Un été italien avec Carlotta

Article écrit par

Cette année 2009 aura décidément été marquée par la comédie italienne, l´éditeur Carlotta enfonçant le clou cet été à coup de ressorties cinéma et d´édition dvd de films invisibles depuis des lustres.

Méconnue en France, l’œuvre de Pietro Germi se rappelle de manière fracassante à la mémoire cinéphile avec les deux grands films que sont Divorce à l’italienne et Signore e Signori.

Divorce à l’Italienne, sous l’enrobage de la comédie, dénonce un archaïsme de l’Italie d’alors, l’interdiction de divorcer qui ne sera autorisée qu’en 1971. Le scénario délivre une critique grinçante et tordante du pouvoir encore prédominant de l’église dans le quotidien des Italiens de l’époque, où la bondieuserie grotesque et hypocrite va pousser Mastroianni à monter un plan rocambolesque pour tout simplement quitter sa femme et aller avec celle qu’il aime. Germi fustige également les mœurs archaïques qui règnent encore en Sicile avec ce fameux article de loi italien sur le crime d’honneur, moins sévèrement puni s’il est attesté, et dans lequel va s’engouffrer le héros pour arriver à ses fins.

 

 

Les années ont passé et on a cette fois l’impression par instant de regarder une version bien plus méchante de Pain, amour et fantaisie dont toute la tendresse a disparu pour ne garder que le côté moqueur. L’ouverture est un grand moment avec Mastroianni décrivant en voix off la petite communauté avec acidité et annonce la tonalité générale du film. Ce héros totalement blasé profitant des travers de son monde occasionne pas mal de grands moments : le running gag de la soeur constamment trouvée en situation compromettante avec son fiancé, la très irritante femme de Mastroianni (Daniela Rocca fabuleuse) toujours en demande de preuve d’amour ou les voisins du château et le père frisant l’arrêt cardiaque dès qu’il est question de la vertu de sa fille. Timing comique une nouvelle fois extraordinaire de Mastroianni, visage placide toujours détaché, la mine fatiguée et toujours le petit tic génial qui vous fait plier de rire, ici un petit claquement de bouche machinal de satisfaction dès que les choses tournent en sa faveur. Un petit chef d’œuvre corrosif qui est également l’occasion de découvrir une toute jeune Stefania Sandrelli au visage virginal et à l’allure provocatrice affolante, notamment lors d’une dernière scène d’une ironie mordante.

Signore & Signori est une chronique sociale cherchant à fustiger les mœurs douteuses et l’hypocrisie de la bourgeoisie du nord de l’Italie (et plus précisément Trévise). Sans être un film à sketches, le long métrage se divise en trois récits distincts regroupant un même ensemble de personnages et traitant précisément à chaque fois d’un travers particulier. Le scénario fut écrit par Germi lui même, ainsi que les maîtres de la comédie italienne Age et Scarpelli et Luciano Vincenzoni collaborateur attitré de Sergio Leone. Ce dernier originaire de Trévise, s’inspire en grande partie de scandales et de rumeurs locaux bien réels pour nourrir son script et persuade Germi de situer le film dans cette ville. Gros carton dans toute l’Italie sauf là-bas où les habitants voueront une haine tenace à Vincenzoni et Germi (au point de recevoir un accueil hostile pendant des années lorsqu’il s’y rendra) tant ils se sont reconnus dans les personnages infâmes du film. Un des gros atouts nés des contraintes budgétaires, est de ne pas avoir (hormis Virna Lisi) de star dans le film, un Vittorio Gassman ou un Alberto Sordi auraient été excellents mais on n’aurait vu qu’eux alors que là, les acteurs plus discrets mais talentueux renforce l’unité et la force du propos.

 


 

La première histoire sert à introduire tous les personnages dans le cadre d’une fête se déroulant chez un notable de la ville. Germi gère avec brio la foule de personnages qu’il définit en un clin d’œil à travers les dialogues et les situations. Couple adultère, médisance, mâles tous plus pervers les uns que les autres, on est en présence d’êtres parfaitement détestables et tordants (mention spéciale à Scarabello en pot de colle rasoir).

