C’est la sortie attendue. Aux États-Unis, tout le monde ne parle que de ce film. Et le résultat est là, un carton en salles dès le premier week-end de lancement avec plus de 117 millions de recettes. Le film a coûté 225 millions de dollars ! Ce succès va sans doute dépasser les frontières américaines. Pourquoi ? Parce que Superman, c’est le super-héros favori de toutes les nations, l’image de l’homme parfait auquel tous les petits garçons s’identifient. Avec admiration et symbole, tout le monde s’est attaché à sa cause et à sa lutte, presque tout le monde connaît son histoire – un bébé envoyé sur Terre suite à la destruction de sa planète, Krypton. Pour accomplir le souhait de ses parents extraterrestres, il sera élevé à Smallville par un couple de fermiers et deviendra le défenseur des humains, la passerelle entre sa planète – et ses méchants – et la Terre. Comment, avec un tel scénario déjà bien connu, étudié, sans surprise, le réalisateur Zack Snyder a-t-il décidé de tourner son film ?
Zack Snyder et Amy Adams © Warner Bros. France
Cette version du super-héros met au cœur de l’action l’amour. Et pour incarner la déterminée journaliste du Daily Planet Loïs Lane, Zack Snyder a choisi la très belle Amy Adams – Il était une fois (Kevin Lima, 2007), Fighter (David O. Russell, 2011), The Master (Paul Thomas Anderson, 2013). Au même titre que l’acteur anglais Henry Cavill, l’actrice incarne la femme presque parfaite. Elle est courageuse – sans révéler le film, son rôle de touche-à-tout intrépide est essentiel à la narration. Sans elle, pas de solution, pas d’alien repoussé, pas de défi. Ça sera la seule à faire tomber l’homme d’acier, tout du moins dans ses bras. Et pour finir ce casting principal – les personnages sont nombreux dans Man of Steel –, Michael Shannon dans le rôle du méchant. Il joue le Général Zod, emprisonné dans la Zone fantôme de Krypton pour meurtre et trahison. De retour sur Terre suite à la destruction de sa planète, il est le seul ennemi de Superman. Aidé par une équipe de rebelles, sa quête de destruction de la Terre ne fait que commencer…
Film en 3D, enfin tourné en 2D avec passage en 3D lors de la postproduction, Man of Steel est une belle surprise. Il dure 2h20 et pourtant, les actions s’enchaînant à une allure folle, il ne paraît pas long. Le montage, réalisé avec finesse et talent, permet de séquencer les aventures de Superman avec des flashes-back de son enfance et de ses traumatismes, liés à sa force incroyable. En choisissant un super-héros attachant, séduisant, sympathique, Zack Snyder a fait le choix du grand public. Les fanatiques du comics seront forcément plus déçus : Superman n’a plus sa tenue mythique, n’est pas tout de suite Clark Kent, pigiste au Daily Planet, et n’est plus ce double personnage éperduement amoureux de Loïs Lane. Lex Luthor n’est lui non plus pas du tout présent dans le film. Tous ces détails s’expliquent. Il faut voir ce Man of Steel comme le premier opus d’une série de films sur Superman. Avec ce film, Superman est dépoussiéré des a priori collectifs. Il est le meilleur des Américains mais ne se gêne pas pour s’en moquer. Une séquence avec le chef de l’armée américaine remet ainsi les pendules à l’heure : « -Qui me dit que je peux vous faire confiance, aujourd’hui ? –Je suis le plus américain de tous les aliens. Je ne suis né au Kansas, de parents fermiers », lui répond l’homme d’acier avec humour. Zack Snyder n’a sans doute pas souhaité redorer l’image de la nation – même si toutes les scènes d’action, de destruction et de saccage de New York rappellent évidemment les évènement du 11 septembre et la douleur collective du peuple américain – la narration se voulant plutôt universelle : Superman ne sauve pas seulement les Américains, ce pays n’est que sa porte d’entrée pour sauver la planète et vaincre le Mal.
Tourné entre Vancouver et Los Angeles, Man of Steel remet au goût du jour le super-héros le plus connu de l’histoire des super-héros. Avec de l’aventure, de l’amour et de la tragédie, Zack Snyder rend son personnage attachant et crédible. Reste à savoir si l’Américain modèle plaira au public français. Cape ou pas cape ?