Fantastique à la française

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Après une longue période de disette, le cinéma fantastique français semble relever la tête depuis une décennie.

Problème, contrairement aux autres nations connaissant également un certain renouveau comme l’Espagne ou l’Angleterre, la France se cherche sur l’identité à adopter. Hormis un Pacte des loups partiellement réussi et un Haute Tension entaché par son final raté, le bilan se partage entre les films singeant laborieusement les Américains et une escalade dans la provocation sanguinolente parfois très vaine. On ne trouve donc aucune vraie grande réussite à signaler parmi ces tentatives, à croire que le genre fantastique est antinomique avec le paysage cinématographique français.

Voilà un raccourci que nous allons nous appliquer à réfuter au cours de ce Coin du cinéphile. Nous verrons qu’en France, nous fûmes des pionniers de l’esthétique et de l’atmosphère associées au genre avec Les Vampires de Louis Feuillade et un retour sur l’œuvre de Méliès. Le potentiel du patrimoine culturel français, riche en récits surnaturels (et trop peu exploités lors des tentatives récentes) sera de mise avec les somptueuses adaptations de Jean Cocteau, Orphée et La Belle et la Bête. Ces derniers sont des monuments de la veine poétique si particulière du cinéma français, tout comme le bijou de Marcel Carné Les Visiteurs du soir. Enfin Les Yeux sans visage de Georges Franju montrera que les cinéastes français n’avaient rien à envier aux maîtres du thriller américain tandis que Le Locataire de Polanski illustrera une capacité diluée depuis à produire des œuvres novatrices et glaçantes dans l’Hexagone.

Bonne lecture avant un prochain Coin du cinéphile estival s’il en est, dont le thème sera Boy meets Girl !


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