récit est clairement moqué, Noud Heerkens défend, avec ce film, une approche marginale du cinéma. Tais-toi et danse, dit Heerkens au 7e art.

Clermont-Ferrand : Séance d’ouverture


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