Festival REC : soirée de clôture

Article écrit par

Après plus d´un mois de projections, le Festival REC ferme ses portes. L´occasion pour nous de faire un point sur cette première édition.

Une programmation éclectique et des animations festives exaltantes sont la marque de ce jeune festival qui a su faire preuve de panache. Nous voilà maintenant à l’heure de la remise des prix. Loin des paillettes, dans une attitude simple, les finalistes rêvent d’un coup de pouce pour produire leur prochain film et la salle comble attend le verdict.
La Burette d’or, aide de 1500 euros, est attribuée à Benoît Guillon pour son film La Peur, vision décalée et ironique du battage médiatique sur la délinquance juvénile. Quant au prix MCE (Ma Chaîne Etudiante), la lauréate est Emilie Leroux pour son film La Vie cachée des Pandas.

Emilie, tu es la lauréate du programme animation du 7 mai et du prix MCE, peux-tu nous parler de ton film La Vie cachée des Pandas ?

La Vie cachée des Pandas est un faux documentaire. C’est une suite de gags qui représente une partie de la vie des Pandas. Tout est vrai. J’ai effectué tout un travail de recherches bibliographiques en amont. Je l’ai réalisé seule en trois mois dans le cadre de mes études, il m’a permis d’avoir mon diplôme. J’ai fait appel à un étudiant de la Fémis pour créer l’univers sonore et, pour la voix off, j’ai dû faire un casting, car la voix représente 50 % du film, tout étant basé sur ce que dit le reporter narrateur.

Aurore Claverie, quant à elle, a raté de peu la Burette avec son film documentaire Dimanche, portrait d’un homme, Didier, atteint du VIH depuis 1984. Un des points forts du documentaire est d’avoir su créer une relation de confiance, simple et émouvante, sans jamais tomber dans le pathétique et le voyeurisme. Un regard sensible.

Aurore, dans quelles conditions as-tu réalisé Dimanche?

Je l’ai réalisé dans le cadre d’une résidence d’Altermédia – Créative caméra, une école alternative, financée par le Fond social européen. Je leur ai présenté mon projet et j’ai été sélectionnée. On a fait le film en une semaine, c’était très codifié : deux heures de rushes, trois jours de montage, c’était un défi. Ça fait trois ans que je travaille dans une association de personnes atteintes du VIH. J’ai donc eu envie par le médium que je maîtrisais le mieux de raconter l’histoire de l’une d’entre elles. Dimanche est donc le résultat de trois années de rencontres à travers mon regard et celui de Didier. Quelqu’un m’a aidée pour le son et une monteuse a été désignée par la résidence.

C’est ton premier court métrage ?

J’ai fait d’autres courts car j’ai une formation de cinéma anthropologique et documentaire, mais je me suis plus tournée vers le documentaire de création une fois que j’ai eu les outils. C’est le premier dont je sois contente.


Tu l’as envoyé dans plusieurs festivals ?

Oui, mais c’est le premier dans lequel j’ai été sélectionnée. Depuis, il a aussi été sélectionné dans un festival au Maroc. Pour moi ce festival est un peu symbolique.

Merci à Emilie et Aurélie pour leur travail. Enfin, puisque la sélection comportait un bon nombre de réalisations provenant du Kino Rezo, nous avons demandé à Jean Barat, acteur, réalisateur et responsable de Kino Europe de nous éclairer sur ce qu’est le Kino.

Qu’est-ce que le Kino Rezo ?

Le principe a été créé, à Montréal, en 1999, par des étudiants en audiovisuel qui se sont lancés le défi, alors qu’ils se trouvaient dans un bar, de se donner rendez-vous le mois d’après avec un film chacun. Ils ont commencé avec un groupe d’amis puis ça a fait effet boule de neige et aujourd’hui, c’est un réseau international qui regroupe à peu près cinquante cellules à travers le monde. On a fêté les dix ans de Kino Rezo à Montréal cette année. Le principe est simple, il s’agit d’ouvrir un espace où des réalisateurs se retrouvent et présentent leurs films, généralement des films autoproduits faits à la maison. Kino, s’est donc fédéré autour de cette envie de faire des films qui ne trouvaient pas forcément d’écrans car les festivals sont souvent sévères dans leur sélection, et là on était plus sur une base de work in progress, de développement personnel.


Comment se déroulent les soirées Kino ?

Chaque cellule est gérée par une association. Il y en a treize en France. On organise une projo par mois ou tous les deux mois. Les réalisateurs s’inscrivent et on découvre le film en même temps que le public. Il n’y pas de sélection en amont, c’est ce qui fait la différence avec d’autres formes de projection.


Qu’est-ce que le Cabaret Kino ?

C’est un événement où l’on se retrouve pour faire des films ensemble, généralement dans le cadre d’un festival. On essaye d’inviter le plus de pays pour représenter le panel de ce réseau et les films sont tournés et montés en 48h.

Merci d’avoir éclairé nos lanternes et à l’année prochaine pour de nouvelles aventures.


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi