In the air

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Une rencontre au septième ciel et des licenciements massifs abordés sous la forme d´une comédie planante : In the air est une belle adaptation du livre de Walter Kirn. Embarquement immédiat.

A première vue, Ryan Bingham – incarné par Georges Clooney – a tout de l’homme détestable. Travaillant pour une société experte en matière de licenciement, il parcourt les villes américaines touchées par la crise et annonce aux employés qu’ils peuvent faire leurs cartons. En tant que bon rhéteur, Ryan n’oublie pas de leur préciser que « les grands de ce monde ont un jour été dans leur position ».

Ryan Air

De San Francisco à Détroit, Ryan parcourt les Etats-Unis grâce à American Airlines – jolie publicité au passage. Devenu collectionneur compulsif de cartes de fidélité, sa quête ultime est l’obtention d’un nombre impressionnant de miles dans le but de devenir membre du club très select des voyageurs privilégiés. Si proche de la victoire, il se retrouve bloqué dans son ascension par Natalie Keener, nouvelle venue dans l’équipe des licencieurs, partisante de méthodes innovantes arrêtant les voyages pour laisser place aux discours via webcam.

La frontière entre vie privée et vie professionnelle est parfois légère. A force de convaincre les autres que l’essentiel de la vie se résume à ne pas s’attacher aux choses, aux gens et aux lieux, Ryan rejette de son existence toute stabilité amoureuse, appartement ou famille. Jusqu’au jour où une belle blonde trentenaire, voyageuse indécrottable comme lui, vient perturber ses théories.



Who else ?

Des nuages, un sourire, une voix grave, difficile de ne pas s’imaginer à nouveau les publicités Nespresso et le fameux « What else ? » lors des premières images d’In the air. Un sentiment de déjà vu, Georges Clooney s’envolant dans les airs pour finalement se poser des questions sur ses envies – de café ou d’amour. Et pourtant, ce rôle lui va si bien, un homme charmant, le cheveu grisonnant, le sourire plus blanc que neige et capable de passer du cynisme à la tendresse.

Autre point fort du film : la présence d’acteurs de séries. Jason Bateman (La petite maison dans la prairie, Arrested Development) joue ici un patron sympathique, aussi rassurant que son rôle de papa rockeur dans Juno. Vera Farmiga – la séduisante Alex dans le film – est une des héroïnes de La légende de Conor ou encore New York Unité Spéciale.

Encore un succès

Après Thank you for smoking (2006) et Juno (2008), Jason Reitman signe à nouveau une comédie touchant le réel au plus près, sans dramatisation ni arguments superficiels. L’humour dans chacun de ses films est une arme redoutable pour affronter une industrie (le puissant lobby des fabricants de cigarettes), une situation embarrassante (tomber enceinte en étant adolescente) ou la perte de son emploi (le chômage croissant aux Etats-Unis dû à la crise économique).

Dans ce questionnement sur la société et ses individus, le cinéaste a le don de mettre en images des situations que l’on ose à peine aborder dans le débat public, par peur des réactions. Ajoutant à cela une véritable mise en scène des sentiments, In the air confirme définitivement le talent du réalisateur canadien.

La présence dans le film de véritables témoignages certifie quant à elle son art du passage du réel à l’inventé, du dramatique à la comédie. Les larmes des licenciés sont vite séchées par la philosophie amoureuse développée par Ryan dans son épopée aérienne. Entre sentiments et travail, il faut parfois avoir le courage de prendre l’air.

Titre original : Up in the Air

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Durée : 110 mn


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