COIN DU CINÉPHILE
COIN DU CINÉPHILE

Coin du cinéphile: Ernst Lubitsch, une vie de cinéma entièrement fantasmée
Les comédies d’Ernst Lubitsch n’accusent aucun stigmate de l’âge; bien au contraire. Et rien ne saurait entacher le plaisir à nul autre pareil de les revoir sans modération. On aura pu s’en rendre compte lors de la foisonnante rétrospective que lui a consacré la cinémathèque française en mars-avril derniers. Le présent tableau synoptique balaie une production prolifique depuis ses débuts comme simple « hallebardier » au sein de la troupe du dramaturge Max Reinhardt jusqu’à l’apogée de son style qu’il maîtrise à la perfection en « Deus ex machina » providentiel sur un plateau de tournage. Présumant de ses forces, il décèdera prématurément d’une crise cardiaque à 55 ans en 1948; interrompant brutalement une carrière des plus trépidante.

Le cinéma allemand contemporain
Focus en quatre films sur une production cinématographique germanique trop rarement mise en avant.

Abel Gance ou l’exacerbation des passions sur l’écran “large” du cinématographe
C’est en étroite coordination avec le CNC, le centre national du cinéma et de l’image animée, que la Cinémathèque Française a pu concevoir, réaliser et recréer en septembre dernier les conditions d’une rétrospective foisonnante dédiée à l’oeuvre superlative, tant grandiose, monumentale, majestueuse que solennelle et grave d’Abel Gance. Temps forts.

Valerio Zurlini, un esthète intransigeant pétri de culture et de sentiments
Recension critique écrite par Alain-Michel Jourdat

Michelangelo Antonioni
A l’aune de la récente rétrospective Michelangelo Antonioni à la cinémathèque française, il nous a été permis de revoir la quasi intégralité de l’œuvre filmique du cinéaste de l’aliénation et de la névrose qui s’affranchit du néo-réalisme avant ses oeuvres de la maturité. Panorama et recension critique d’Alain-Michel Jourdat.
Coin du cinéphile: Ernst Lubitsch, une vie de cinéma entièrement fantasmée
Les comédies d’Ernst Lubitsch n’accusent aucun stigmate de l’âge; bien au contraire. Et rien ne saurait entacher le plaisir à nul autre pareil de les revoir sans modération. On aura pu s’en rendre compte lors de la foisonnante rétrospective que lui a consacré la cinémathèque française en mars-avril derniers. Le présent tableau synoptique balaie une production prolifique depuis ses débuts comme simple « hallebardier » au sein de la troupe du dramaturge Max Reinhardt jusqu’à l’apogée de son style qu’il maîtrise à la perfection en « Deus ex machina » providentiel sur un plateau de tournage. Présumant de ses forces, il décèdera prématurément d’une crise cardiaque à 55 ans en 1948; interrompant brutalement une carrière des plus trépidante.
Le cinéma allemand contemporain
Focus en quatre films sur une production cinématographique germanique trop rarement mise en avant.
Abel Gance ou l’exacerbation des passions sur l’écran “large” du cinématographe
C’est en étroite coordination avec le CNC, le centre national du cinéma et de l’image animée, que la Cinémathèque Française a pu concevoir, réaliser et recréer en septembre dernier les conditions d’une rétrospective foisonnante dédiée à l’oeuvre superlative, tant grandiose, monumentale, majestueuse que solennelle et grave d’Abel Gance. Temps forts.
Valerio Zurlini, un esthète intransigeant pétri de culture et de sentiments
Recension critique écrite par Alain-Michel Jourdat
Michelangelo Antonioni
A l’aune de la récente rétrospective Michelangelo Antonioni à la cinémathèque française, il nous a été permis de revoir la quasi intégralité de l’œuvre filmique du cinéaste de l’aliénation et de la névrose qui s’affranchit du néo-réalisme avant ses oeuvres de la maturité. Panorama et recension critique d’Alain-Michel Jourdat.
CHRONIQUES
CHRONIQUES

