Créé en 1969, la productrice Janine Bazin, épouse d’André, le rebaptise Festival EntreVues en 1986. Entrevoir donc, de nouveaux auteurs et un « cinéma de recherche », comme le précise la déléguée générale et directrice artistique Catherine Bizern. Spécifique dans l’attention portée aux liens entre création et cinéphilie, EntreVues croise chaque année découvertes avec une programmation de mémoire, autour de rétrospectives et d’hommages aux artistes inspirants.
Pour cette édition 2012, le grand écart entre le trublion Jean-Pierre Mocky et l’Américain Rob Zombie (lui non plus pas en reste d’irrévérence), les deux cinéastes choisis pour un retour sur carrière, témoigne bien d’une volonté d’embrasser la large palette du cinéma contemporain. Mocky, dont on pourra visiter une quinzaine de films dont quatre de Myster Mocky Présente, série réalisée en hommage à Hitchcock, sera présent durant la semaine du festival, accompagné de quelques-uns de ses acteurs : Bruno Putzulu, Richard Bohringer, Michael Lonsdale, Sabine Azéma et Dominique Lavanant.


La partie compétition, divisée simplement en longs et courts métrages, tous genres confondus, n’hésite pas à faire s’affronter un documentaire chinois dont on dit déjà beaucoup de bien, Memories Look At Me, Fang Song et Ape, comédie très grinçante voire cauchemardesque de l’américain Joel Potrykus présenté l’été dernier à Locarno et lauréat du Prix du meilleur cinéaste émergent. Catégories courts, on place en haut de la liste les deux fictions portugaises, O Dom das lagrimas de João Nicolau et As Ondas de Miguel Fonseca, de même qu’on va essayer de revoir Vilaine fille mauvais garçon de Justine Triet, beau film d’errance et de chocs.

Ape de Joel Potrykus © Festival del film Locarno
Autre évènement qu’on ne manquera pas, l’association du festival avec la revue spécialisée ArtPress, qui fête cette année ses 40 ans d’existence. Sa fondatrice Catherine Millet animera une table ronde sur le regard que porte une revue d’art sur les images animées. Les échanges interdisciplinaires entre arts dits plastiques et cinéma, rencontres d’évidence entre le travail de plasticiens, performers ou vidéastes, et le cinéma expérimental seront au centre des débats. En parallèle et en complément, 14 films choisis par l’équipe d’ArtPress seront projetés : Une vraie jeune fille de Catherine Breillat (1975) à Quelque chose d’organique de Bertrand Bonello (1998) jusqu’à La Chatte à deux têtes de Jacques Nolot, 2002 ou encore le film d’Eugène Green, Le Pont des arts (2004).
En séances spéciales, il y aura notamment la projection du nouveau film de Sophie Letourneur, Les Coquillettes (récit par trois copines d’une semaine de festival de cinéma… à Locarno), présente l’an dernier à Belfort avec Le Marin masqué.

La programmation complète est disponible ici : Festival EntreVues de Belfort (24 Novembre au 02 décembre 2012).
