American College

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Landis nous invite à suivre une bande d’étudiants détruisant tout sur leur passage : immoral et jouissif.

 

-Before we go any further, there’s something I have to tell you. I lied to you. I’ve never done this before(…).
-That’s okay, Larry. Neither have I. It’s my first time too. And besides, I lied to you, too.
-Oh, yeah? What about?
-I’m only 13.

Guerre de confréries dans une fac américaine en 1962. La fraternité Delta, cancres fêtards libertaires face à la fraternité Omega, méchants arrivistes fascistes. On boit donc, on fume, on baise, on se bat… La recette à fait des petits jusqu’à nos récents American Pie et pour peu que l’on découvre le film de John Landis aujourd’hui, une impression de déjà-vu est inévitable. Néanmoins, American College tient en haleine, amuse, et jusqu’à sa folie finale ne cesse de surprendre. Les figures sont connues (le coincé, le bellâtre, le poivrot…) pourtant, la sensation de liberté qui se dégage de ce film, la douce brise anarchiste qui vient jusqu’à nous, sont palpables. Landis nous parle de l’année 1962, de la vie quotidienne d’étudiants américains à des lieues de nos occupations, mais rien à y faire. Même si tout ça est très loin de nous, ce joyeux bordel est plus que jamais communicatif.

Larry (Tom Hulce) et Kent (Stephen Furst) sont nouveaux sur la fac. Pressés de s’intégrer (de faire la fête) ils vont se faire accepter par la fraternité Delta et grâce à elle trouver amis, copines, emmerdes. Si on les suit dès le début du film, on ne tardera pas à les quitter au profil d’autres personnages tout aussi intéressants. De Bluto (l’exceptionnel et regretté John Belushi) au Professeur Dave Jennings (Donald Sutherland), Landis papillonne entre plusieurs histoires, plusieurs saynettes, qui même si elles sont inégales, confortent le caractère anarchique de son film. Le cinéaste, déjà la tête à la suivante, semble n’avoir que faire de la chute de certaines scènes et n’a qu’une chose à l’esprit : ne jamais baisser de rythme. Si certains instants sont plus réussis que d’autre (la  » Toge Party » et la mise en scène renversante du titre Shout des The Isley Brothers), American College tient dans son ensemble et contrairement aux teen-movies pre-Appatow des années 90 et 2000, possède une véritable ligne directrice.

Mettre en avant la perte de la jeunesse de ces étudiants qui deviennent libres et indépendants devant nous? Traiter la mélancolie, la nostalgie déjà présente de ces grands garçons braillards à la façon de Supergrave? Loin de tout ça, Landis veut voir ses personnages tout casser, détruire l’Amérique bien pensante, raciste et conservatrice qu’ils ont en face d’eux. Pas besoin de long discours pour ça. Il suffit de faire mourir un cheval d’une crise cardiaque, cracher sa nourriture sur les pom-pom girls, espionner du haut d’une échelle les filles se déshabiller, se servir de la mort d’une d’entre elle pour se faire plaindre par les autres et accessoirement les peloter… American College ne respecte rien et chose étonnante, rien ne semble y avoir une réelle importance. Quoi qu’il arrive, ce qu’il y a devant eux laisse espérer beaucoup plus que ce qu’ont déjà vécu les personnages de Landis. Enfin pas tous. Quand vient le temps de laisser dérouler le générique de fin, une voix off nous informe solennellement de ce que sont devenus nos héros mais également les méchants qu’on a aimé détester. La justice arrive alors sous la forme d’épitaphes. Le sourire, lui, est toujours sur les lèvres :

Gregory MARMALARD ‘
NIXON WHITE HOUSE AIDE
RAPED IN PRISON

Douglas C. NEIDERMEYER ‘
KILLED IN VIETNAM BY HIS OWN TROOPS

 

 

Titre original : Animal House ou National Lampoon's Animal House

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Durée : 108 mn


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