Visions du rêve américain

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Le Coin du Cinéphile se penche sur la féérie et l’utopie du rêve américain.

L’Amérique dans l’imaginaire collectif aura toujours représenté une terre de tous les possibles, celle où l’émigrant, le pauvre croyant suffisamment en lui peut s’accomplir et dépasser sa condition. C’est le fantasme du rêve américain, qui peut autant représenter une chimère inaccessible qu’un vrai rêve devenant réalité à force de chance et d’abnégation. Au cinéma, cet absolu aura connu bien des visions. Prétexte à de vrais grands mélodrames avec le premier volet de Rocky (John G. Avildsen, 1976), où le rêve du héros se confond avec celui de son interprète Sylvester Stallone, qui y gagne ses galons de star après des années de vaches maigres. L’utopie et la superficialité de ce rêve peut pourtant conduire au pire dans cette quête. Et le cinéma hollywoodien aura su se montrer critique et tragique avec des œuvres comme Une place au soleil (George Stevens, 1951) ou Une romance américaine (King Vidor, 1944). La superficialité du fantasme se drape de clinquant et d’excès dans le flamboyant Scarface (Brian De Palma, 1983) et le cruellement raffiné Prête à tout (Gus Van Sant, 1995). Ces deux visions contradictoires se poursuivent d’ailleurs dans les œuvres plus récentes évoquant le sujet. Les chemins de traverse seront ainsi fatals pour les paumés de Requiem For a Dream (Darren Aronofsky, 2000) et le culte du vide, du gain et du surmoi n’a jamais été plus présent qu’à l’ère actuelle des réseaux sociaux avec un sacré combo en 2013 où trônèrent fièrement Spring Breakers (Harmony Korine), The Bling Ring (Sofia Coppola) ou Le Loup de Wall Street (Martin Scorsese).

Bonne lecture en attendant un prochain Coin du cinéphile consacré à Samuel Fuller.


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