Zoulou

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Entre grande fresque guerrière épique et monument à la gloire du courage des soldats britanniques; le film est avant tout un grand spectacle qui reste respectueux de l’ennemi

« Janvier 1879. Apres la bataille de Isandhlwana, qui a vu les troupes anglaises se faire massacrer, le petit avant poste de Rorke’s Drift s’apprête a être attaqué par les guerriers Zulu. La centaine de soldats britanniques qui y sont stationnés vont devoir faire face à des milliers de zulus dans ce qui semble être une bataille perdue d’avance…  »

Au début des années 60 l’acteur Stanley Baker fonde sa propre société de production: Diamond Films. Cherchant un sujet fort pour le premier film à produire, il tombe sur une séries d’articles sur le courage et les faits d’armes britanniques, dont cette fameuse bataille livrée contre les zulus. Ayant sympathisé avec le réalisateur américain Cy Endfield il lui en confie la réalisation, Baker s’attribuant le rôle du Lieutenant Chard et plusieurs des autres rôles à ses amis acteurs.

 

 

Pourtant il reste à pourvoir le rôle du Lieutenant Bromhead: à la production on pense à Terence Stamp comme favori mais l’on décide de donner sa chance à un jeune acteur de théatre qui n’a fait jusque là que quelques apparitions au cinéma: Michael Caine. Caine était à l’origine prévu pour le rôle du soldat Hook: le soldat tire-au-flanc, escroc et fort en gueule. Mais devant le physique de jeune premier de Caine, Endfield décide de lui donner le rôle de Bromhead, l’officier aristocrate, oisif et arrogant. Fait d’autant plus ironique puisque Caine est un pur « cockney » de la banlieue londonienne!

 

A sa sortie le film est un immense succès. Retraçant avec une force picturale rare ce « Fort Alamo » à l’Anglaise, le film de Endfield dégage un souffle épique remarquable. Que ce soit dans les décors naturels grandioses de l’Afrique du Sud, la reconstitution fidèle où bien la combinaison de tension: l’attente de l’attaque et d’action: la résistance aux attaques successives de l’avant poste. Des attaques qui, loin du cliché de l’assaut désordonné d’une tribu face à des soldats occidentaux, montre les Zulus agir avec stratégie, testant les forces et faiblesses de l’adversaire. C’est en effet un autre point remarquable du film: le soin porté à la description de l’assaillant, nous montrant ses coutumes (la danse traditionnelle au début du film), sa puissance: voir le fameux passage où encore dissimulés par l’horizon les guerriers Zulus marchent en frappant leurs sagaies sur leurs boucliers et où Bromhead ne peut que s’étonner :

« Damned funny! Like a train in the distance. »

Un quasi-pied d’égalité finalement rarement vu dans les grosses productions de l’époque, se permettant même quelques piques sur le colonialisme:

« He’s right! Why’s it us eh? Why us?

Because we’re ‘ere lad! Nobody else. Just us. »

 

 

Bien sur le rôle du héros est tenu par le Lieutenant Chard (Stanley Baker); c’est lui qui prend en charge l’organisation de la défense, motive les soldats, etc… Mais si la prestation de Caine est remarquée c’est surtout car c’est que le personnage de Bromhead est celui qui subit le plus de changements au cours du récit, passant de l’officier issu de la haute bourgeoisie avec tout ses travers: hautain, peu enclin à l’effort… Mais l’expérience du combat va profondément le changer: il se découvrira une âme de leader, s’engagera aux côtés de ses hommes et au final réalisera le véritable coût de la guerre et découvrira le goût amer qu’il laisse dans la bouche.

Un premier rôle au cinéma pour Caine, qui va tout de suite le mettre sur le devant de la scène. L’enchaînement qui va suivre avec Alfie et le rôle d’ Harry Palmer vont finir de faire de Caine l’acteur star du « Swingin’ London ».

Titre original : Zulu

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Durée : 138 mn


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