Darling Chérie de John Schlesinger : le Londres branché des années 60
Autopsie grinçante de la « dolce vita » d’une top-modèle asséchée par ses relations avec des hommes influents, Darling chérie est une oeuvre générationnelle qui interroge sur les choix d’émancipation laissés à une gente féminine dans la dépendance d’une société sexiste. Au coeur du Londres branché des années 60, son ascension fulgurante, facilitée par un carriérisme décomplexé, va précipiter sa désespérance morale. Par la stylisation d’un microcosme superficiel, John Schlesinger brosse la satire sociale d’une époque effervescente en prélude au Blow-up d’Antonioni qui sortira l’année suivante en 1966.

La soif du mal : reconstruction d’un « pulp thriller » à la noirceur décapante
En 1958, alors dans la phase de postproduction de son film et sous la pression des studios Universal qualifiant l’oeuvre de « provocatrice », Orson Welles, assiste, impuissant, à la refonte de sa mise en scène de La soif du mal. La puissance suggestive de ce qui constituera son « chant du cygne hollywoodien » a scellé définitivement son sort dans un bannissement virtuel. A sa sortie, les critiques n’ont pas su voir à quel point le cinéaste était visionnaire et en avance sur son temps. Ils jugent la mise en scène inaboutie et peu substantielle. En 1998, soit 40 ans plus tard et 13 ans après la disparition de son metteur en scène mythique, sur ses directives, une version longue sort qui restitue à la noirceur terminale de ce « pulp thriller » toute la démesure shakespearienne voulue par l’auteur. Réévaluation…

Cannes hors-les-murs : Reprises « Quinzaine des Cinéastes »
« Regardez le soleil ! »

Les Trois vies de Gundermann
Avec empathie et humour le réalisateur Andreas Dresen a rendu hommage à un auteur-compositeur de grand talent, communiste resté par choix dans l’ex-RDA mineur dans un site d’excavation du lignite, mais que ses convictions politiques ont conduit à se compromettre avec la Stasi.

Carlo Lizzani : un cinéaste de conviction à réhabiliter
Le cinéma transalpin est jalonné de francs-tireurs forgés tout du long par une intime conviction de la réalité socio-historique de leur pays. Carlo Lizzani est de ceux-là qui se fit un devoir de débusquer l’hydre du fascisme dans nombre de ses films. La cinémathèque lui rend un hommage appuyé du 2 mai au 24 mai. L’occasion de faire découvrir et réhabiliter un cinéaste militant consacré par ses pairs. Focus sur « La chronique des pauvres amants qui lui valut le prix international du Jury à cannes en 1954…

Le Pianiste
Comment survivre dans le ghetto de Varsovie, ensuite vidé par les nazis en 1942-1943, puis vivre coupé du monde après pendant des mois: c’est ce que montre le film de Roman Polanski à partir de l’expérience du pianiste Władysław Szpilman dans un film aussi bouleversant qu’éclairant sur la nature profonde de l’humanité.

10 films d’Hitchcock restaurés de ses débuts ou la quintessence d’un style naissant
Durant les années 20, l’industrie du film britannique est atone et inconstante; accusant un sérieux déficit de productivité. Elle est battue en brèche et surtout battue froid par l’usine à rêves hollywoodienne érigée en modèle insurpassable de production. Grâce à son oeil cinématique affûté, Alfred Hitchcock va lui insuffler un nouvel élan créatif ; s’affranchissant progressivement des contraintes de production et de la censure. Une carte blanche est accordée à ce « wonder boy » défricheur pour sortir le cinéma britannique de l’ornière commerciale dans laquelle il paraît englué. Elle s’exprimera au travers d’une dizaine de films précurseurs. Retour de « manivelle » sur The manxman et Chantage..

Le sentiment du temps qui passe dans Les Fraises sauvages d’Ingmar Bergman (1957)
Le sentiment du temps qui passe imprègne tous les films du réalisateur suédois Ingmar Bergman, particulièrement dans Les Fraises sauvages (1957), où Bergman dresse un portrait sans concession d’un éminent professeur d’université qui a raté sa vie (comme Bergman pensait l’avoir fait de la sienne en privilégiant sa création artistique).

Tous les matins du monde.
La musique peut aussi servir à évoquer les morts et faire resurgir le passé.Adaptant le roman de Pascal Quignard, Alain Corneau réussit à faire en 1991 un grand succès populaire d’un film sur un obscur violiste du XVIIe siècle, Monsieur de Sainte-Colombe, un musicien austère, rejetant le faste de la Cour du Roi Soleil: grâce au pouvoir évocateur de la musique baroque et à une nature morte énigmatique

Exotisme colonial et dépaysement en 5 films signés Julien Duvivier
Julien Duvivier est un cinéaste majeur qui mérite amplement d’être réhabilité. Féru du théâtre de ses débuts, l’homme se révèle un technicien hors pair au fil des années en 67 films. Son pessimisme foncier le porte à sonder la face sombre de l’âme humaine. Il sut opérer sans hiatus la transition de l’esthétique du muet au parlant. Pour preuve, ce florilège de 5 de ses films des années trente restaurés 4K que le distributeur Les Acacias ressort en salles. Réévaluation…

Un monde violent
Un long-métrage difficile à monter mais très prometteur.

La maison et le monde
Toute la filmographie de Satyajit Ray est innervée par cette constante dualité entre l’intériorité du microcosme domestique et l’expansion stérilisante du monde environnant. La maison et le monde ne fait pas exception qui dépeint une société indienne tiraillée entre l’héritage colonial d’une tutelle britannique et son légitime accès à l’indépendance sur fond de clashs religieux entre Hindous et Musulmans. La sphère conjugale voisine ainsi avec la sphère politique. De même, cette coexistence omniprésente de la féminité et de la mère patrie déifiée à travers elle. Retour sur ce film fondateur à réhabiliter.
Darling Chérie de John Schlesinger : le Londres branché des années 60
Autopsie grinçante de la « dolce vita » d’une top-modèle asséchée par ses relations avec des hommes influents, Darling chérie est une oeuvre générationnelle qui interroge sur les choix d’émancipation laissés à une gente féminine dans la dépendance d’une société sexiste. Au coeur du Londres branché des années 60, son ascension fulgurante, facilitée par un carriérisme décomplexé, va précipiter sa désespérance morale. Par la stylisation d’un microcosme superficiel, John Schlesinger brosse la satire sociale d’une époque effervescente en prélude au Blow-up d’Antonioni qui sortira l’année suivante en 1966.
La soif du mal : reconstruction d’un « pulp thriller » à la noirceur décapante
En 1958, alors dans la phase de postproduction de son film et sous la pression des studios Universal qualifiant l’oeuvre de « provocatrice », Orson Welles, assiste, impuissant, à la refonte de sa mise en scène de La soif du mal. La puissance suggestive de ce qui constituera son « chant du cygne hollywoodien » a scellé définitivement son sort dans un bannissement virtuel. A sa sortie, les critiques n’ont pas su voir à quel point le cinéaste était visionnaire et en avance sur son temps. Ils jugent la mise en scène inaboutie et peu substantielle. En 1998, soit 40 ans plus tard et 13 ans après la disparition de son metteur en scène mythique, sur ses directives, une version longue sort qui restitue à la noirceur terminale de ce « pulp thriller » toute la démesure shakespearienne voulue par l’auteur. Réévaluation…
Cannes hors-les-murs : Reprises « Quinzaine des Cinéastes »
« Regardez le soleil ! »
Les Trois vies de Gundermann
Avec empathie et humour le réalisateur Andreas Dresen a rendu hommage à un auteur-compositeur de grand talent, communiste resté par choix dans l’ex-RDA mineur dans un site d’excavation du lignite, mais que ses convictions politiques ont conduit à se compromettre avec la Stasi.
Carlo Lizzani : un cinéaste de conviction à réhabiliter
Le cinéma transalpin est jalonné de francs-tireurs forgés tout du long par une intime conviction de la réalité socio-historique de leur pays. Carlo Lizzani est de ceux-là qui se fit un devoir de débusquer l’hydre du fascisme dans nombre de ses films. La cinémathèque lui rend un hommage appuyé du 2 mai au 24 mai. L’occasion de faire découvrir et réhabiliter un cinéaste militant consacré par ses pairs. Focus sur « La chronique des pauvres amants qui lui valut le prix international du Jury à cannes en 1954…
Le Pianiste
Comment survivre dans le ghetto de Varsovie, ensuite vidé par les nazis en 1942-1943, puis vivre coupé du monde après pendant des mois: c’est ce que montre le film de Roman Polanski à partir de l’expérience du pianiste Władysław Szpilman dans un film aussi bouleversant qu’éclairant sur la nature profonde de l’humanité.
10 films d’Hitchcock restaurés de ses débuts ou la quintessence d’un style naissant
Durant les années 20, l’industrie du film britannique est atone et inconstante; accusant un sérieux déficit de productivité. Elle est battue en brèche et surtout battue froid par l’usine à rêves hollywoodienne érigée en modèle insurpassable de production. Grâce à son oeil cinématique affûté, Alfred Hitchcock va lui insuffler un nouvel élan créatif ; s’affranchissant progressivement des contraintes de production et de la censure. Une carte blanche est accordée à ce « wonder boy » défricheur pour sortir le cinéma britannique de l’ornière commerciale dans laquelle il paraît englué. Elle s’exprimera au travers d’une dizaine de films précurseurs. Retour de « manivelle » sur The manxman et Chantage..
Le sentiment du temps qui passe dans Les Fraises sauvages d’Ingmar Bergman (1957)
Le sentiment du temps qui passe imprègne tous les films du réalisateur suédois Ingmar Bergman, particulièrement dans Les Fraises sauvages (1957), où Bergman dresse un portrait sans concession d’un éminent professeur d’université qui a raté sa vie (comme Bergman pensait l’avoir fait de la sienne en privilégiant sa création artistique).
Tous les matins du monde.
La musique peut aussi servir à évoquer les morts et faire resurgir le passé.Adaptant le roman de Pascal Quignard, Alain Corneau réussit à faire en 1991 un grand succès populaire d’un film sur un obscur violiste du XVIIe siècle, Monsieur de Sainte-Colombe, un musicien austère, rejetant le faste de la Cour du Roi Soleil: grâce au pouvoir évocateur de la musique baroque et à une nature morte énigmatique
Exotisme colonial et dépaysement en 5 films signés Julien Duvivier
Julien Duvivier est un cinéaste majeur qui mérite amplement d’être réhabilité. Féru du théâtre de ses débuts, l’homme se révèle un technicien hors pair au fil des années en 67 films. Son pessimisme foncier le porte à sonder la face sombre de l’âme humaine. Il sut opérer sans hiatus la transition de l’esthétique du muet au parlant. Pour preuve, ce florilège de 5 de ses films des années trente restaurés 4K que le distributeur Les Acacias ressort en salles. Réévaluation…
Un monde violent
Un long-métrage difficile à monter mais très prometteur.
La maison et le monde
Toute la filmographie de Satyajit Ray est innervée par cette constante dualité entre l’intériorité du microcosme domestique et l’expansion stérilisante du monde environnant. La maison et le monde ne fait pas exception qui dépeint une société indienne tiraillée entre l’héritage colonial d’une tutelle britannique et son légitime accès à l’indépendance sur fond de clashs religieux entre Hindous et Musulmans. La sphère conjugale voisine ainsi avec la sphère politique. De même, cette coexistence omniprésente de la féminité et de la mère patrie déifiée à travers elle. Retour sur ce film fondateur à réhabiliter.