Sortie le 28 mai 2008
Trop jeunes pour mourir est né de la volonté de son réalisateur Park Jin-Pyo de porter à l’écran l’histoire d’un amour aussi inattendu qu’absolu.
Un homme et une femme, tous deux célibataires, âgés de 72 et 73 ans, tombent irrésistiblement amoureux. Leur amour grandit, entre chansons, études et sexe, ce qui semble impossible à leur âge. Redécouvrant la vie, ils se sentent désormais bien trop jeunes pour mourir.
Une intrigue qui pourrait sembler prometteuse et touchante, cependant le film se charge malheureusement de calmer toutes les attentes suscitées par son titre. Un début lent, comme tout préambule à une histoire touchante et émouvante.
L’émotion, il en est bien question. Les premières minutes se révèlent particulièrement tendres : voir ces deux seniors rivaliser d’artifices et d’ingéniosité pour se plaire fait sourire, et on a la douce impression d’être face à deux éternels adolescents qui s’attirent et se complètent, n’ayant presque pas besoin de parler pour se comprendre.
L’attachement qu’ils se portent l’un à l’autre va croissant, ce qui n’est pas le cas de la qualité du film. Avec des plans approximatifs et des dialogues aussi recherchés que les scènes, on pourrait croire que le réalisateur cherche à faire œuvre d’humilité pour donner une plus grande ampleur à son film. Une intention qui est difficilement concevable quand on considère la suite de l’œuvre. Comme dans toute relation, le plaisir charnel prend ses quartiers, peu importe l’âge. Si le premier rapport sexuel, filmé d’une façon franche et directe, arrive à passer l’obstacle de la longueur, ce n’est pas le cas des suivants. La libido débordante de ces deux personnes âgées, étalée sur grand écran, est peut être volumineuse mais elle est loin d’avoir une quelconque profondeur. Des scènes trop longues, si longues qu’on finit par être mal à l’aise, puis lassé, devant ce qui semble largement exagéré. Si les seniors font l’amour, on ose espérer que l’âge n’atteint ni la pudeur ni l’intimité de la vie conjugale.
Sur fond d’une petite chanson populaire symboliquement intitulée Chant de la Jeunesse, la tentative de mettre en place une ode lyrique à l’amour à tous les âges est vaine. Un concentré d’affection imbibé de sexe, qui finit par s’apparenter d’avantage à une farce.
Dommage, l’intention était noble… Mais le résultat est peu convaincant.