L’Age d’or de la comédie des studios Ealing à l’honneur

Article écrit par

La comédie britannique s’invite sur nos fenestrons.
Une noria de facéties canularesques diffusées en boucle sur la chaîne câblée TCM et -cerise sur le pudding- un coffret d’exception du distributeur Tamasa consacrent le meilleur des années Ealing. Petit florilège du « savoir-rire » british.

L’excentricité comme « penchant naturel »

C’est bien connu : les Anglais se défendent de ne rien faire comme tout le monde. Insulaires à l’extrême, ils portent un regard excentré sur leurs voisins comme sur eux-mêmes. C’est pourquoi ils cultivent l’excentricité comme un penchant naturel. Ce trait constitutif de leur caractère est manifestement pris pour cible dans les comédies corrosives qui firent les beaux jours des studios Ealing de l’immédiat après-guerre. C’est par un brexit cinématographique à l’échelle locale qu’une britannité s’est affirmée.

Qui a dit que les Anglais étaient engoncés dans leurs préjugés de classe ?

L’humour britannique associe humeur et tempérament dans un pays au climat changeant. Loin d’engendrer la morosité, il emprunte au canular cette forme pince-sans-rire qui autrement passerait pour du pédantisme. Il illustre un comique de situation par la litote ou l’euphémisme ou, à l’opposé, l’hyperbole ou l’exagération positive. On parlera alors de comique anglais plutôt que d’humour à proprement parler. Ce comique n’aura jamais autant fait mouche que lorsqu’il transgresse les codes et les conventions d’une société empesée comme un col dur. Il suffit d’évoquer les personnalités de Charlie Chaplin, de Peter Sellers, des Monthy Python, de Benny Hill ou encore de Mister Bean pour estimer son rayonnement international.

Par une veine satirique, une pointe de cynisme et d’auto-dérision et un zeste d’anticonformisme assumé, la comédie d’outre-manche s’est imposée universellement. Cette propension à rire de tout et surtout de soi-même de façon décalée est un travers typiquement british et incurablement jubilatoire et délectable.
 


Comédies hilarantes sur fond des vestiges de la blitzkrieg et du blitz londonien

Faisant suite à une période dévastatatrice pour le pays où la blitzkrieg et le blitz londonien en particulier laissèrent un champ de ruines derrière eux, la comédie débridée s’affiche ; portant haut les coeurs l’estampille aux lauriers triomphants des studios Ealing. Il s’agit de remonter le moral de la population et pour cela il n’est pas de meilleur antidote que le rire. Le genre foisonnant de la comédie inspire un scénariste émerite comme Teb Clarke, dépositaire à lui seul de la marque de fabrique Ealing et à l’origine de ses plus pétillantes comédies telles que Passeport pour Pimlico de Henry Cornélius (1949) et De l’or en barres de Michael Chrichton (1951). Entre espiègleries fantasmatiques et pochades burlesques, ces comédies donnent la tonalité générale tout en marquant les esprits de leur temps.

Le dessein de ces œuvres détonantes et exubérantes de l’immédiat après-guerre est bien de conjurer le désenchantement général à la faveur d’un ressourcement aux valeurs communautaires qui font le ferment patriotique de la nation britannique. A ce titre le comique anglais est un puissant détonateur.

Sous l’impulsion à poigne néanmoins bienveillante de Michael Balcon, les studios Ealing fédèrent des cinéastes de toutes sensibilités : Robert Hamer, Michael Crichton, Charles Frend, Alexander Mackendrick, Basil Dearden, Carol Reed ; tous animés d’un esprit d’équipe lui-même porté par un entêtement éminement anglo-saxon.

Balcon fait sien l’axiome de Jean Giraudoux : « il n’y a pas d’oeuvres, il n’y a que des auteurs ».Il donne ainsi la préséance aux réalisateurs-auteurs « maison » anticipant la démarche revendicatrice de François Truffaut et sa « politique des auteurs » que ce dernier portera sur les fonts baptismaux en février 1955 dans Les Cahiers du cinéma.

