Les Chroniques de Spiderwick (The Spiderwick Chronicles)

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Un film fantasy dans lequel réalité et fantastique trouvent le bon équilibre.

A l’instar d’autres films tout droit sortis de la fantasy tels que Le Monde de Narnia, A la Croisée des Mondes ou bien encore la saga Harry Potter, Les Chroniques de Spiderwick entraîne spectateurs et personnages dans un monde féérique où règnent nombreuses bestioles étranges allant de Chafouin, farfadet plutôt sympa, à l’ogre Mulgarath, la plus grande créature maléfique du monde, en passant par des gobelins peu attrayants, des sylphes enchanteurs et des fées voletantes.

L’aventure est au rendez-vous et agréablement menée grâce à un rythme soutenu et de belles idées de mise en scène. L’humour trouve également sa place et pointe le bout de son groin, entre autres, par le biais des personnages Tête de Lard, sorte de cochon qui perd complètement la boule à la vue d’un oiseau quel qu’il soit, et Chafouin, farfadet qui devient tout grognon lorsqu’il n’a pas sa dose de miel. Mais Les Chroniques de Spiderwick se démarque dans le fait que l’univers magique est un monde à part entière dans lequel les trois enfants, Jared, Simon et Mallory, ne vivent pas au quotidien. Le processus d’identification à l’un d’entre eux est ainsi facilité. Les enfants se retrouveront probablement dans l’un de ces personnages, ainsi que les adultes qui ont gardé la capacité de s’évader. Le rêve et la magie appartiennent donc à un autre univers qui vient, de temps à autre, se mêler à la réalité, pour le bonheur des plus petits comme des plus grands.

Cette façon de mélanger réalité et féérie donne une autre dimension au film lui permettant ainsi de traiter habilement de certains thèmes tels que le divorce, le passage de l’adolescence à l’âge adulte… Ce dernier sujet s’incarne grâce à l’ogre Mulgarath. Celui-ci opte pour différentes formes, prenant l’apparence de nombreuses peurs enfantines auxquelles les enfants se trouvent confrontés et qu’ils doivent alors combattre pour grandir. Mulgarath est par ailleurs l’incarnation de la figure paternelle manquante au trio. Les bambins se voient dans l’obligation de l’affronter pour ensuite continuer leur quête.

Quelques clichés viennent malgré tout entacher cette fresque. Les retours en arrière se concrétisent par des flashbacks en noir et blanc et certaines scènes trop larmoyantes. De plus, l’univers féérique, et principalement les personnages, bien que réussi, reste assez modeste. Vu l’épaisseur du grimoire de l’ancêtre Arthur Spiderwick, le nombre de créatures magiques attendues semblait légèrement plus élevé.

Malgré cela, Les Chroniques de Spiderwick reste un film réussi, plaisant à regarder et dont le message qu’il fait passer demeure intéressant et habilement traité. Ravira probablement les plus jeunes comme les grands ayant gardé leur âme d’enfant.

Titre original : The Spiderwick Chronicles

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Durée : 96 mn


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