La science fiction est un genre délicat, à ne pas mettre entre les mains de tout le monde. Un monde exigeant qui sadresse à un public exigeant, en même temps quil sen émancipe de par son désir dabsolu. A chaque nouveau roman, à chaque nouveau film, vous voilà aux portes dun univers qui fouillera du côté de votre essence. homme sans cesse confrontés à cette même quête de sens dexistence.
Les 4 films dont il sera question dans cet édito sont de qualités inégales, quoi quaucun ne soit à jeter. Le chef duvre absolu dabord : 2001, opéra grandiose, fresque sur lhumain envisagé comme cycle, lhumain comme éternel recommencement qui naura jamais les moyens de son ambition dimmortalité. Le monolithe y est un guide autant quun objet de frustration. La technique y est un leurre en même temps quune lumière, un faux Dieu.
En 1968 toujours, La planète des singes. Un film plus commercial, devenu culte et ayant fait lobjet dinnombrables suites. La violence intrinsèque de lhomme y est brandie comme la cause de la suprématie des singes.
Puis vient le chef duvre de Ridley Scott, en 1982. Blade runner a certes quelques problèmes de rythme mais il sagit là dune des uvres les plus hypnotiques proposées par le cinéma américain. En filigrane du sempiternel combat entre lhomme et la machine surgit un vieux débat philosophique opposant nature et technique. La machine, prolongement de lhomme qui se retourne contre elle, car bien sûr les sentiments dominent lhomme et constituent son essence.
Abysses enfin, réalisé en 1988 par James Cameron. A nouveau plus commercial, il nen reste pas moins bien maitrisé, ménageant jusquau bout le suspense. Lhumain confronté à une force mystérieuse. Explorer les fonds marins devient une occasion pour lhomme de sexplorer lui-même. Là encore, la leçon faite à lhumanité passe par sa rencontre avec linconnu.