Bilan de la 11e édition du Brussels Film Festival

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Un festival de cinéma ne peut jamais se vanter de se reposer sur ses acquis, bien au contraire. En mettant en avant des films méconnus, il leur permet de trouver un public et, par là même, de stimuler un possible engouement. A Bruxelles, pendant une semaine, on était loin des blockbusters et on en était bien contents.

Dans quelques jours, le 10 juillet plus précisément, sortira dans les salles de cinéma françaises et belges un film immanquable. La chance nous a été offerte de découvrir en avant-première, lors de la soirée d’ouverture du Brussels Film Festival, Kapringen (A Hijacking), du danois Tobias Lindholm, à qui l’on doit l’écriture d’une série comme Borgen ou d’un film comme Jagten, réalisé par Thomas Vinterberg. Des scénarii aux succès considérables. C’est donc avec de bonnes armes en main que Tobias Lindholm réalise Kapringen, où un cargo danois est pris en otage pendant plusieurs mois par des pirates somaliens.
Le cinéaste réussit à épouser différents points de vue sur le drame en train de se dérouler. Au lieu de se placer sous le regard du capitaine (ce qui vient à l’esprit de prime abord), il choisit de prendre le parti d’un membre du cargo que notre conception d’un équipage de marins est souvent amenée à laisser de côté : le cuisinier. Dans Kapringen, on va donc vivre et subir la prise d’otages et la terreur aux côtés du cuisinier Mikkel Hartmann, interprété par Pilou Asbaek, rencontré dans Borgen, aux airs indéniables de Michael Shannon. Ce bon père de famille, honnête mari et authentique travailleur, va, peut-être pour la première fois de sa vie, voir son existence déstabilisée et tenue à un fil. Son personnage, souriant et bon vivant, va connaître une progression épatante, nous démontrant par là même la frontière indicible entre l’humain et le basculement vers la folie. Mikkel est un guerrier, tout nous fait penser qu’il est comme un de ces soldats revenus de la guerre. Les horreurs qu’on les oblige à affronter transforment ces hommes, leur ôtant à jamais leur côté humain et presque naïf. Le personnage de Mikkel possède une profondeur monstrueuse, qui nous fait froid dans le dos, parce que profondément révélatrice de la condition humaine.
De l’autre côté se tient Peter C. Ludvigsen (incarné par Soren Malling, qu’on retrouve aussi dans Borgen), homme froid et mesuré qui tient entre ses mains les vies de tous les membres de son équipage. Tout le suspense du film tient dans le sang-froid incroyable de ce personnage aux nerfs d’acier mais aux émotions vives.
Le film avance au rythme des négociations entre la haute autorité représentée par Peter, et les pirates somaliens représentés par leur traducteur Omar.
Au sortir de la salle, les spectateurs, venus nombreux, étaient totalement bluffés devant cette réalisation incroyable. Cela faisait longtemps (sûrement depuis Take Shelter) qu’un scénario ne nous avait pas autant tenu en haleine.

Le Brussels Film Festival choisit de soutenir et de promouvoir le cinéma européen dans toute sa diversité. Après avoir visionné les douze films en compétition de cette onzième édition et passé le succès du film d’ouverture, une chose est sûre : si les films européens proposent un reflet de leur société, alors notre époque et notre cher continent n’ont rien d’optimistes.

Le coup de cœur de la sélection va tout droit à Shell, premier long-métrage de fiction de Scott Graham, dont il avait déjà réalisé le court métrage en 2007. La narration prend place dans le Great Wilderness en Ecosse, le grand écran nous présentant, à perte de vue, des paysages démesurés. Ce panorama à l’infini sert de toile de fond au quotidien assez taciturne de Shell, 17 ans, et de son père. A eux deux, ils tiennent une station-service qui ne voit passer que peu de voitures. Lorsque Shell donne un plein d’essence, elle offre aussi un peu d’elle-même, car c’est seulement à ces moments-là qu’elle est amenée à côtoyer des gens, à se voir à travers eux. Elle ne peut pas partir, elle est la béquille de ce père dont la vie semble tenir à si peu de choses. C’est dans cet isolement, accablant de morosité, que Shell va tout de même tenter de survivre. Et d’avancer. Ce personnage, renversant, est interprété par une actrice épatante, encore trop peu connue, Chloe Pirrie. On espère de tout cœur la revoir très vite sur les écrans. Voici donc Shell, un film maîtrisé d’un bout à l’autre, que ce soit au niveau de l’atmosphère installée, silencieuse et poignante, de ses non-dits saisissants ou de ses acteurs de talent. Pas une seule fausse note, un cinéma solide et sincère. De quoi attendre avec impatience le prochain film de Scott Graham.

Le deuxième et dernier coup de cœur de la compétition officielle, c’est Miele, première réalisation de l’actrice, et désormais réalisatrice, Valeria Golino. La thématique de l’euthanasie, captivante à elle seule, est traitée sous un regard différent. C’est à travers les yeux d’une jeune femme (Miele, incarnée par Jasmine Trinca) que l’on aborde ce sujet délicat et controversé. Le début du film est intéressant et dynamique, nous permettant de bien nous immerger dans le processus suivi par Miele (et par de nombreuses personnes en Italie). D’abord, prendre l’avion pour se rendre au Mexique. Ensuite, aller dans une pharmacie ou un vétérinaire et se procurer un anesthésiant pour chiens. Rentrer en Italie, prendre toutes les précautions nécessaires et donner le médicament au client pour que ce dernier mette fin à ses jours. Il y a quelque chose de très touchant, dans la première partie du film, où on voit Miele assister (de loin) à la mort, souvent douce et préparée, de ses clients. La mise en scène et le montage maîtrisent ces instants qui auraient vite pu tomber dans la lourdeur de gros plans insistants ou dans le pathos d’une musique grandiloquente. Mais non, tout est contrôlé pour installer une atmosphère pesante et des personnages profondément humains. On perçoit certaines redondances tout au long du film, dans la manière de traiter le quotidien et les remises en question de la jeune femme, mais les longueurs ne sont jamais oppressantes. Notre cœur s’emballe à la vue de Carlo Cecchi, qui campe le personnage de Carlo Grimaldi, excellent dans son jeu et dans son cynisme mordant. Et même si la relation entre la jeune femme et l’homme âgé se révèle quelque peu prévisible, elle ne nous affecte pas moins.

A un tout autre niveau, 8-Ball et Viva Belarus ! constituent eux aussi deux réussites. Le premier, film sombre du finlandais Aku Louhimies, vise l’imperfection de l’être humain, mais jamais son fatalisme. A l’image de son héroïne, ex-prostituée, taularde, mère et en réinsertion, le film montre des êtres humains désoeuvrés, fragilisés, mais porteurs de vie et d’espoir. Les obstacles de la vie ne leur ont pas enlevé leurs ambitions. Un film touchant, qui ne se contente pas d’effleurer les sentiments et réussit à danser avec tout un tas d’émotions. Des sensations frappantes qu’on doit aussi au dévouement de l’interprétation impeccable de Jessica Grabowsky.
Passé par Cannes en 2012, Viva Belarus !, du polonais Krzysztof Lukaszewicz, possède quant à lui un lourd potentiel quant au message qu’il véhicule et répercute. Miron est le chanteur d’un groupe de rock biélorusse et fait s’enflammer les foules grâce à ses chansons rebelles. Il va se retrouver enrôlé dans l’armée et enfermé au sein d’une zone contaminée de Tchernobyl. Le film doit sa réussite à la progression du personnage de Miron et de la situation politique qui sont maîtrisées et abouties. La dynamique installée, notamment par le montage qui trouve son équilibre entre la vie à l’armée de Miron et son quotidien décrit via le blog de sa petite amie Viera, permet de nous faire entrer, petit à petit, en immersion totale aux côtés de ce héros à la fois extra et ordinaire.

Les autres films de la compétition, certains par leur résignation, d’autres par leur obscurité, nous ont épuisés.
C’est le cas de 90 minutes, de la Norvégienne Eva Sorhaug, dont le message ne semble être porteur de rien d’autre que de violence fataliste. En exposant ses trois personnages (tous masculins), mis en parallèle par le montage, à un quotidien pénible et dépourvu d’ambition, la réalisatrice leur enlève tout espoir pour leur faire commettre une violence irréparable envers leurs proches. Le film est un échec de part en part. D’abord, parce que la violence n’est pas excessive mais gratuite. Ce qu’on nous montre, ou pas (le hors champ a un beau rôle), est à la limite du supportable. On inflige aux spectateurs sévices et déchaînements, on l’oblige à faire face à une horreur inhumaine, commis par le passant lambda une fois qu’il entre chez lui après le boulot. Ensuite, parce que de ces abominations ne se développe rien d’autre. Ni propos ni avertissement. On est contraints de regarder tout cela sans sentir le bonheur qu’il y avait avant ou la descente aux enfers qui s’est abattue sur chacun d’eux. On ne voit que les actions et la violence, sans percevoir ne serait-ce qu’un instant la profondeur de ces trois hommes.
Boy eating the bird’s food, film grec d’Ektoras Lygizos, détient la palme du film le plus barbant de la sélection. Et pourtant, il ne fait que 80 minutes. Il traite de notre actualité, en mettant en scène un jeune athénien, touché par le chômage, la pauvreté et la faim. Il n’erre pas mais tourne en rond, la caméra tressaute comme si le cadreur avait faim lui aussi et, lorsque le personnage se met à manger son propre sperme, on se dit qu’un film d’auteur grec, ça ne ressemble à rien.
Ce qui n’est pas le cas d’Ali Blue Eyes, de Claudio Giovannesi, qui nous emmène en Italie, où Nader, à la fois ado et d’origine égyptienne, a trouvé une petite amie mignonne et italienne. Lors d’un dîner dans la famille de Nader, impeccablement filmée, la caméra faisant partie du débat, les parents d’indignent et refusent de voir leur fils fréquenter une fille qui n’est pas musulmane. Petit à petit, le chantage fait son entrée à table : si Nader revoit cette fille, il ne revient plus dans sa famille. Un soupçon de chantage vieux comme le monde, au soupçon de Roméo et Juliette, mais qui ne dure pas. Malgré les longueurs évidentes du film et la superficialité de certains seconds rôles, la force et l’intensité du personnage de Nader nous saisit.

On continue à sonder la jeunesse dans Baby Blues, de la polonaise Kasia Roslaniec, qui arbore un sujet délicat. Natalia est une jeune fille, devenue mère a dix-sept ans. Sa génitrice à elle ressemble plus à une copine qu’à une mère, et la laisse tomber devant le conflit. Natalia, son fils sous le bras, apprend à se débrouiller seule, à devenir mère, et adulte, mais pas trop quand même. La première partie du film se déroule dans un style à l’accent pop acidulé, où des personnages peinturlurés à la fois humains et sortis de nulle part croisent des jeunes garçons tout droit descendus de Paranoïd Park. Ce début de film nous charme plus qu’il n’en faut car on tombe très vite dans un extrême qu’on aurait aimé éviter : la lente déchéance de cette jeune femme, à coups de drogue, de baise et de mascara qui coule. Un cri de détresse qui s’étouffe contre les murs.

Petite forme, donc, pour la sélection du Brussels Film Festival cette année. Le cinéma étant un bon échappatoire contre la réalité parfois morose, on espère que la sélection de l’année prochaine nous permettra d’entrevoir un peu plus d’espoir. Mais comme dans tout festival, il n’y a pas eu que des films. Il y a aussi eu de grandes rencontres.