La seconde histoire est dans la lignée des thèmes de son Divorce à l’italienne. Osvaldo Bisigato est marié à une affreuse mégère qui ne cesse de le rabaisser et l’insulter à longueur de journée et les boules quiès ne sont pas de trop pour apaiser son enfer quotidien. Tombé amoureux d’une jolie caissière de bar (jouée par Virna Lisi) il voit toute une foule d’obstacles se mettre en travers de son amour. Gastone Moschin est excellent, avec sa mine de chien battu qui subit les outrages de sa femme insupportable, provoquant une jubilation non dissimulée chez le spectateur lorsque sa rébellion se manifeste par une gifle retentissante. Le couple adultère de Moschin et Virna Lisi représente ironiquement les seuls personnages purs du film, mais qui vont subir la pression sociale et morale de leur entourage surtout soucieux de maintenir les apparences. On retrouve le thème de Divorce à l’Italienne avec l’impossibilité de divorcer, le pouvoir de l’Eglise qui, ici, parvient à faire provoquer perte d’emploi, arrestation pour adultère et toute sortes d’embûches pour les séparer (la lettre anonyme calomnieuse est hissée au rang d’art) et les marginaliser. On comprend que l’adultère est parfaitement accepté à condition de rentrer sagement chez sa femme ensuite mais que la séparation est exclue dans l’ordre social établi. La conclusion bien qu’assez drôle est quand même bien amère avec son héros de retour à sa prison dorée.

 


 

La troisième histoire voit un groupe de notables se faire passer dans la même journée une jeune fille peu farouche et acceptant leur petit cadeau en échange d’une coucherie. Débarque alors le père paysan furieux qui révèle que la fille n’a pas seize ans. Sûrement la plus féroce des trois histoires, les personnages masculins sont de vrais porcs tandis que les femmes ferment les yeux et emploient des moyens douteux pour sauver leurs maris. La presse en prend pour son grade aussi, les notables mettant la pression pour tourner le fait divers à leur avantage et la conclusion en dénonçant l’appât du gain du père même bien ignoble aussi. On comprend facilement ce qui a dû froisser les habitants de Trévise qui ont droit à un portrait peu reluisant…

L’été fut aussi l’occasion pour plusieurs films du Vittorio De Sica de faire peau neuve.

Souvent accusé par les purs et durs du néo-réalisme d’avoir vendu son âme au diable avec ses grosses comédies des 60’s, De Sica donne avec La Ciciarra (sorti en 1961) une réponse éclatante avec cette oeuvre carrefour du drame et de la comédie teintée du néo-réalisme des débuts.

L’histoire nous conte le pénible destin des Italiens de classe modeste au quotidien difficile alors que le conflit commence à tourner, et plus précisément des réfugiés fuyant les grandes villes pilonnées par les bombes pour aller à la campagne plus calme et sécurisante. On retrouve tout l’art de De Sica pour dresser un portrait immédiatement attachant de ses paysans, un peu ignorants et ne sachant s’ils doivent ou pas toujours soutenir le Duce et les Allemands ou alors se ranger du côté des Anglais, penchant vers celui susceptible de leur amener le plus rapidement la paix. Le tout est symbolisé par le personnage de Sophia Loren, mère courage et grande gueule prête à tout pour préserver sa fille des horreurs de la guerre. De Sica est décidément le meilleur pour filmer Sophia Loren, que ce soit dans sa facette glamour (voir Hier, aujourd’hui et demain ou la première  partie de Mariage à l’Italienne) ou comme ici dans son côté plus authentique en vraie fille de la campagne, malgré son séjour à la ville et toujours dotée d’un sex-appeal déconcertant. A l’opposé se trouve le personnage de Jean-Paul Belmondo (doublé en italien) en intellectuel vindicatif conscient de la mascarade du fascisme, un rôle tout en subtilité que ce type ordinaire, humain et lucide démontrant le registre étendu du Belmondo des débuts. Les fascistes purs et durs ne sont pas masqués non plus avec, régulièrement, l’ombre des miliciens qui se fait sentir.

 


 

On suit donc le quotidien de cette petite communauté, entre éclats de rires (Sophia Loren aligne les réplique géniales), difficultés matérielles avec les denrées de plus en plus rares et le danger des patrouilles allemandes et des bombardements. Le rapprochement progressif entre Loren et Belmondo est bien amené et la relation de cette dernière avec sa fille poignante (la jeune Eleonora Brown est épatante de charme et de fragilité).
Le film bascule totalement dans sa dernière demi-heure très sombre, alors que le danger semble pourtant s’écarter avec l’arrivée des alliés. Entre le destin tragique de Belmondo, une traumatisante scène de viol de Sophia Loren et sa fille (dénonçant une terrible réalité sur les exactions des corps du général Alphonse Juin dans la région et apparemment constitués de soldats des colonies) et leur relation qui se disloque lentement à la suite de ce choc. Un drôle de contraste lorsque le pire arrive quand la paix pointe son nez et le ton léger et doux amer du reste du film bascule dans le vrai drame sur la toute fin. Son rôle valut un Oscar bien mérité à Sophia Loren qui fut à cette occasion la première actrice ne s’exprimant pas en anglais se voyant offrir la récompense suprême.

Autre sommet de la collaboration Mastroianni/Loren/De Sica, Hier, aujourd’hui et demain sorti en 1963.
Film à sketches tournant autour de la sexualité et de l’évolution des rapports hommes/femmes dans l’Italie des 60’s, à travers son titre (chacune des histoires se déroulant à une période clé : l’hier pour le premier sketch, en 1954, avec son ambiance encore teintée de néo-réalisme, l’aujourd’hui pour le deuxième, avec le boom économique et le personnage de bourgeoise incarné par Sophia Loren et le demain pour le dernier et sa sexualité débridée signe de l’évolution des moeurs) et aussi l’antagonisme régional et social régnant en Italie entre le sud pauvre et le nord prospère, la localisation de chacun des sketches étant bien marquée (chaque transition s’attarde longuement sur respectivement Naples, Milan et Rome) et ayant une vraie importance dans le récit, souvent illustré par l’interprétation outrée (pour le sud dans les premier et troisième sketches) ou plus froide et mesurée pour le deuxième sketch.

Le plus mémorable des trois, Adelina, voit la mère de famille Sophia Loren menacée de prison car ne pouvant payer une amende pour contrebande de cigarettes. Seule source de revenu du foyer, elle trouve cependant une faille : étant enceinte, elle ne peut ni être saisie, ni emprisonnée. Scénario génial qui, d’un pitch qui pourrait tirer vers le drame, déroule un grand numéro comique quand Sophia Loren s’empresse d’être mise enceinte à intervalle régulier (la période d’allaitement allonge aussi le délai) par Mastroianni pour éviter sa peine et qui nargue régulièrement les policiers qui reviennent à la charge par un nouveau certificat de grossesse. Très drôle surtout quand Mastroianni finit par être éreinté par ce rythme, régulièrement sollicité par Sophia Loren et entouré d’une marmaille de plus en plus nombreuse. De Sica, avec intelligence, ne pousse pas plus loin le concept (alors que dans le fait divers dont s’inspire le sketch la femme aurait pondu quatorze enfants !) passé sept enfants pour jouer sur la solidarité et l’esprit d’entraide du quartier afin de sortir les héros de ce mauvais pas en réglant l’amende. Là où un Risi aurait amené l’histoire dans un terrain plus sordide, De Sica y coupe court également lors d’une scène où Loren ne peut se résoudre à coucher avec un autre lorsque son mari ne peut plus la mettre enceinte et elle préfère aller en prison plutôt que de le tromper. Cette tendresse et absence de cynisme fait du bien, typique de De Sica qui ne s’inscrit pas dans la veine méchante de la comédie italienne.

Les deux sketches suivants, d’un ton en-dessous mais très amusants, égratignent la bourgeoisie du nord et sa froideur matérialiste dans Anna narrant le périple en voiture d’une bourgeoise avec son amant et le troisième est un bon gros vaudeville comique mettant à mal l’Eglise dont le sommet est un strip-tease final de Sophia Loren resté dans toutes les mémoires.

