On suit donc les mésaventures de Jean-Pierre Marielle et de Jean Rochefort, las de l’oppression féminine, qui décident de partir en retraite à la campagne où ils pourront en toute sérénité s’adonner aux plaisirs les plus terre à terre : boire, manger, dormir… Leur initiative est bientôt suivie par d’autres mâles mais c’est sans compter sur la résistance de femmes frustrées qui décident de reprendre les choses en main de manière radicale. Le film débute sur un spleen masculin décalé avant de partir dans une escalade rabelaisienne totalement déjantée et vulgaire, bourrée d’idées et de séquences folles, telle l’ouverture, qui donne le ton, où Marielle, qui est gynécologue, dévore sa baguette et son pâté devant l’entrejambe d’une femme. La suite est à l’avenant avec Marielle agressant verbalement une femme lui ayant demandé le chemin, des hordes d’amazones usant, à la chaîne, des hommes comme d’objets sexuels dans une sorte d’usine vouée au coït…. Marielle et Rochefort en roue libre totale s’en donnent à cœur joie sur des dialogues mémorables, tout comme le reste d’un casting plutôt prestigieux (Brigitte Fossey, Dominique Lavanant ou Valérie Mairesse) qui se lâche comme jamais dans des situations dépassant les normes de la bienséance.
Pas sûr que tout ce petit monde assume autant aujourd’hui cette « chose » dans leur filmographie, et on se demande comment un producteur a pu financer un pareil objet, le fond comme la forme étant irrecevables en ces heures de politiquement correct. Sans aucun doute le Blier le plus fou, avec une conclusion à la hauteur du spectacle qui a précédé où nos héros retournent à l’état fœtal en se réfugiant dans… un vagin géant ! Si un film français devait incarner les folles années Hara-Kiri, Fluide Glacial ou L’Écho des Savanes, ce serait celui-là.