10.000 B.C., la première légende, le premier héro

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Est-ce que les mammouths savent danser ? Un pas de claquette ici et là, quelques envolées lyriques et hop ! Le tour est joué. Le dernier Roland Emmerich est une comédie musicale sur la Préhistoire aussi rigolote que ratée.

Aux origines de notre civilisation, des chasseurs doivent faire face au pillage de leur village par des esclavagistes. L’un d’entre eux, D’Leh, décide de les poursuivre dans l’espoir de retrouver sa promise, Evolet.

10.000 mélange sans complexe tous les genres. Film d’aventure sous la forme de ce long périple à travers la dangerosité de la jungle, l’aridité du désert, et la découverte de multiples civilisations. Film historique, de la construction de la grande Pyramide par des perses (cherchez l’erreur), les grandes migrations de mamouths, les gravures et peintures pré-historiques.. 10.000 est également un film de guerre, un drame et un récit fantastique.

La succession maladroite d’anachronismes (les mamouths pendant la période égyptienne) et d’amalgames (la recherche des compagnons de D’Leh se transforme en lutte contre l’esclavagisme) désorganise le divertissement. On ne parvient plus à identifier le fil conducteur du film. Sans grande originalité, l’intrigue se résume une une réalisation-mitraillette frénétique. Le déluge d’effets spéciaux résonne comme autant de munitions dans la mitraillette de Rambo.

10.000 s’impose au forceps dans une catégorie en mal de renouveau. Après Stargate, Godzilla ou encore Le Jour d’après, Roland Emmerich assume cette « fresque préhistorique » ostensiblement pathétique. Le divertissement semble se préparer à un oubli … préhistorique.

Titre original : 10.000 B.C.

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Durée : 109 mn


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