Le coffret dvd comprend également la suite sortie deux ans plus tard (après le gros succès et l’Oscar du meilleur film étranger du De Sica) Aujourd’hui, demain et après demain.
L’unité de ton et de thèmes du premier film se dilue un peu avec l’absence de Vittorio De Sica, ici remplacé par trois réalisateurs différents, dont le célèbre Marco Ferreri. Exit aussi Sophia Loren et avec elle tout l’aspect régional du premier spécifique à De Sica pour des trames plus universelles. Marcello Mastroianni, par contre, est de nouveau de la partie, secondé par trois actrices différentes à chaque histoire, toujours centrée sur les problèmes de couple. Malgré le gros patchwork, le film est largement à la hauteur du premier, grâce à des scénarios totalement jubilatoires d’inventivité et de méchanceté.

 


 

Réalisateur le plus chevronné des trois, Ferreri ne réalise sûrement pas le meilleur sketch du long métrage avec La Rupture même si cela est loin d’être inintéressant. L’histoire narre le week-end des fiancés campés par Catherine Spaak et Marcello Mastroianni. Ce dernier incarne un odieux industriel obsessionnel qui ne voit en sa fiancée qu’une distraction, un repos du guerrier auquel il se désintéresse totalement une fois son plaisir assouvi. Pour souligner son indifférence, le scénario lui attribue une fixette absurde avec ce questionnement sur la résistance maximum d’un ballon en plastique lorsqu’on le gonfle. Assez charmant au début grâce à la présence lumineuse de Catherine Spaak, on voit le couple se désagréger lentement à cause de l’attitude lamentable de Mastroianni. Loin d’être une simple dénonciation du machisme, on sent tout de même la patte de Ferreri sous la fêlure inexpliquée du héros avec une chute dramatique qui annonce les futurs héros autodestructeurs de son traumatisant La Grande Bouffe. Au niveau de la forme, on oscille entre l’onirisme à la Fellini (toute les recherches scientifiques de Mastroianni sur les ballons) et un aspect nouvelle vague, les échanges entre Mastroianni et Spaak évoquant le A bout de souffle de Godard, sentiment renforcé par l’usage du noir et blanc contrairement aux deux autres sketches en couleurs.

Le second, L’heure de pointe mis en scène par de Rafael Razcona est déjà bien plus réjouissant. La première scène dans un aéroport pourrait faire penser que L’heure de pointe du titre fait référence aux transports mais non… Mastroianni, professeur invité chez un ami pour quelques jour constate les relations orageuses de celui-ci avec sa femme (jouée par Virna Lisi) qui le voit régulièrement sortir une arme (parfois) chargée à blanc et lui tirer dessus pour avoir la paix. Toute effrayée, la dame se montre douce et obéissante pendant quelques heures jusqu’au prochain conflit et ça repart. La première manifestation des mœurs étranges du couple est carrément surprenante, puis ensuite c’est l’escalade dans l’absurde où l’on découvre que tout l’immeuble, puis tous les maris de la ville appliquent cette méthode pour se faire respecter avec festival de coups de feu toutes les cinq minutes. L’heure de pointe étant le départ des maris au travail le matin, créneau favorable aux disputes conjugales et où les coups de feux pleuvent de toutes parts. Le summum étant atteint lorsque le héros passe devant une cérémonie de mariage où un pistolet est offert au marié juste après avoir prononcé ses vœux, énorme. Belle métaphore de l’évolution des moeurs de l’époque et de la perte de la toute puissance du mâle, obligé de recourir à des moyens extrêmes pour conserver son autorité.

