Real Steel

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Petit spectateur, achète mon film avec Hugh Jackman qui met des (ice tea) pèches à des robots.

Les insomniaques le savent, le « real steel » évoque avant tout un couteau prodigieux vendu par un cuisinier japonais espiègle pendant les émissions nocturnes de téléachat. Curieusement, Real Steel le film, possède toutes les caractéristiques d’un tel programme : proposé comme un fulgurant film d’actions aux couleurs aguicheuses et aux séquences pétaradantes, il n’est en fait qu’une simple oeuvrette familiale étonnamment grossière et idiote. Comme son homonyme représentant hypocrite de la haute coutellerie qui coupe même les larges tuyaux (wow !), le film nous coupe radicalement l’excitation qu’aurait pu nous provoquer le concept original sur lequel le film fonde tous ses espoirs.

Dans un futur proche, les boxeurs ne s’affrontent plus directement poings contre poings, ce sont désormais des robots boxeurs contrôlés par ordinateur qui agitent les foules sur le ring. Hugh Jackman, ancien combattant et manager fauché de ces machines destructrices navigue dans ces eaux moribondes de combat de robot sans envie ni saveur. Par un concours de circonstance, il se voit confier la garde de son fils dont il avait cédé les droits il y a dix ans. Grâce à ce petit bonhomme, il trouvera un sens à sa vie et accomplira ses plus grandes victoires. A l’heure des milliers de remakes, de reboots, de préquelles et de films de super-héros qui pullulent dans nos salles obscures, le monde imaginaire et futuriste de la robot-boxe nous paraît presque comme une innovation pertinente et salutaire alors que bon… c’est de la robot-boxe, quoi. Malheureusement, le film oublie trop vite son potentiel futuriste et se présente comme un film familial tristement plat et carrément choquant. Le héros qui vend littéralement son fils pour acheter un robot, le fils qui fait du chantage pervers à son père pour l’accompagner sur la route des combats, le beau-père qui finance ouvertement l’amour de son nouveau fils : le doute s’installe sur les valeurs familiales proposées pour le public du mercredi après-midi. On imagine déjà l’embarras d’un père qui devra trouver une réponse « bisounours » à la question de sa jeune progéniture : « Dis, papa, pourquoi le héros, il vend son fils pour 20 000$ ? ». On pense alors que le film est finalement destiné aux adultes mais la profondeur inexistante des dialogues, des situations et des personnages annulent rapidement cette réflexion. Le récit n’apporte aucune surprise et se compose fatalement de son lot d’incohérences malvenues. Non seulement Real Steel partage un propos douteux et peu fréquentable mais il plonge les enfants dans un déversement de placement de produit inquiétant. De trop nombreux plans sur le gamin buvant des litres d’une boisson gazeuse qu’on ne citera pas (le docteur poivre…) sont disséminés tout au long du film nous interrogeant sur cette éventuelle possibilité d’assister à une publicité déguisée de deux heures sur les bienfaits du soda. A l’heure où ils se retrouvent surtaxés, coïncidence ? Qu’en penserait Fox Mulder…

Real Steel est un pur produit. Les scènes d’action efficaces pourront plaire aux jeunes adolescents qui pourront se délecter en sus des débardeurs d’Evangeline Lilly qui possède cette fâcheuse tendance à enlever son pull à chaque passage devant la caméra. Cela dit, attention ! Ces jeunes-là ont aussi un cerveau et pourraient pour une fois s’en servir et comprendre qu’ils sont pris pour de vulgaires consommateurs de ciné-achat.

Titre original : Real Steel

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Acteurs : ,

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Durée : 127 mn


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