Terrence Malick

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Un Coin du cinéphile qui tombe particulièrement bien après le récent triomphe cannois.

En dépit des réserves qui ont pu être émises sur son dernier opus, la récente Palme d’or cannoise de Terrence Malick est une grande nouvelle. Elle signe la reconnaissance d’un cinéma américain ambitieux, original et risqué à travers l’une de ses figures les plus singulières. Timide, secret et mystérieux, Terrence Malick exerce aujourd’hui le même pouvoir de fascination qu’un Kubrick en son temps. Là où la rigueur maniaque de ce dernier se prolongeait dans ses films pour mieux être déréglée, Malick procède selon le même détournement des attentes.

Cinéaste associé à la langueur métaphysique et à la douce communion avec les éléments, Malick impose un univers bien plus dur qu’il n’y paraît. Entres les couples meurtriers en cavale, les soldats plongés au cœur de la Guerre dans le Pacifique ou encore les premiers pas des colons en Amérique, les films de Malick se présentent de manière aussi romanesque que violente. Le lien entre cette douceur et cette violence, ce sont les personnages eux-mêmes qui s’immergent ou s’opposent à cette nature dont la beauté ne se dément pas devant la caméra caressante de Malick, mais qui alterne imagerie apaisée ou tourmentée. Le réalisateur célèbre la magnificence d’un monde qui n’en reste pas moins soumis aux passions humaines qui guident ainsi son mouvement perpétuel.

Pour ce Coin du cinéphile, la filmographie restreinte du réalisateur nous donne l’occasion de l’explorer dans son intégralité. La grâce torturée des fondateurs Badlands et Les Moissons du ciel accompagneront donc l’interiorité et la grandiloquence des chefs-d’œuvre du retour orchestré avec La Ligne rouge et Le Nouveau Monde. Nous nous pencherons également sur une facette fondamentale de Malick dans un texte analytique consacré à son usage de la voix off.

Bonne lecture avant un prochain Coin du cinéphile consacré à Billy Wilder !

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