Gilles Lellouche en "Zampa" © Gaumont Distribution
Ce qu’il faut prendre en compte avant d’aller voir La French, c’est le budget que ce film a réuni : vingt-et-un millions d’euros, c’est-à-dire le plus gros budget du cinéma français pour l’année 2014. Alors on peut se demander, un gros budget fait-il un bon film ? Et de répondre à cette question naïve, tout aussi naïvement… Si les effets sont à la hauteur des attentes, les scènes de cascades, de tournages, sur Marseille ou en Belgique, dans le port ou dans une villa de luxe toutes plus impressionnantes les unes que les autres, le long métrage souffre de longueurs. Il n’est pas désagréable, comme un aller-retour entre le bon et le méchant, la brute et l’insistant. Mais il manque une originalité à cette histoire déjà racontée, déjà connue du grand public. Peut-être qu’il manque même une certaine crédibilité à ce duo de stars, déjà vu à l’écran ensemble (Les Infidèles, Les Petits Mouchoirs) et qui – selon le dossier de presse – a eu le rôle (entre autres) pour leurs ressemblances physiques avec les vrais juge et trafiquant de drogue.
Les femmes ne sont pas à part dans La French (Céline Sallette, Mélanie Doutey), épouses et mères, soumises ou réactionnaires. Mais c’est véritablement ce duo, Dujardin/Lellouche qui créé la trame du film, tombant parfois dans le cliché. Marseille, ses trafics, ses assassinats brutaux, ses justiciers au grand cœur, dévoués à leur métier et à leurs défis de faire respecter la loi. La réalisation est soignée, les plans sont beaux et léchés. Mais malgré une esthétique très travaillée, que reste-t-il de cette histoire d’un point de vue émotionnel, humain, voire même comme actualité, fait divers ? Peu de choses. La réalité s’est bien faite détrôner par la fiction pour finalement se noyer petit à petit dans les calanques de la cité phocéenne…
Jean Dujardin en juge Michel © Gaumont Distribution