Riparo

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Entre critique sociale et manifeste amoureux, « Riparo » suit le fil prévisible d´un scénario ordinaire sur trois marginaux de ce monde. Marco Simon Puccioni réunit dans << l´abri >> (traduction française du titre italien) un couple de femmes homosexuelles et un clandestin, tous trois en quête d´un passeport vers le bonheur, en fuite dans un champ bardé d’épis.

De retour de vacances en Tunisie, un couple de femmes italiennes découvre un jeune homme qui a passé la frontière dans le coffre de leur voiture et rêve de faire fortune en Europe. Ainsi amorcé, le scénario se développe selon un axe sans surprise, décliné sous trois angles : la relation amoureuse féminine, le périple d’un sans-papiers, les différences de classes sociales.

L’inégalable Maria de Medeiros interprète une femme à la direction de l’usine familiale, venant en aide auprès de ses deux protégés : sa compagne (Antonia Liskova), employée à la fabrique de chaussures et menacée de licenciement, et le jeune Marocain (Mounir Ouadi) qui a croisé sa route et qu’elle héberge. Trois personnalités à part qui expérimentent avec amertume et énergie les limites de leur destin.

L’histoire, centrée autour des trois personnages, permet un multiple jeu de miroirs et de face-à-face, toujours binaire. L’adolescent marocain face au couple d’Italiennes, ravi d’intégrer le cocon qu’elles ont soigneusement constitué autour d’elles. Son désir impossible pour l’une des deux amantes. La jeune femme aisée, dotée d’argent et de pouvoir, face à l’injustice de la condition difficile de ses deux amis. L’équilibre à deux tend vers l’instabilité en trio et le film conduit ce schéma jusqu’à l’éclatement, malgré les efforts des protagonistes. A moins que rien ne tienne debout dans la société ainsi faite.

On aurait aimé plus de profondeur dans les situations, qu’elles soient sociales ou amoureuses, plus d’originalité dans la mise en scène et le déroulement du récit. Il est parfois curieux de penser d’un film qu’il est « juste » bon, ni excellent, ni mauvais. En voici un exemple. On se laisse prendre par l’histoire et le jeu des acteurs le temps du film, et c’est tout. C’est bien pensé, bien réalisé, bien joué, sans plus. On n’a rien appris de nouveau, on n’a pas été transporté, ni ébloui.

Titre original : Riparo

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Durée : 98 mn


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