Le Western Spaghetti

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Contrairement à l´idée reçue, les Italiens n´ont pas inventé le western européen !

En effet, les Espagnols et surtout les allemands les avaient précédés notamment avec l’amusante série des Winetou. Ce qu’ont fait les Italiens, c’est lui donner une identité et des caractéristiques propres, qui le distinguent du western américain avant de carrément l’influencer.

Le western spaghetti s’émancipa de son homologue américain en adjoignant au genre des atours inédits. Tout d’abord, il puisa dans la culture latine et européenne en insérant des éléments issus de la mythologie grecque, le récit gothique ou encore la commedia dell’arte dans les odyssées épiques et ludiques de ces personnages hauts en couleur. Ce fut également par l’intermédiaire de Sergio Leone et de l’apport d’éléments issus de la culture populaire tels que la bande-dessinée qui ont encore accentué l’aspect outrancier et extravagant des situations. Tous ces points ajoutés à une aura de violence inédite contribua à perpétuer durant quelques années l’un des genres les plus décriés et célébrés de son époque. Aujourd’hui le western spaghetti est tellement imprégné dans le cœur des spectateurs qu’il en vient à provoquer de sérieux contresens telle la récente adaptation de Lucky Luke qui s’en inspire largement (du fait de la culture de son réalisateur) alors que l’œuvre de Morris adoptait une ambiance proche du My Darling Clementine de John Ford.

Pour ce Coin du cinéphile, nous nous pencherons sur le « cas Leone » à travers la picaresque trilogie de L’Homme sans nom, la symphonie de sensations d’Il Etait une fois dans l’Ouest et le désenchantement d’Il était une fois la Révolution. Les excès et le sadisme de Sergio Corbucci seront à l’honneur dans Le Grand Silence et Django tandis que le western spaghetti s’ornera de virulence politique dans El Chuncho. Les chefs-d’œuvre méconnus que sont Keoma et Le Dernier face à face seront mis en lumière avant de revenir sur l’épilogue poignant et ironique du genre que constitue Mon nom est Personne.

Bonne lecture avant un prochain Coin du Cinéphile consacré à Jean-Paul Rappeneau !


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