Vol à haut risque (Steelbook 4K chez Metropolitan film export)

Article écrit par

Deux hommes et une femme dans un avion; un concentré d’ humour, d’action et de tension.

Parachuté en début d’année sur nos écrans, le dernier film de Mel Gibson réalisateur a largement  échappé aux tours de contrôles médiatiques. Peu d’échos dans la presse, sauf dans l’indispensable Mad Movies. Pas de battage médiatique -Mel Gibson se faisant remarqué par d’autres formes d’expression- pas de gros budget, une seule tête d’affiche, de plus pas forcement la plus glamour et/ou la plus côté Mark Walhberg… Et pourtant, ce « petit » film sans prétention survole dans le panorama actuel du divertissement musclé sourcé chez l’Oncle Sam. Hollywood oublie trop souvent que la simplicité donne les meilleurs recettes. Tant souffle depuis quelques années le vent de la surenchère  dans les scènes de combat, le rythme du montage, et le cynisme des propos, échouant à donner un souffle réel aux films d’action.

Vol à haut risque réunit un minimum d’ingrédients, pour obtenir un cocktail détonnant et délassant dont on aurait tort de se priver. Tout est parfaitement calibré pour qu’on se prenne rapidement au jeu et qu’on reste accroché à sa ceinture jusqu’à l’atterrissage, puis sur le tarmac.   A commencer par le scénario, un compte rebours boosté par la dangerosité de la situation : L’US Marshals Madelyn Harris (Michelle Dockery) doit ramener avant l’ouverture d’un procès  un informateur Winston (Topher Grace) au bord d’un zingue de fortune piloté par un drôle de Zig, Daryl Booth (Mark Walberg), au cœur de l’Alaska.  Les personnages principaux. trois stéréotypes dotés d’un petit truc en plus pour effacer l’air de déjà-vu, et les rendre bigrement attachants ou agaçants. Mark Walberg s’en donne à cœur joie dans la peau du pilote  libidineux, vulgaire et ultra violent :  accent à couper au couteau, révélation capillaire qui décoiffe son image. Topher Grace, le petit génie des transactions informatiques frauduleuses, couard et volubile à souhait. Michelle Dockery aussi efficace dans les corps à corps que fragile dans ses émotions. L’humour ne vient jamais désamorcer la tension et l’empathie.

L’action, essentiellement confinée dans le coucou en folie, permets quelques beaux bourre pifs et de brefs et violents recours aux armes de poings. Mais c’est dans la tension bien sentie des protagonistes qu’elle tire le plus d’efficacité. Les rebondissements, bien que prévisibles pour certains, sont distillés avec parcimonie et jamais surdramatisés. Vol à haut risque est un popcorn movie savoureux. On en redemande!

 

Vol à haut risque (Steelbook 4K chez Metropolitan film export)

 

 

 

Titre original : Flight Risk

Réalisateur :

Acteurs : ,

Année :

Genre :

Pays :

Durée : 91 mn


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi

L’Aventure de Madame Muir

L’Aventure de Madame Muir

Merveilleusement servi par des interprètes de premier plan (Gene Tierney, Rex Harrison, George Sanders) sur une musique inoubliable de Bernard Herrmann, L’Aventure de Madame Muir reste un chef d’œuvre inégalé du Septième art, un film d’une intrigante beauté, et une méditation profondément poétique sur le rêve et la réalité, et sur l’inexorable passage du temps.

Darling Chérie de John Schlesinger : le Londres branché des années 60

Darling Chérie de John Schlesinger : le Londres branché des années 60

Autopsie grinçante de la « dolce vita » d’une top-modèle asséchée par ses relations avec des hommes influents, Darling chérie est une oeuvre générationnelle qui interroge sur les choix d’émancipation laissés à une gente féminine dans la dépendance d’une société sexiste. Au coeur du Londres branché des années 60, son ascension fulgurante, facilitée par un carriérisme décomplexé, va précipiter sa désespérance morale. Par la stylisation d’un microcosme superficiel, John Schlesinger brosse la satire sociale d’une époque effervescente en prélude au Blow-up d’Antonioni qui sortira l’année suivante en 1966.

La soif du mal : reconstruction d’un « pulp thriller » à la noirceur terminale

La soif du mal : reconstruction d’un « pulp thriller » à la noirceur terminale

En 1958, alors dans la phase de postproduction de son film et sous la pression des studios Universal qualifiant l’oeuvre de « provocatrice », Orson Welles, assiste, impuissant, à la refonte de sa mise en scène de La soif du mal. La puissance suggestive de ce qui constituera son « chant du cygne hollywoodien » a scellé définitivement son sort dans un bannissement virtuel. A sa sortie, les critiques n’ont pas su voir à quel point le cinéaste était visionnaire et en avance sur son temps. Ils jugent la mise en scène inaboutie et peu substantielle. En 1998, soit 40 ans plus tard et 13 ans après la disparition de son metteur en scène mythique, sur ses directives, une version longue sort qui restitue à la noirceur terminale de ce « pulp thriller » toute la démesure shakespearienne voulue par l’auteur. Réévaluation…