Masaki Kobayashi

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Masaki Kobayashi occupe sans conteste une place privilégiée parmi les très grands réalisateurs du cinéma classique japonais, aux côtés de Kurosawa ou Mizoguchi.

Unanimement célébré à l’époque de ses plus grands films (Prix du jury à Cannes en 1963 et 1965 pour Kwaidan et Hara-Kiri, Prix de la presse à Venise en 1967 pour Rebellion), Masaki Kobayashi est pourtant un cinéaste relativement oublié aujourd’hui, sorti du cercle des cinéphiles amateurs de culture nippone. Le réalisateur eut en effet le malheur d’atteindre son apogée artistique au moment où le système des studios japonais s’écroulait. Cinéaste méticuleux, aussi intraitable qu’un Kubrick, il se vit donc contraint de produire ses films suivants en indépendant, de manière de plus en plus confidentielle.

Kobayashi fut un des plus grands critiques de la société japonaise de son époque. Ayant connu l’enfer de la guerre, il avait vu les excès néfastes dont ses concitoyens étaient capables. Cette expérience le marqua profondément et imprègne une œuvre sans concession et engagée. Pour ce Coin du cinéphile, la tyrannie féodale de Rebellion et d’Hara-Kiri fera écho aux soubresauts de la société japonaise d’alors. Le polar Rivière Noire s’ornera de préoccupations sociales tandis que la fresque fleuve La Condition de l’homme fera figure de manifeste de la pensée de Kobayashi. Enfin, le film de fantôme Kwaidan (source d’inspiration de toute la vague Ring et consorts) fera la démonstration de l’incroyable maîtrise formelle et évocatrice du réalisateur.

Bonne lecture avant un prochain Coin du cinéphile consacré au plus subtil des maîtres américains de l’âge d’or, Joseph L. Mankiewicz.


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