Les Gardiens de la Galaxie 2

Article écrit par

Sous des dehors fun, rien de nouveau sous le soleil Marvel.

Les Gardiens de la Galaxie avait fait rire. Un ton résolument comique, un détournement des clichés, des personnages désacralisés, sans pour autant renier les valeurs Marvel. Les Gardiens de la Galaxie 2, en prolongeant la logique du premier volume, en révèle toute la mascarade.

Le masque du cool

La séquence d’ouverture pouvait pourtant prêter à rire. Alors que les Gardiens combattent un monstre hideux qui n’a ni but ni raison, Baby Groot (Vin Diesel) joue avec la sono et danse autour du combat qui fait rage en arrière-plan. Comme pour son premier opus, James Gunn s’amuse à décentrer les exploits des héros et à mettre en avant leurs personnalités fantasques : Star Lord (Chris Pratt) est trop cool avec sa musique des années 80, Rocket (Bradley Cooper) trop drôle avec ses pointes de sarcasme, Baby Groot trop mignon…
Mais voilà, tout est trop. Tout est redondant dans l’excès. À l’image de Drax (Dave Bautista) et Manlis (Pom Klementieff), personnages inutiles, qui ne cessent de répéter ce que disent leurs compagnons pour s’en moquer ou s’en émouvoir : « Il doit avoir tellement honte, elle vient de dévoiler son plus grand secret, c’est trop drôle ah ah ah ! »
Les Gardiens de la Galaxie 2 échouent comme la plupart des deuxièmes volets du Marvel Cinematic Universe (MCU) : Iron Man 2 (Jon Favreau, 2010), Avengers  : L’Ère d’Ultron (Joss Whedon, 2015) et Les Gardiens de la Galaxie 2 se plantent en voulant introduire un brin de psychologique on ne peut plus cliché dans une mise en scène de la démesure grotesque. À chaque fois, on ressort la vieille rivalité père/fils, ici entre Ego (Kurt Russel), un Être Céleste voulant lui aussi conquérir l’univers, et Star Lord, fidèle à ses amis et à sa défunte mère. Et cette rivalité aboutit à une bataille finale inter-minable, tant elle recycle tous les poncifs sur le sacrifice de soi, la maîtrise de ses pouvoirs, le meurtre du père etc…
Sous le masque du cool, rien de nouveau donc. On détourne les clichés pour mieux les conserver.

Le fric, c’est chic
La mascarade commerciale du MCU est plus que jamais mise en avant par cette dernière production. Même en sachant que les studios Marvel ne produisent pas par amour du septième art, on pouvait néanmoins prendre du plaisir à voir leurs films ; mais Les Gardiens de la Galaxie 2 abuse tellement sur les placements de produits que c’en est insupportable. Entre les gros plans répétés sur le walkman Sony de Star Lord et la promotion du logiciel Zune de Microsoft par un personnage secondaire, on croirait voir une vaste publicité.
La mascarade s’étend jusqu’aux personnages, dont certains ne sont là que pour donner un « cachet » au film. Sylvester Stallone avait-il tant de dettes que cela pour avoir accepté de jouer un inutile personnage tiers ? Et y avait-il vraiment besoin de créditer ces trois fugitives apparitions parmi les stars du générique ?
Enfin, que dire de Baby Groot, dont tous les personnages, jusqu’aux vilains pas beaux, s’émeuvent de son caractère mignon, sinon qu’il sert à vendre des millions de produits dérivés ? J’en sais quelque chose : j’ai craqué sur sa figurine Pop. Après tout, elle est tellement mignonne.
 

Titre original : Guardians of the Galaxy Vol. 2

Réalisateur :

Acteurs : , , , , , ,

Année :

Genre :

Durée : 136 mn


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi

L’étrange obsession: l’emprise du désir inassouvi

L’étrange obsession: l’emprise du désir inassouvi

« L’étrange obsession » autopsie sans concessions et de manière incisive, comme au scalpel ,la vanité et le narcissisme à travers l’obsession sexuelle et la quête vaine de jouvence éternelle d’un homme vieillissant, impuissant à satisfaire sa jeune épouse. En adaptant librement l’écrivain licencieux Junichiro Tanizaki, Kon Ichikawa signe une nouvelle « écranisation » littéraire dans un cinémascope aux tons de pastel qui navigue ingénieusement entre comédie noire provocatrice, farce macabre et thriller psychologique hitchcockien. Analyse quasi freudienne d’un cas de dépendance morbide à la sensualité..

Les derniers jours de Mussolini: un baroud du déshonneur

Les derniers jours de Mussolini: un baroud du déshonneur

« Les derniers jours de Mussolini » adopte la forme d’un docudrame ou docufiction pour, semble-t-il, mieux appréhender un imbroglio et une conjonction de faits complexes à élucider au gré de thèses contradictoires encore âprement discutées par l’exégèse historique et les historiographes. Dans quelles circonstances Benito Mussolini a-t-il été capturé pour être ensuite exécuté sommairement avec sa maîtresse Clara Petacci avant que leurs dépouilles mortelles et celles de dignitaires fascistes ne soient exhibées à la vindicte populaire et mutilées en place publique ? Le film-enquête suit pas à pas la traque inexorable d’un tyran déchu, lâché par ses anciens affidés, refusant la reddition sans conditions et acculé à une fuite en avant pathétique autant que désespérée. Rembobinage…