Le directeur des studios Ealing met en place les prémices d’une entreprise paternaliste à la dimension d’une entité familiale.

1955 marque alors un tournant décisif pour l’institution patriarcale Ealing. C’est l’année de réalisation de Tueurs de dames d’Alexander Mackendrick, ultime fleuron de la firme. Et celle de la prise de contrôle définitive de cette petite « usine à rêves » par la BBC boostée par l’essor commercial phénoménal du médium télévision en Grande-Bretagne.

 


Le « howdunit » se superpose au « whodunit »

Prenez un personnage ou un groupe de personnages et mettez-les en butte à une situation quasi insurmontable ou un problème insoluble. Mû par une empathie naturelle et un même élan communautaire, le public convoquera une issue favorable où les protagonistes se tireront d’embarras ; la fin justifiant les moyens. C’est sur ce canevas narratif quasi immuable que Balcon va bâtir la stratégie de production de la plupart de ses comédies les plus pétillantes.

Au « whodunit » policier dont Alfred Hitchcock se fera le chantre incontesté et incontestable par l’entremise de Balcon, le grand manitou exécutif des studios Ealing superpose ce qu’on pourrait appeler le « howdunit » de la comédié hilarante. Cocasseries, absurde, slapstick et burlesque situationnels le disputent sur toile de fond documentaire réaliste.

Ces péripéties mouvementées autant que déchaînées et triomphantes préfigurent des œuvres à l’extravagance ravageuse communicative. Le bon sens communautaire et l’intempérance des accents régionaux du parler populaire adoptée par une pleïade d’acteurs célébrés rallient tous les suffrages pour faire oublier les invraisemblances de l’histoire comme dans une fantasmagorie endiablée qui emporterait tout sur son passage jusqu’au mot « fin ».

Dans Whodunit ? (1956) qui voit la première apparition à l’écran du comique de music-hall Benny Hill, Basil Dearden, le metteur en scène, pastiche le genre policier et le film d’espionnage. Simple figurant dans un spectacle de patinoire façon « holiday on ice » mais à la facture « cheap » et ringarde, Hugo Dill (Benny Hill), passionné de feuilletons policiers se rêve dans la peau d’un détective privé. Embarqué à l’insu de son plein gré dans une sombre histoire de secrets scientifiques permettant de contrôler la météorologie à l’échelle planétaire, il va déclencher dans son sillage un pataquès de gags en cascades qui déminent tous les clichés du genre. Ce film prélude aux sottisiers télévisuels qui feront le succès populaire de cet humoriste dans les années « 80 ».

Rétrospectivement, l’on doit à Michael Balcon d’avoir présidé aux destinées des studios Ealing parvenant à hisser le pavillon de l’industrie cinématographique britannique à un niveau jamais égalé entre 1938 et 1958. Près d’ une centaine de films virent ainsi le jour au terme de ces deux décennies dont trois chefs -d’oeuvres inclassables et insurclassés sortis la même année1949 : Passeport pour Pimlico, Noblesse oblige, Whisky à gogo.

 


La comédie Ealing à son acmé avec la farce insulaire

En réponse à la rigueur excessive faisant suite aux répercussions de la seconde guerre mondiale, la farce insulaire recueille la franche adhésion d’un public populaire en mal de divertissements. Ce dernier avatar épouse les particularismes de son temps comme si le pays en son entier faisait corps « contre mauvaise fortune bon cœur » dans l’hilarité générale et un esprit d’entraide porté à la fronde iconoclaste.

Whisky à gogo (1949) signé d’Alexander Mackendrick est archétypal de ce schéma récurrent. L’action du film se déroule entièrement dans un village écossais situé sur une île de l’archipel des Hébrides où les îliens parlent un anglais improbable mâtiné de gaélique écossais. L’accent régional ajoute à la loufoquerie ambiante et authentifie le récit par sa couleur locale.

L’or liquide de la boisson de contrebande joue ici le même rôle euphorisant dans l’histoire que la découverte d’un trésor à la faveur de l’explosion inopinée d’une bombe provoquée par un jeu d’enfants dans un quartier londonien au cœur de l’intrigue de Passeport pour Pimlico de Henry Cornélius. Le whisky irrigue les intrigues à rebondissements du film ; affûtant l’esprit des habitants du hameau côtier ligués entre eux pour bafouer allègrement l’autorité douanière anglaise et s’emparer in fine du butin inespéré ; noyant la pénurie dans le trop-plein de la fête.

Une scène homérique en particulier est symptomatique de l’emballement du récit et des trouvailles singulières qu’il suscite par un effet de boules de neige. En parfaits écumeurs d’épaves,les autochtones du village sont parvenus à intercepter la cargaison de whisky d’un navire échoué ; brûlant la politesse aux garants de l’ordre établi. La liesse générale est à son comble dans la maison qui tient lieu de bureau de poste du village. L’alcool coule à flots et la beuverie bat son plein. Quand, soudain, l’alerte est donnée qui met un terme provisoire aux libations : un inspecteur de police et le lieutenant Wagget sont en chemin pour confondre les contrebandiers passablement émêchés.

Au branlebas de combat s’ensuit une séquence de montage cartoonesque qui n’est pas sans rappeler la scène des sept nains de Blanche-Neige astiquant sa maison de fond en comble .Ici, nos « patoisants » s’activent à camoufler les embouteillages de whisky dans les endroits les plus incongrus pour faire diversion : bouillotes,tiroirs-caisses, lit d’enfant, glissières de toiture prévues pour l’écoulement des eaux de ruissellement…L’escamotage s’opère dans un raccourci fulgurant. Les effluves non dissipés de l’alcool ne suffisent pas à entamer le flegme imperturbable des autorités dupés par la minorité agissante.

Whisky à gogo accrédite les vertus de jouvence du whisky écossais envisagé comme un élixir de longue vie . Dans son sillage,le breuvage tant convoité est le « macguffin » du récit qui se diffuse comme une traînée de poudre explosive. Dans ce contexte, la perspective de faire une razzia sur l’alcool au nez et à la barbe du capitaine Wagget(Basil Radford) grise la population de la bourgade qui dès lors engage une course folle avec les autorités à qui récupèrera le premier la cargaison de caisses de whisky échouées.

D’une cargaison l’autre, dans The Maggie (1953), Mackendrick reprend ce thème de l’irrésistible survivance des traditions écossaises ancrées au plus profond dans les gênes des hommes de la mer. La « Maggie » en question est un rafiot poussif ,un de ces steamers qui a fait son temps mais au-delà de son aspect peu reluisant, l’attachement sentimental qui lui est prodigué est indéfectible depuis des générations. Comme la jeune promise qui hésite entre un beau parti et le pêcheur que la coutume ancestrale lui réserve, c’est l’apanage de la tradition qui décidera pour elle.

Ballotté par le roulis de l’embarcation et égaré à hue et à dia par le roué équipage de la Maggie emmenée par l’incompétent capitaine Mac Taggard, l’homme d’affaires américain Marshal (Paul Douglas) tente avec l’énergie du désespoir de récupérer sa cargaison embarquée par défaut sur cette épave flottante. De guerre lasse, il finira par se plier au bon vouloir et au « rythme de croisière » des marins en goguette blanchis au harnais de leurs vieilles lubies et de leurs us et coutumes intemporels. De dépit , il ira même jusqu’à larguer son précieux chargement pour rentrer à bon port tel un Ulysse fraîchement débarqué d’ une odyssée rocambolesque qui aura duré sept jours.

Le whisky réconfortant d’un autre âge comme la vieille embarcation pétaradante naviguant depuis des lustres contre vents et marées font partie du folklore impérissable, de cette conception de la vie simple et des valeurs qu’elle transmet de génération en génération.

L’ironie déjantée prend un tour définitif avec la toute dernière comédie Ealing en date : Barnacle Bill ou Il était un petit navire de Charles Frend (1958). Le capitaine Ambrose (Alec Guiness) , rappelant en cela la dynastie des Dascoyne de Noblesse oblige (Robert Hamer,1949) dont il incarne tous les descendants ,est le dernier rejeton d’une lignée de gradés de la marine de guerre. Ces derniers semblent s’être distingués par des exploits de la plus haute fantaisie dignes d’un sauve qui peut où le seul mot d’ordre qui prévale est le « tous à la mer ».

Aussi loin que remontent ses souvenirs, son ancêtre préhistorique naviguait déjà sur une coquille de noix. Pour comble, promu jeune aspirant, ce « marin d’eau douce » se voit affligé d’un incorrigible mal de mer qui le condamne à commander depuis la terre ferme. C’est ainsi qu’il rachète une jetée flanquée d’un parc d’attractions miteux. Galvanisé par un projet pourtant indéfendable et d’emblée voué au naufrage, il décide contre vents et marées administratifs d’en faire un bâteau de croisières flottant, « l’Arabella » destiné à ne jamais prendre la mer et donc à ne jamais tanguer au grand dam des notables qui conspirent à sa perte.

Toutefois, le cas fait jurisprudence dans les annales. Il doit se plier aux normes juridictionnelles tatillonnes en vigueur et à la cupidité et la veulerie du maire de la commune balnéaire Seacastle et de ses affidés dont dépend son acquisition. Dans le plus pur style Ealing, le film se termine en apothéose cataclysmique : les rats ont quitté le navire et le capitaine a largué les amarres ; resté seul maître à bord d’un appontement dérivant.


La tradition combat la modernité dans une guerre d’usure picrocholine

L’inventivité de nombre de ces films emprunte à un registre certes caricatural mais que vient tempérer un sentimentalisme suranné : une petite communauté villageoise défend pied à pied son pré-carré et déploie toutes les astuces pour arriver à ses fins quitte à faire quelque entorse à la loi tandis qu’une chaîne de solidarité se forme par essaimage. Les valeurs humanistes se coalisent pour faire front à la situation certes « critique mais pas désespérée » ; tout empreinte du légendaire flegme d’outre-manche.

Ainsi posé, le machiavélisme de mise pourrait paraître simpliste mais il n’en est rien. Ces divertissements réjouissants réinventent à l’infini le mythe de David contre Goliath. L’éveil d’une conscience sociale vient prendre sa source dans le concept hébertien de la « survie du plus apte » qui n’est qu’une variante de la sélection naturelle darwinienne.

Nombre de ces farces filmiques se refusent obstinément à « prendre le train de la modernité en marche » à l’exemple de la vieille motrice ahanante de Tortillard pour Titfield (Charles Crichton, 1953) et s’arc-boutent sur les vestiges de la tradition.La reconstruction est en marche lente.Le phénix renaît de ses cendres et le Royaume-Uni éventré par les bombes amplifie ce sentiment. Londres et ses pans de quartiers déchiquetés offre un décor naturel de cratères et d’habitations délabrées qui retiennent les stigmates béantes de la guerre. Scénaristes et réalisateurs rivalisent alors d’imagination pour composer avec une réalité désolante qui se prête davantage à la noirceur expressionniste et sombre des films dramatiques ou policiers.

Autant de pied de nez aux idées reçues dans un brassage incessant des cultures et des genres.

Pourtant,à l’apogée de ce style de comédies qui sont autant de pied de nez à la bien-pensance et aux idées reçues de l’époque,un joyau macabre à l’humour noir porte à l’incandescence cette période de transition entre délitement et reconstruction : Tueurs de dames (Alexander Mackendrick, 1955). Dans une scène inaugurale quasi anthologique, le professeur Marcus est campé par un Alec Guinness spectral en personnage au gothique achevé : regard halluciné et portant une dentition proéminente .

