De la sortie mondiale de Thriller le 2 décembre 1983 au double album History, en passant par Dangerous, Michael Jackson incarnera une icône, un symbole à travers sa danse, ses gestes. This is it, le film documentaire monumental sur la préparation des derniers concerts du « King of the pop » plonge dans l’univers de Michael Jackson mais ne déroge pas à la règle de la médiatisation.
Pour Michael Jackson, chaque concert était l’occasion de revisiter ses plus grands hits en apportant une variation musicale, une temporisation, une fenêtre sur un autre style musical ou tout simplement une chorégraphie différente. Le concert "This is it" reprend cette mélodie comme recette de fond.
Dans cet esprit, la nouvelle séquence de Smooth criminal où Michael Jackson devient un vrai personnage de grands classiques du film noir est vraiment réussie. Black and white. Dans Gilda, il échange un regard complice avec Rita Hayworth. Dans le Faucon Maltais, il est poursuivi par Humphrey Bogart. Une façon aussi de se placer en interaction avec des personnages qu’il affectionne.
La nouvelle présentation de Thriller impressionne par la maîtrise technique des décors. Le clip de John Landis est alors revisité dans un ballet de zombie des plus délirants. Michael Jackson sait également rester simple comme dans la reprise de Billie Jean. Who is It ? Juste un déhanchement légendaire, des pas de danse uniques, une attitude faussement méchante… Michael Jackson est un saltimbanque qui danse sur une corde entre deux immeubles tel un astronaute qui « moonwalke » sur la lune. De la sélection des danseurs pour Beat it en passant par les ajustements musicaux de Man in the Mirroir, Michael Jackson respire et transpire un réel talent dans la préparation de ses concerts.
Le documentaire n’est pas pour autant focalisé uniquement sur la star. Kenny Ortega prend le temps de s’arrêter sur les aspirations des artistes et danseurs qui côtoient Jackson sur scène et montre à quel point il suscite une réelle source d’inspiration. Toutefois, This is it se destine principalement aux fans, aux admirateurs insatiables qui ne se lassent pas de voir et de revoir les plus grandes tubes de l’un des plus grands artistes de son temps. Le documentaire ressemble alors plus à un bonus, le supplément d’un concert qui n’aura jamais lieu, qu’à un nouveau clip de Michael Jackson. Mais pour lui rendre un dernier hommage, il fallait bien cela. I Just Can’t Stop Loving You.
A relire : « Give me five, Michael ! », notre hommage à Michael Jackson.