La Dernière légion (The Last Legion)

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A cheval entre l’empire romain et le cycle arthurien, La Dernière légion est un honnête divertissement de printemps, plus fun que Rome, mais moins que Le seigneur des Anneaux…

C’est un petit exploit que réalise La Dernière légion en sortant sur les écrans, et maintenant en DVD. Cette co-production américano-anglo-franco-italo-slovaquo-tunisienne (ouf !) réussit à la fois à surfer sur la vague des productions médiévales modernes, comme Le Roi Arthur, et sur celle des péplums new age, de nouveau en vogue depuis le triomphe de Gladiator. Ces deux références ne sont pas vaines puisque, s’inspirant du livre éponyme de Valerio Massimo Manfredi, le film met en images le chaînon manquant qui relie deux périodes-clés de l’Histoire de l’Europe : la chute de l’Empire Romain et la naissance du mythe Arthurien.

Vous apprendrez donc avec le film de Doug Hefler (Cœur de Dragon 2, comment ça vous ne connaissez pas ?) que le dernier empereur romain n’était autre que le futur père du roi Arthur ! Dit comme ça, cela peut faire rire, mais le moindre des mérites du long-métrage est de ne pas le présenter comme une vérité historique, mais comme un épisode mythique à la frontière de la fantasy la plus pure.

Malgré un manque de moyens évident, et une durée raccourcie, La Dernière légion chasse ainsi par moments sur les terres du Seigneur des Anneaux, pas vraiment la chronique historique la plus réaliste qui soit. Comme les héros de la trilogie, le dernier César et ses protecteurs (une poignée de sympathiques soldats romains, Merlin lui-même et une guerrière orientale) cherchent un artefact mythique (l’épée Excalibur), traversent des contrées dangereuses (les Alpes !), et affrontent une armée imposante, qu’ils vaincront grâce à la magie et l’arrivée inopinée de la fameuse légion. Du Tolkien light, donc, emballé avec une humilité et, également, une maladresse typique des co-productions européennes. Ce qui nous vaut des moments de naïveté et de kitsch tordants, lorsque Ben Kingsley tire des boules de feu avec ses doigts, ou que Colin Firth nous la rejoue Braveheart lors de son discours guerrier.

Le DVD redonne en tout cas de l’éclat à cette œuvre tournée sur les côtes tunisiennes et en Slovaquie. L’image est aussi nette que resplendissante, les pistes sonores font la part belle à l’épique partition de Patrick Doyle et, hormis un changement de couche pas très heureux, le bilan technique est plutôt satisfaisant. Côté bonus, par contre, il faudra se satisfaire d’un bref et très promotionnel making-of de 26 minutes, où l’on apprend que les combats à l’épée, ça peut faire mal (sans rire ?) et qu’Aishwarya Rai (Devdas) était contente de pouvoir enfin tourner en anglais. Bref, le minimum syndical, mais les nombreuses images du tournage compensent cette relative déception.

Sortie le 10 avril 2008

Titre original : The Last Legion

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Durée : 101 mn


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