Happy ever afters

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Une comédie fade malgré une ribambelle de personnages intéressants.

Comédie romantique classique, Happy ever afters est le premier long-métrage de Stephen Burke, réalisateur et scénariste irlandais. Loin de rendre ses lettres de noblesse à l’institution du mariage, cette screwball comedy (comédie burlesque où la femme volontaire et excentrique prend le dessus sur l’homme) le rend obsolète, intéressé, à dix mille lieux du conte de fées un peu naïf véhiculé par les comédies hollywoodiennes.

Une famille de type bourgeois très « convenable », la belle famille plutôt beauf, un homme qui doit se faire régulariser avant d’être expulsé du pays et une mère endettée qui trouve dans cet arrangement de quoi régler ses dettes : un bon cocktail en perspective. Pourtant, malgré sa volonté de « réactualisation » (la réunion de deux mariages dans un même lieu, point de départ de nouvelles rencontres et de quiproquos), le film ne décolle jamais et enchaîne anecdote sur anecdote plus ou moins cocasses, mais sans surprise.

Les comédiens tiennent leur rôle avec justesse, la jeune Sinead Maguire en tête, et Sally Hawkins, remarquée dans le Be happy de Mike Leigh, habituée des rôles de jeune femme lunaire un peu fofolle, s’en donne à cœur joie dans un emploi qui lui convient, au risque de rendre invisible son partenaire. L’enthousiasme des comédiens sert donc le film mais ne le sauve pas.

On comprend de fait dès la lecture du synopsis quels seront les tenants et aboutissants de cette histoire. Et pour palier au peu d’importance donné au dénouement dans ce genre de film, on attend beaucoup des situations, manquant ici du rythme nécessaire à la comédie.

Seul le travail de la lumière, douce, et des tons, beiges, agrémente le film avec délicatesse. À noter toutefois que le film évite une Happy End édulcorée tout en émettant l’idée que contre toute attente, le bonheur peut émerger d’une situation que l’on croyait insurmontable. Une note plutôt positive en ces temps incertains.

Titre original : Happy ever after

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Durée : 95 mn


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