Bertrand Tavernier : invité d’honneur

La leçon de cinéma de Bertrand Tavernier a duré un peu plus de deux heures (difficile pour ce grand monsieur, de s’arrêter de parler de cinéma) et nous a permis de voyager à travers la carrière de Tavernier, mais pas seulement. Car ce qui est le plus passionnant, quand on écoute le cinéaste parler, c’est lorsqu’il discute des films des autres. On ne cesse d’insister sur la grande cinéphilie de Tavernier et on ne cesse d’être épatés de son cinéma qui est, en fait, un cinéma pas du tout référentiel.
Il débute tout de même sa leçon en évoquant son prochain film, Quai d’Orsay, adapté de la bande-dessinée française de Christophe Blain et Abel Lanzac (pseudonyme d’Antonin Baudry). L’histoire du ministre français des Affaires étrangères Alexandre Taillard de Vorms, à travers le regard d’Arthur Vlaminck, diplômé de l’ENA et chargé des discours du ministre. Une BD et un film en immersion au sein d’un cabinet ministériel au rythme effréné. Comme le constate Bertrand Tavernier, la bande-dessinée fait preuve d’une grande justesse concernant l’analyse du fonctionnement d’un cabinet ministériel. Le cinéaste, quant à lui, n’a pas du tout voulu rester fidèle au découpage. Son travail a plutôt représenté de l’imprégnation et de la recherche pour les bases, s’apparentant alors à un travail d’historien. Ce qui intéresse Tavernier, ce n’est pas la justesse, mais ce qui va faire vivre une scène. Comme pour beaucoup de films du cinéaste, Quai d’Orsay peut être vu comme une farce, une comédie, mais il s’agit aussi d’un témoignage, d’une vision de l’intérieur. Attendons le mois de décembre pour nous en faire une meilleure idée.
Et puis on s’échappe un peu, Tavernier nous parle de ce qu’il aime dans le cinéma belge, de Bouli Lanners et de sa superbe bande de malfrats dans Les Géants. Il aime les mélanges, le cocktail entre le sombre et l’humour, entre le tragique et le bouffon. Ça ne nous étonne pas, c’est un peu comme son cinéma à lui. C’est un mélange qui désarçonne beaucoup en France, où ces films apparaissent difficiles à classer, à étiqueter. Tavernier nous parle de ses personnages. Des personnages dont on se souvient, qui luttent pour la décence ordinaire. A la fin du film, ils n’ont pas changé le monde, mais ils ont un peu avancé. Le cinéaste a un conseil à donner aux débutants : dans le cinéma, on déguste, mais on doit faire des bons choix, et les tenir.
Il évoque son début de carrière en tant qu’attaché de presse (c’est lui qui a quasiment inventé le métier), où il créait des dossiers de presse avec énormément d’informations. Il s’agissait d’un véritable renouveau dans la communication entre presse et cinéma. Cependant, pour lui, cette étape n’a constitué qu’une passerelle vers la mise en scène.
Et puis il nous parle des acteurs : de l’étonnante modernité d’une Michèle Morgan, de Noiret, Rochefort et Marielle, qui étaient des gens de théâtre. C’était le type d’acteurs que la Nouvelle Vague n’employait pas, parce que les cinéastes de la Nouvelle Vague n’allaient pas au théâtre.
Il conclue sa leçon de cinéma en disant que, contrairement à ce que beaucoup pensent, son cinéma n’est en rien classique et installé. Au contraire, son cinéma a tout de bordélique, se remettant constamment en question.

Le cinéma écolo : quand est-ce qu’on s’y met ?

Alors que le 24 juin est le premier jour de tournage du nouveau film des frères Dardenne qui tournent pour la première fois en numérique, le Brussels Film Festival, lui, a eu l’excellente idée de programmer, ce jour-là, un workshop consacré aux tournages verts et à la production écologique.
La conférence était notamment composée de Sophie Cornet, éco conseillère ; de Olivier-René Veillon, directeur général de la Commission du Film d’Ile de France et à la tête d’un mouvement européen « Ecoprod » ; de Nic Balthazar, réalisateur du premier film totalement neutre en carbone (Tot Altijd, en 2012) ; de Joël Franka, réalisateur d’Une Chanson pour ma mère qui représente l’un des premiers films conçus en essayant d’appliquer un système véritablement écologique, et de son producteur Bernard De Dessus. Du beau monde sur scène, mais peu de monde dans la salle. En effet, nous n’étions pas plus d’une bonne quinzaine de personnes à assister à ce workshop de plus de deux heures extrêmement captivant. Comme quoi, le chemin est encore long à parcourir pour sensibiliser les gens du cinéma à la production écologique.
Joël Franka prend la parole. Il n’est pas du tout un militant écolo extrême, mais il est tout de même un jour arrivé à se demander pourquoi nos gestes écologiques quotidiens ne se font pas aussi facilement au travail. Sur un tournage, il n’y a pas le temps pour ça, les gens ne sont pas organisés et un système écolo n’est jamais pensé en amont. Pour Une Chanson pour ma mère, le travail du régisseur général à ce niveau-là a été pensé bien avant le tournage.
Le régissuer peut faire appel à un écoconseiller. Ce dernier peut aider à analyser, par rapport à un plan de travail, ce qui peut être fait. Par exemple, quand on sait que les transports représentent 60% de l’impact carbone sur la production d’un film, on se dit que c’est un devoir de trouver une solution. Sophie Cornet, l’éco conseillère du film, préconise, pour les déplacements, la mise en place d’un système de covoiturage. Ceux qui font du covoiturage reçoivent une prime. Pas les autres. Mais les comédiens sont les plus difficiles à convaincre sur cet aspect-là. Chaque tournage représente un cas bien spécifique et une formation pourrait être donnée aux régisseurs pour les sensibiliser sur ce point. Joël Franka insiste sur l’importance d’être soutenu par sa production. Bernard De Dessus, son producteur, surenchérit sur le fait qu’un tournage écologique, c’est quelque chose d’assez facile si c’est bien préparé en amont (au niveau des transports, et de l’organisation de la régie car les gobelets en plastique représente un véritable crime écologique). Quand on lui pose la question évidente : « Un tournage écolo, c’est quand même plus cher, non ? », il nous répond qu’il n’a pas noté de surcoût évident, que tout dépend de la manière dont on s’organise et que, sur le long terme, le tournage écologique revient moins cher.
Olivier-René Veillon poursuit en évoquant la création d’Ecoprod en 2008 et des outils pour réduire l’impact carbone. Le principe est de calculer l’impact carbone en amont pour pouvoir le réduire. Il est indispensable, pour la production, d’avoir une vision globale dès le départ, l’enjeu de cette démarche étant qu’elle soit collective. Ça ne peut marcher que comme ça. Ecoprod a conçu un outil appelé le Carbon’ Clap qui permet au producteur de calculer l’empreinte carbone de son tournage. La réduction de l’empreinte carbone peut, bien entendu, réduire les coûts de production, concernant les groupes électrogènes par exemple. En effet, ces groupes constituent une monstruosité écologique. Il a fallu travailler à leur réduction en mettant en place la puissance électrique pour les tournages. Ils ont sollicité ERDF (Electricité Réseau Distribution France) pour mettre en place des prises pour une puissance électrique maximale dans les lieux récurrents (surtout à Paris). On compte désormais quatre-vingt prises de ce genre dans Paris. Il s’agit d’un outil concret et pratique qui évite le déplacement des groupes électrogènes. C’est une chose qui ne s’est pas faite facilement, ils ont du aller contre certains prestataires, comme les magasiniers de location de matériel.
Siebe Dumon, du Fonds Audiovisuel Flamand, établit trois points essentiels qui ne sont pas encore un réflexe dans le comportement des gens. D’après elle, il faut travailler à une forte sensibilisation des gens à la situation de l’industrie cinématographique et à l’importance de mettre en place un système écologique. Ensuite, il est essentiel d’apprendre aux réalisateurs et aux producteurs comment procéder, comment enclencher et suivre ce processus écologique. Enfin, il faut savoir trier les déchets et les placer dans les bons containers. La nécessité est celle de mettre en place un plan d’action pour révéler la réalité du secteur afin de pouvoir rebondir dès à présent. En effet, beaucoup de gens veulent bien faire quelque chose mais ne savent pas comment le faire.
A partir d’Octobre, tous les films tournés en Flandre devront respecter un plan d’action qui se résume à remplir un calculateur de carbone. Il s’agit d’une mesure zéro pour connaître la situation dès le départ de la production.
On s’aperçoit que le monde de la production audiovisuelle est très en retard par rapport à d’autres secteurs économiques qui, eux, se sentent concernés par le changement climatique.
Le CNC a longtemps été réticent, le ministère de la Culture était le dernier bastion qui ne faisait rien. Il a fallu trois ans pour convaincre le CNC d’entrer dans l’Ecoprod. A alors été mis en place un devis carbone consistant à inclure l’impact carbone au sein du devis. L’objectif est qu’en décembre prochain, cet outil soit installé par le CNC et que toutes les productions soient obligées d’établir un devis carbone.
Quand on pense que le Cinéma est l’un des secteurs économiques qui recycle le moins, on se dit qu’il serait enfin temps que plus de gens soient présents dans la salle et se mobilisent.

Rendez-vous du 6 au 14 juin 2014 pour la douzième édition du Brussels Film Festival et d’ici là, bons festivals !

 

Palmarès

Golden Iris Award pour le meilleur film
Michael Kohlhaas de Arnaud des Pallières (France/Allemagne)

White Iris Award pour le meilleur premier film

Shell de Scott Graham (United Kingdom)

Prix du Jury
Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont (France)

Prix du Meilleur Scénario

Viva Belarus ! de Krzysztof Lukaszewicz (Pologne)

Prix du Jury Jeune (Fedex Cinephile Award)
Shell de Scott Graham (United Kingdom)

 

Le palmarès complet de la 11ème édition du Brussels Film Festival, sur le site officiel du festival www.brff.be/


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