Ce mauvais esprit atteint des sommets avec l’extraordinaire La femme blonde d’Eduardo De Fillipo en conclusion, meilleur sketch du film. Marié à une charmante créature blonde, mais dépensière et piètre ménagère, Mastroianni découvre un étonnant moyen de s’en débarrasser. Les cheikhs arabes, friands de belles blondes offrent de véritables fortunes pour en alimenter leur harem. C’est parti pour une folle équipée commerciale dans le désert où Madame sera offerte au plus offrant. Meilleur sketch du film, une idée de départ bien barrée, exploitée jusqu’au bout en poussant le bouchon de plus en plus loin dans le grand n’importe quoi. Sans doute le défilé de blondes le plus ahurissant vu sur grand écran, avec un Mastroianni odieux bien comme il faut, négociant dur la valeur de sa femme. Pamela Tiffin dans le rôle de la femme campe une véritable bombe sexuelle insatiable et faussement écervelée comme le montre la chute mémorable où elle inverse la manœuvre en vendant son mari à un cheikh homo possédant un harem de beaux éphèbes. Bien osé dans certaines situations qu’on imagine mal reprises telles quelles aujourd’hui (Mastroianni et Tiffin qui vont faire l’amour derrière une dune pendant que les fidèles font la prière), ce sketch est la preuve éclatante de la capacité des Italiens à tirer le meilleurs des situations les plus folles et d’y allouer les moyens (superbe séquences dans le désert, palais arabe somptueux), à méditer en ces temps de productions frileuses et consensuelles.

 


 

Pour conclure ce panorama, un Mario Monicelli mineur mais divertissant avec Casanova 70. Réalisé en 1965, période creuse du cinéaste après ses chef d’œuvre du début des 60’s (La Grande Guerre, Le Pigeon) et de la nouvelle embellie des 70’s avec Mes chers amis, le film offre cependant un des numéros d’acteurs les plus mémorables de Mastroianni. Ce dernier confronté à un mal particulier pour un séducteur, l’impuissance. Ayant découvert que le seul moyen d’éveiller sa libido est de se trouver dans une situation dangereuse, le scénario (fonctionnant plus comme un film à sketches malgré la trame générale chaque lieu et situation changeant selon la nouvelle conquête) offre foule de moments hilarants, chaque nouvelle proie de Mastroianni constituant une nouvelle mission difficile à effectuer. Dommage que le concept ne soit pas exploité jusqu’au bout car c’est là que le film décolle réellement et devient tordant. Ca commence doucement avec un Mastroianni séduisant la femme de son supérieur tout en lui envoyant un télégramme pour qu’il rentre afin de ressentir la pression ou encore une coucherie dans un lit à baldaquin napoléonien, en plein milieu d’un musée. Ca décolle ensuite quand on s’aventure dans l’absurde, lorsque Andréa lâche sa fiancée au cirque pour aller embrasser une jolie dompteuse dans la fosse aux lions et surtout ce passage où il se fait passer pour un médecin afin de vérifier la virginité d’une jeune sicilienne pas farouche alors que sa famille attend la réponse dans la pièce d’à côté. Le tout se concluant dans une course poursuite fusil à la main où on reconnaît la patte des scénaristes Age/Scarpelli pour dénoncer les moeurs moyenâgeuses des Siciliens avec les femmes. Malheureusement, au lieu de multiplier ce genre de situation en poussant de plus en plus loin le délire et le danger (comme la prostituée qui porte-malheur à ses clients), le film se perd un peu dans d’autres sous-intrigues moins intéressantes comme tout le final dans le château avec le mari retors et jaloux de Marisa Mell, interprété par Marco Ferreri himself. Il y a un certain potentiel inexploité, peut-être à cause de la censure même si cela va assez loin tout de même pour l’époque. Marcello Mastroianni est parfait, au carrefour de ses rôles comiques et de son image de séducteur, qu’il casse et glorifie à la fois ici, notamment dans son discours final où il fait l’éloge de la conquête, préférant une séduction de longue haleine plutôt qu’une fille lui tombant facilement dans les bras.

Entre exhumation et redécouvertes (les archi populaires Affreux, sales et méchants, Une journée particulière et Les Monstres sont également ressortis en salles), provocation et art populaire, Carlotta nous aura offert un aperçu riche et varié de la comedia all’italiana, genre phare et seul à avoir perduré tout au long de l’âge d’or du cinéma italien.


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi