John Huston

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À l´occasion de la récente rétrospective à la Cinémathèque française, ce Coin du cinéphile est consacré à John Huston.

John Huston (1906-1987) est une des dernières incarnations du cinéaste aventurier et franc-tireur. Ayant vécu mille vies, exploré les contrées les plus exotiques et exercé les métiers les plus inattendus, Huston a continuellement transposé dans ses œuvres cette curiosité et cette soif d’ailleurs. Cette quête et l’éternel échec qui en découle est au cœur de ses thématiques dans une veine qui saura se faire picaresque, psychanalytique et dépaysante au fil d’une filmographie aussi longue qu’inégale. Cette soif de vivre l’amènera parfois à aborder certains projets avec désinvolture et pour de pures raisons pécuniaires, afin de renflouer son domaine irlandais ou financer ses nombreuses pensions alimentaires. Même cette légèreté prête au mythe du réalisateur comme le tournage de African Queen (1951) et l’interprétation qu’en tira Clint Eastwood dans Chasseur blanc, cœur noir (1990). De l’urbanité tentaculaire de Quand la ville dort (1950) au champ de bataille de La Charge victorieuse (1951), les rêves du héros hustonien sont toujours bercés de ce sceau de l’échec qui n’en rend l’épopée que plus belle – notamment L’Homme qui voulut être roi (1975). Les grands espaces comme l’intime servent ainsi une vision qui sait se faire à la fois bienveillante et tourmentée dans des œuvres aussi riches que La Nuit de l’iguane (1964) ou Gens de Dublin (1987).

Bonne lecture avant un Coin du cinéphile de rentrée consacré à Howard Hawks.


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