En digne Frégoli de la métamorphose instantanée, il visite en éclaireur la maison de guingois de la vioque octogénaire Margaret Wilburforce. « Les fenêtres sont les yeux de la maison et les yeux sont les fenêtres de l’âme » roucoule-t-il suavement après un tour du locataire inquisiteur.Tout en décochant une oeillade vampirisante arguant qu’il a déjà pris possession des lieux, il tente de redresser au passage le portrait du défunt mari -figé dans un regard réprobateur -de la vieille « cintrée » mais le blitz est passé par là et tout est voué à « aller de travers »dans cette pantomime qui tourne à la pantalonnade.

Tels un serpent de mer, les genres « se mordent la queue » et les scénaristes sont sur plusieurs fronts en même temps pour faire tourner à plein régime la fabrique à rêves à l’enseigne Ealing dont les lauriers emblématiques ne trouvent pas le temps de se fâner. C’est en élaborant le scénario de The Blue lamp (Basil Dearden, 1950) que le scénariste TEB Clarke ,incontournable, imagine, comme un pur décalque satirique, De l’or en barres (1951) que réalisera Michael Crichton.

Dans A cor et à cri (Michael Crichton,1947), Londres devient le terrain « miné »d’un jeu de pistes interminable pour coincer une bande mafieuse. L’enquête qui brouille les pistes est initiée par une ribambelle de gamins férus de bandes dessinées policières.Les enfantillages échafaudés prennent corps dans la réalité et l’énigme policière est résolue comme un rébus dans une cavalcade finale grâce  à la sagacité des sauvageons.

Comme il se doit, la comédie Ealing n’est jamais aussi percutante que lorsque elle confronte les travers de ses contemporains par un brassage des cultures et des genres. Les préjugés se jouent des anachronismes et les Anglais se complaisent dans l’auto-parodie. Les stéréotypes vont bon train et les clichés ont la vie dure : l’Ecossais est près de ses sous, l’Irlandais est braillard, le Gallois est naïf. Mais l’Anglais n’est pas épargné pour autant.

Run for money (De la coupe aux lèvres de Charles Frend – 1949) le montre sous un jour cynique et veule. Deux frères gallois issus d’un village de mineurs au nom à coucher dehors de : hafpduwchbenceubwillymorchogcoch -la caméra panote interminablement sur le poteau indicateur en guise de préambule- se retrouvent transplantés à Londres « vêtus de probité candide ». La langue vernaculaire est savoureuse qui donne un cachet d’authenticité à l’intrigue tout en ringardisant ces héros éberlués tout droit sortis de leur mine à charbon.

Nos deux « galloisants » mal dégrossis ont remporté un prix de 200 livres et une place de choix en prime pour assister à la rencontre de rugby entre l’Angleterre et le pays de Galles qui a lieu au stade de Twickenham. Il s’agit de leur première visite à Londres. Portraiturés comme des âmes nobles, le cœur près de la main;toujours prompts à lever le coude et à entonner les mélopées du pays à l »instar de leurs bardes ancestraux s’accompagnant de la mélodieuse harpe celtique, ils sont brutalement happés par une ville hostile. Par contraste, le londonien apparaît cynique et opportuniste .Il tient le mauvais rôle en profitant de l’innocente crédulité des Gallois et en tentant par tous les moyens de les spolier de leurs gains.Une scène du film en particulier où nos deux mineurs demandent l’itinéraire idéal pour Twickenham aux occupants du métro dégénère en lutte des classes où chacun y va de sses indications dans la plus totale confusion ; laissant nos Gallois pantois.

Le sel de la comédie Ealing retient cette atmosphère de délire incontrôlé qui rebondit indéfiniment et qui semble prôner l’épreuve de l’échec comme formatrice de la vie. Aussi farfelus puissent-ils être, les protagonistes des comédies Ealing reflètent un optimisme sans frein à l’exemple de Sidney Stratton (Alec Guinness), inventeur multi-récidiviste défait par l’échec de son tissu inaltérable qui s’effiloche,qui ne lasse pas d’inquiéter son ex-employeur (Cecil Parker) se demandant ce qu’il va bien encore pouvoir inventer à l’épilogue de L’Homme au complet blanc (Alexander Mackendrick, 1952)


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi