Dancing girls

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Un film rafraîchissant, dont la seule ambition est de divertir, et qui ne s´en cache pas. Ce qui est déjà en soi un grand mérite.

En français, Dancing girls : le titre n’augure pas le meilleur. En anglais, Make it happen, expression reflétant bien mieux les propos du film : il faut croire en soi, aller au bout de ses convictions, forcer la chance. Car quand on veut, on peut. Bref, pas grand-chose de nouveau a priori. On sent poindre à l’horizon ce cinéma assez exaspérant en forme d’ode à l’American Dream, condensé d’un pathétisme outre-atlantique qu’il est bien souvent de bon ton d’opposer à un cinéma plus intimiste, plus « vrai » dira-t-on. Et pourtant…

L’histoire est celle d’une jeune femme passionnée de danse, quittant sa campagne natale pour tenter le concours d’entrée la prestigieuse école de danse de Chicago. La belle se foire, trouve un job de comptable (pas très sexy donc) dans un bar où se produisent chaque soir des danseuses (pour le coup très très sexy). Un lieu tout trouvé pour se relancer et repartir à la conquête de ses rêves.

Toute cette première partie du film est mise en scène de façon assez pathétique, les clichés succédant aux clichés : la découverte de la grande ville vue à travers le regard de l’héroïne, le casting impitoyable de l’école de danse, l’irruption salvatrice et bien prévisible de « la bonne copine », le flirt avec le beau gosse du coin. La suite du récit, cousue de fil blanc, est rythmée à intervalles très fréquents par des séquences de danse quelque peu surfaites. Il y aurait presque une forme de gêne, voire même de honte, à cautionner un scénario aussi banal. Et pourtant…

Et pourtant le film marche, suscitant l’adhésion au fur et à mesure que s’enclenchent les événements. La mécanique du récit fonctionne entièrement sur le thème du « Il faut y croire », exhortation même qui semble lancée au spectateur. Et finalement, qu’on aimerait y croire à cette histoire en forme de conte de fées, à ces personnages un peu simplistes qui dévoilent sans aucune pudeur leurs affects les plus profonds. C’est par ce manque de pudeur jamais moralisateur ni prétentieux, que le film atteint un côté romanesque surprenant.

Dans Dancing girls, il n’y a pas de morale ni même de « message ». Il n’y a pas de philosophie alambiquée ou de psychologie torturée, la vie y est simple, avec ses hauts, ses bas, et surtout avec ses rêves. Rien de bien réaliste donc, mais c’est bien là clef, puisque tout rêve trouve sa source dans une exaltation de la réalité, ou plutôt de « sa » réalité. Les personnages sont emprunts de doute, mais leur conviction profonde leur permet de les surmonter. Ce sont des « winners » comme la société les fantasme : beaux, jeunes, sympas, s’accrochant à leurs rêves avec courage et noblesse. Ce n’est pas tant que l’on se rêve en eux, mais plutôt qu’ils nous renvoient à notre propre condition de rêveurs invétérés.

Voici donc un divertissement assez réjouissant, propageant la bonne humeur qui s’en échappe de manière contagieuse. Probablement y trouvera-t-on aussi une pointe de nostalgie, celle du temps où l’on se rêvait dans un monde immaculé que de jeunes intrépides décidaient de fouler pour y laisser leur trace. Un monde de tous les possibles, de tous les rêves. Oh oui, il faudrait toujours penser à rêver. Car tant qu’il y a du rêve…

Titre original : Make It Happen

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Durée : 89 mn


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